Zoomezsur Tout et recherchez la gĂ©omĂ©trie Ă©loignĂ©e.; Si les Ă©lĂ©ments du dessin sont proches d'un point spĂ©cifique (0,0,0, par exemple), exportez-les sous forme de bloc. Sur le dessin concernĂ©, entrez ZOOM.; Tapez C et appuyez sur EntrĂ©e.; Entrez les coordonnĂ©es du point (0,0, par exemple ) et appuyez sur EntrĂ©e.Entrez le facteur de grossissement en hauteur (en unitĂ©s de Illusiond'optique : l'artiste complĂšte sa main par ce dessin qui sort de la page Ce dessin qui sort de la page donne l'impression d'ĂȘtre en 3D Dans Autourde votre de Tuto dessin 3d sur feuille. en 2022, vous ĂȘtes nombreux Ă  chercher un tuto sur le thĂšme Tuto dessin 3d sur feuille.Entourant cette requĂȘte, nos internautes ont aussi cherchĂ© des tutos sur l'axe tuto maquillage pour yeux bleu ainsi que tutoriel coiffure audrey pour yeux bleu ainsi que tutoriel coiffure LerĂŽle de l'accompagnant est d'aider le dessinateur Ă  regarder vraiment son dessin au-delĂ  de ses aspects esthĂ©tiques; regarder ensemble la qualitĂ© du trait, la disposition dans l'espace de la feuille, les Ă©nergies qui y sont liĂ©es (par ex. : en termes d'Ă©nergies masculines ou 1sept. 2020 - Explorez le tableau « Dessins de feuilles » de Dessindigo, auquel 15 157 utilisateurs de Pinterest sont abonnĂ©s. Voir plus d'idĂ©es sur le Vay Tiền Nhanh Ggads. AccĂ©der au contenu principal Lire le livre du cours en cliquant sur la photo ci-dessous ™Apprentissages Utiliser divers modes de reprĂ©sentation ™CompĂ©tences Utiliser quelques pratiques conventionnelles du dessin. L’image comme espace de prĂ©sentation et de reprĂ©sentation Notions abordĂ©es ™Cadre. Hors-cadre ™Support ™Composition ™Accumulation ™Organisation ™Relief ™2D et 3D ™limites Navigation de l’article Plantes enneigĂ©es en hiver rsooll Plantes enneigĂ©es en hiver rsooll Plantes enneigĂ©es en hiver rsooll Arbres en hiver rsooll Parc d'hiver avec de la neige rsooll Arbres en hiver rsooll Petite neige de pin rsooll Brouillard en hiver rsooll Arbres en hiver rsooll Arbres feuillus en hiver aprĂšs une chute de neige rsooll Se garer en hiver rsooll Arbres feuillus en hiver aprĂšs une chute de neige rsooll Arbres d'hiver rsooll Arbres d'hiver rsooll Arbres d'hiver rsooll Sapin en hiver rsooll Arbres d'hiver rsooll Sapin en hiver rsooll Sapin en hiver rsooll Arbres d'hiver rsooll Arbres d'hiver rsooll La route d'hiver rsooll Souche sous la neige rsooll D'hiver rsooll Arbres en hiver rsooll Arbres en hiver rsooll Arbres en hiver rsooll La route d'hiver rsooll Boulaie en hiver rsooll La route d'hiver rsooll ForĂȘt d'hiver rsooll D'hiver rsooll Vieille clĂŽture rsooll La route d'hiver rsooll Arbres en hiver rsooll ForĂȘt d'hiver rsooll Arbres en hiver rsooll Arbres en hiver rsooll La route d'hiver rsooll Arbres en hiver rsooll Heure d'hiver avec de la neige rsooll Arbres en hiver rsooll Parc d'hiver avec de la neige rsooll L'hiver de la forĂȘt d'Ă©pinettes rsooll Arbres en hiver rsooll Neige de la route d'hiver rsooll Neige des arbres abattus rsooll Bouleau en hiver rsooll Arbres en hiver rsooll Piliers sur le terrain rsooll Introduction Vous connaissez Ă  peu prĂšs tous si vous n’ĂȘtes pas trop jeunes ? ce jeu oĂč il fallait dessiner une maison sans repasser sur un mĂȘme trait. Quel traumatisme, en y repensant. Certaines personnes WikipĂ©dia appellent aussi ce dessin une enveloppe ouverte Bon, en gĂ©nĂ©ral, soit vous deviniez l’astuce, soit on vous la montrait une fois, et vous la reteniez suffisamment longtemps pour pouvoir proposer l’énigme Ă  vos petits camarades Ă  votre tour. Vous posez votre crayon au niveau du point en bas Ă  gauche, puis vous suivez les flĂšches rouges dans l’ordre croissant des indices Imaginez-vous de retour Ă  l’école primaire. L’une de vos congĂ©nĂšres, une certaine Jeanne-LĂ©onie d’Euler, s’approche de vous, et vous demande si vous connaissez l’énigme de la maison dĂ©crite ci-dessus, et vous propose une variante. vous acquiesçez, et vous vous apprĂȘtez Ă  vous vous la ramen
 Ă  dĂ©montrer l’étendue de votre savoir modestement acquis. Or cette petite rabouine, comme vous allez vite comprendre, vous prĂ©sente le dessin suivant Je vous arrĂȘte ce dessin signe la fin de votre rĂ©putation auprĂšs des Ă©nigmes Ă  l’école. Il existe une solution, mais elle est vicieuse oui, parfaitement !, dans le sens oĂč vous devez replier un coin de la feuille sur lequel passer votre crayon pour pouvoir revenir Ă  un point du dessin inaccessible autrement pour pouvoir tracer le dernier trait du dessin par exemple. En rĂ©sumĂ© il existe des dessins que l’on peut respectivement, ne peut pas tracer sans lever le crayon sur une mĂȘme surface excluant donc la solution vicieuse, je maintiens, dĂ©crite ci-dessus. Ne serait-il pas fort sympathique de pouvoir caractĂ©riser les dessins traçables, c’est-Ă -dire, dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment les propriĂ©tĂ©s de ces dessins qui permettent d’affirmer qu’ils sont traçables sans lever le crayon ? Pour la science, bien sĂ»r, mais aussi pour sauter dans une machine Ă  remonter le temps, et aider votre vous-mĂȘme du passĂ© Ă  montrer votre supĂ©rioritĂ© sur la damoiselle Euler, pardon, Ă  partager votre savoir et Ă  ne pas tuer votre grand-pĂšre. Le problĂšme du chemin eulĂ©rien Ce problĂšme peut se ramener Ă  un problĂšme sur un graphe lisez l’article sur l’algorithme de Dijkstra pour une dĂ©finition formelle des graphes. On convertit un dessin en graphe non orientĂ© en dĂ©finissant chaque bris de ligne comme un noeud, et chaque ligne comme une arĂȘte. Le but est alors de trouver un moyen de parcourir tous les arĂȘtes du graphe tracer le dessin, en ne passant qu’une seule fois sur chaque arĂȘte ce qui correspond Ă  la contrainte de ne pas repasser sur un mĂȘme trait, et en allant seulement d’une arĂȘte Ă  une arĂȘte qui lui est adjacente c’est-Ă -dire qui partage un mĂȘme noeud, ce qui correspond Ă  la contrainte de ne pas lever le crayon. Le chemin d’arĂȘtes rĂ©sultant est appelĂ© un chemin eulĂ©rien merci Euler, LĂ©onard celui-lĂ . Le dessin incriminĂ© converti en graphe Le problĂšme peut ĂȘtre Ă©tendu aux graphes orientĂ©s, multi-arĂȘtes c’est-Ă -dire avec possiblement plusieurs arĂȘtes entre deux noeuds donnĂ©s, 
 mais par souci de concision, on ne va s’attarder que sur les graphes non orientĂ©s, simples. RĂ©solution On peut former une petite intuition sur les dessins, donc les graphes, qui seront traçables. PremiĂšrement, on veut que toutes les arĂȘtes soient accessibles en partant de n’importe quel noeud non isolĂ© donc reliĂ© Ă  au moins une arĂȘte, autrement dit, que le graphe soit connexe. DeuxiĂšmement, Ă  l’exception Ă©ventuelle du premier et/ou du dernier noeud du chemin, on souhaiterait qu’à chaque fois que l’on arrive Ă  un noeud, on puisse “en sortir”, qu’il reste une arĂȘte non empruntĂ©e que l’on puisse utiliser. On peut donc imaginer que la caractĂ©risation sur les graphes portera d’une certaine façon sur la paritĂ© des arĂȘtes des noeuds intermĂ©diaires du chemin. Si le chemin dĂ©jĂ  tracĂ© est coloriĂ© en vert, on voit que le dessin de gauche ne peut ĂȘtre tracĂ© sans lever le crayon, alors que le dessin de droite l’est en suivant l’orientation des flĂšches en pointillĂ©s. Introduisons le thĂ©orĂšme d’Euler-Hierholzer Un graphe connexe est eulĂ©rien si et seulement si chacun de ses sommets est reliĂ© Ă  un nombre pair d’arĂȘtes. La preuve de ce thĂ©orĂšme par Hierholzer est disponible ici, et, quoiqu’instructive, j’estime qu’elle sort un peu du cadre de cet article. L’idĂ©e principale Ă  retenir est l’intuition ci-dessus, Ă  savoir que l’on arrivera toujours Ă  “sortir” d’un noeud dans un graphe eulĂ©rien jusqu’à Ă©puisement de toutes les arĂȘtes disponibles pour chaque noeud. Voici un exemple simple de graphe eulĂ©rien Mais lĂ , vous re-regardez l’exemple de la premiĂšre maison, et vous vous exclamez Ă  juste titre “Mais on avait deux noeuds avec un nombre impair d’arĂȘtes 3, et pourtant nous avons rĂ©ussi Ă  tracer cette maison !”. Et effectivement, le fait qu’un graphe soit eulĂ©rien n’est pas nĂ©cessaire pour pouvoir le tracer sans lever le crayon mais est suffisant !. Essayez donc de tracer la premiĂšre maison sans partir ni du noeud 7, ni du noeud 2/8. Lors du tracĂ© d’un chemin, vous resterez “coincĂ©â€ dans l’un de ces deux noeuds. Cela confirme l’intuition que les premier et dernier noeuds n’ont pas Ă  ĂȘtre soumis Ă  la contrainte dĂ©crite dans le thĂ©orĂšme ci-dessus. Un graphe connexe qui vĂ©rifie la contrainte dans le thĂ©orĂšme sur ses noeuds exceptĂ©s exactement deux d’entre eux est appelĂ© semi-eulĂ©rien, et ceci constituera la caractĂ©risation finale des dessins traçables sans lever le crayon. En effet, si on note A et B les deux noeuds avec un nombre impair d’arĂȘtes, en ajoutant l’arĂȘte A-B au graphe, on obtient un graphe eulĂ©rien par dĂ©finition, et on sait que ces graphes sont traçables sans lever le crayon. On note C un chemin possible donc, la succession d’arĂȘtes Ă  emprunter pour tracer le graphe sans lever le crayon. On peut commencer ce chemin Ă  partir de n’importe quelle arĂȘte, commençons donc par l’arĂȘte A-B. Alors le chemin C, privĂ© de l’arĂȘte A-B, est un chemin eulĂ©rien pour le graphe de dĂ©part utilise toutes les arĂȘtes, une seule fois, successivement. Donc ce dernier est traçable sans lever le crayon. ImplĂ©mentation en Python Il reste Ă  tester de façon algorithmique le degrĂ© c’est-Ă -dire, le nombre d’arĂȘtes reliĂ©es Ă  des noeuds du graphe en entrĂ©e. Si on choisit la reprĂ©sentation en matrice d’adjacence d’un graphe non orientĂ© simple, on peut calculer le degrĂ© d’un noeud en sommant les coefficients de la colonne d’indice associĂ© Ă  ce noeud. Puis on compte le nombre de noeuds de degrĂ© impair. M est la matrice d'adjacence liste de colonnes de la matrice def est_tracableM n = lenM Sommer les coefficients de chaque colonne de M degres[i] donne le degrĂ© du coefficient d'indice i degres = [sumM[i] for i in rangen] nb_impair = 0 for i in rangen Si degres[i] modulo 2 le reste de degres[i] par 2 est Ă©gal Ă  1 si degres[i] est impair if degres[i]%2 == 1 nb_impair += 1 On retourne Vrai si le graphe est eulĂ©rien ou semi-eulĂ©rien returnnb_impair == 0 or nb_impair == 2 On teste pour l’exemple de la premiĂšre maison M1 = [ [0, 1, 1, 1, 1], [1, 0, 1, 1, 0], [1, 1, 0, 1, 0], [1, 1, 1, 0, 1], [1, 0, 0, 1, 0] ] printest_tracableM1 > True On teste pour l’exemple donnĂ© par Jeanne-LĂ©onie M2 = [ [0, 1, 0, 1, 0, 1], [1, 0, 1, 1, 0, 0], [0, 1, 0, 1, 1, 0], [1, 1, 1, 0, 1, 1], [0, 0, 1, 1, 0, 0], [1, 0, 0, 1, 0, 0] ] printest_tracableM2 > False Pour aller plus loin On a un problĂšme similaire pour trouver un chemin qui, cette fois, ne passe qu’une seule et unique fois par chaque noeud du graphe. Un graphe qui admet un tel chemin est appelĂ© hamiltonien. La rĂ©solution du problĂšme du chemin hamiltonien est largement plus dure, en termes de temps de calcul, que celle du graphe eulĂ©rien. Commentaires I – Introduction1On peut dĂ©finir simplement l’activitĂ© de dessiner comme l’exĂ©cution de mouvements de la main avec l’intention de laisser une certaine trace visible sur la feuille de papier. Cette conduite banale est complexe au sens oĂč elle fait intervenir des processus moteurs, cognitifs et Ă©motionnels. 2Il est cependant difficile de parler du dessin en gĂ©nĂ©ral. Il existe en effet de multiples types » de dessins, gĂ©omĂ©triques et figuratifs, susceptibles d’ĂȘtre exĂ©cutĂ©s dans des situations diverses sur imagination, sur copie, de mĂ©moire et avec des conditions d’exĂ©cution qui peuvent varier prĂ©cision des consignes, utilisation d’instruments, contraintes temporelles. De plus, si l’analyse se centre essentiellement sur les propriĂ©tĂ©s du dessin rĂ©sultat le quoi » ou la sĂ©mantique » du dessin, les travaux plus rĂ©cents montrent l’intĂ©rĂȘt de prendre aussi en compte la procĂ©dure d’exĂ©cution mise en Ɠuvre par le dessinateur le comment » ou la syntaxe » du dessin voir par exemple, Picard & Vinter, 2005 ; van Sommers, 1984. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© une brĂšve classification des dessins les plus couramment utilisĂ©s dans la pratique psychologique, nous proposerons une mise en garde » contre certaines idĂ©es reçues puis nous aborderons quelques perspectives contemporaines d’usage plus contrĂŽlĂ© du – Une classification3On distingue gĂ©nĂ©ralement le dessin gĂ©omĂ©trique du dessin – Dessin gĂ©omĂ©trique4Le dessin gĂ©omĂ©trique peut consister en la production de formes Ă©lĂ©mentaires ou de figures complexes dĂ©pourvues de signification. La rĂ©ussite du dessin de formes gĂ©omĂ©triques Ă©lĂ©mentaires telles que le rond, le carrĂ© ou le losange est bien repĂ©rĂ©e dans le dĂ©veloppement. On admet gĂ©nĂ©ralement que le rond est rĂ©ussi Ă  3 ans, le carrĂ© Ă  4 ans et le losange ou le carrĂ© sur pointe vers 7 ans. Nous prĂ©sentons dans l’EncadrĂ© 1 quelques Ă©lĂ©ments sur le dessin du rond. 5Quand on Ă©voque le dessin de figures gĂ©omĂ©triques complexes on pense gĂ©nĂ©ralement Ă  la figure de Rey. En rĂ©alitĂ©, Rey 1959 a proposĂ© deux figures gĂ©omĂ©triques complexes A et B voir Figure 1 qui sont devenues des classiques. La figure complexe A a Ă©tĂ© proposĂ©e par Rey 1942, et Osterrieth 1945 en a fait une analyse dĂ©veloppementale Ă  laquelle on se rĂ©fĂšre encore aujourd’hui. La figure complexe B utilisĂ©e avec des enfants jeunes a fait l’objet d’études rĂ©centes Danis, LefĂšvre, Devouche, Serres, Prudhomme, Bourdais & PĂȘcheux, 2008 auxquelles le lecteur peut se 1Figure complexe A et figure simple B de Rey 1959Figure complexe A et figure simple B de Rey 1959EncadrĂ© 1 Le dessin du rondPrudhommeau 1947 propose le rond en premier lieu d’une sĂ©rie de copies de figures gĂ©omĂ©triques Ă©lĂ©mentaires parce que c’est la plus simple Ă  faire par le dĂ©bile et le jeune enfant puisqu’elle correspond Ă  une forme motrice naturelle et primitive » p. 134. Il est rĂ©ussi correctement fermĂ© et non rĂ©pĂ©tĂ© vers 3 ans et demi. De son cĂŽtĂ©, Rey 1969 note qu’à 3 ans la moitiĂ© des enfants environ a acquis la capacitĂ© de copier un rond de 2 cm de diamĂštre Ă  peu prĂšs correctement. Tracer un rond nĂ©cessite une coordination motrice trĂšs fine. Il y a en effet un changement constant, progressif et rĂ©gulier de la direction du tracĂ© qui met en jeu de nombreux muscles, tendons et articulations. De plus, pour que la fermeture du rond soit rĂ©ussie, le geste doit conduire Ă  la jonction des deux extrĂ©mitĂ©s du trait. Pour cela, la fin du tracĂ© doit viser le point de dĂ©part et le mouvement doit s’arrĂȘter exactement au moment voulu. La qualitĂ© de la copie dĂ©pend de la façon dont le rond est exĂ©cutĂ©. Les observations dĂ©jĂ  anciennes de Prudhommeau 1947 ou de Zazzo 1950 indiquent que gĂ©nĂ©ralement le rond est exĂ©cutĂ© en commençant par le haut, suivant un mouvement tournant centripĂšte, revenant vers soi et impliquant la flexion des doigts. Cette partie descendante du tracĂ© ne prĂ©sente gĂ©nĂ©ralement pas de difficultĂ©s majeures. C’est surtout dans la partie montante tracĂ©e suivant un mouvement tournant centrifuge impliquant l’extension des doigts que la rĂ©gularitĂ© du geste se brise et que les difficultĂ©s travaux plus rĂ©cents de Van Sommers 1984, Vinter et Meulenbroek 1993 montrent que le dessin du rond obĂ©it Ă  ce qu’il est convenu d’appeler le principe point de dĂ©part-rotation » dans lequel le point de dĂ©part du tracĂ© commande le sens de rotation. Lorsque le tracĂ© du cercle est initiĂ© Ă  droite d’une ligne virtuelle orientĂ©e 5 heures/11 heures, les sujets droitiers ont tendance Ă  utiliser un sens de rotation anti-horaire. En revanche, lorsque le tracĂ© est initiĂ© Ă  gauche de cette ligne, ils ont tendance Ă  utiliser un sens de rotation horaire. Au cours du dĂ©veloppement, les positions de dĂ©part rĂ©parties sur tout le tour du cercle Ă  4 ans migrent progressivement vers le haut et le sens de rotation anti-horaire remplace progressivement le sens de rotation horaire. Cette façon de dessiner le rond est largement dĂ©terminĂ©e par les propriĂ©tĂ©s biomĂ©caniques des organes effecteurs et permet un contrĂŽle visuel optimal utile pour fermer le cercle avec une grande prĂ©cision. Ainsi, la premiĂšre moitiĂ© du cercle, descendante, est dessinĂ©e en flexion, alors que la deuxiĂšme moitiĂ©, montante est dessinĂ©e en extension. C’est dans cette partie montante que les difficultĂ©s de coordination motrice se rĂ©vĂ©leront troubles moteurs, Ă©tat tonique, tremblements, contractures, etc.. Ces difficultĂ©s peuvent ĂȘtre esquivĂ©es en exĂ©cutant le rond en deux moitiĂ©s tracĂ©es par des gestes de faut prĂ©ciser que la distinction entre le dessin gĂ©omĂ©trique et le dessin figuratif, claire du point de vue de l’expert, l’est beaucoup moins quand l’on se place du point de vue du dessinateur. Si, a priori, la figure est dĂ©pourvue de signification, le dessinateur peut toujours lui en attribuer une. Il peut, par exemple, considĂ©rer la figure de Rey A comme un dessin figuratif en l’assimilant Ă  un moulin ou Ă  une Ă©glise. Dans ce cas, le dessin de la figure est souvent redressĂ© ».B – Dessin figuratif et ses interprĂ©tations multiples7Le dessin figuratif peut renvoyer Ă  un objet unique ou Ă  une composition d’ensemble. Le personnage ou le bonhomme Goodenough, 1926 ; Machover, 1949, la maison Miljkovitch, 1985 ; Royer, 1989 ; Barrouillet, Fayol & Chevrot, 1994, l’arbre Koch, 1949 ; Stora, 1978 ; Fernandez, 2005, la famille Corman, 1961, le paysage Le Men, 1966 sont des thĂšmes de dessin Ă©tudiĂ©s depuis longtemps. Aux Etats-Unis, Buck 1948 a proposĂ© un test qui regroupe ces trois dessins The House, Tree, Person test. 8On considĂšre gĂ©nĂ©ralement que certains dessins induisent des rĂ©ponses chargĂ©es Ă©motionnellement alors que d’autres sollicitent essentiellement l’intelligence du sujet. Le test de l’arbre et celui de la famille sont clairement indexĂ©s comme des tests projectifs. Le dessin est alors considĂ©rĂ© comme le support de la projection des aspects profonds de la personnalitĂ© du dessinateur et chaque dĂ©tail la mise en page, les formes, les oublis, les proportions, les couleurs, etc. est censĂ© porter la marque de l’état Ă©motionnel du dessinateur. Par exemple, le dessin de la famille permet de faire Ă©merger des conflits du petit dessinateur avec sa fratrie ou avec ses parents. 9Le dessin du bonhomme ou celui de la maison peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des tests projectifs ou comme des Ă©preuves de dĂ©veloppement cognitif. Comme on le voit dans l’encadrĂ© NumĂ©ro 2, Goodenough 1926 considĂšre le dessin du bonhomme comme un test de dĂ©veloppement de l’intelligence. De son cĂŽtĂ©, Machover 1949 considĂšre que ce mĂȘme dessin est le produit de la projection de soi et interprĂšte en ce sens tous les aspects du dessin taille, omission, exagĂ©ration, posture, etc.. 10La maison est aussi un thĂšme sensible, investi affectivement, qui habite notre conscience et notre inconscient. Elle est intimitĂ© familiale, sĂ©curitĂ©, refuge. dans le film de Steven Spielberg 1982, perdu Ă  plus de trois millions d’annĂ©es-lumiĂšre de sa planĂšte, dĂ©signant le ciel avec son immense doigt, prononce le mot maison ». Mais le dessin de la maison est aussi le lieu de la gĂ©omĂ©trie et son Ă©volution permet de suivre les premiĂšres tentatives du dessin en perspective. Ainsi, Royer 1989 utilise le dessin de la maison comme Ă©preuve de diagnostic de la personnalitĂ© de l’enfant, alors que Barrouillet, Fayol et Chevrot 1994 proposent une Ă©chelle de dĂ©veloppement. Le Men 1966, dans son analyse du paysage imaginaire composĂ© de dix Ă©lĂ©ments, conçoit l’espace comme une entitĂ© complexe qui intĂšgre des aspects moteurs, cognitifs, culturels et affectifs. Il distingue notamment l’espace affectif et sociodramatique de l’espace gĂ©omĂ©trique et intellectuel. 11Cette brĂšve prĂ©sentation montre que tout dessin, du simple gribouillage Ă  la production – figurative ou non – la plus sophistiquĂ©e, peut ĂȘtre regardĂ© Ă  travers des grilles conceptuelles relevant de champs thĂ©oriques – Des idĂ©es reçues12Nous discutons ici certaines idĂ©es reçues » sur le dessin, et proposons une mise en garde contre ces idĂ©es qui peuvent nuire Ă  l’usage raisonnĂ© du dessin dans la pratique 2 Le test du bonhommeLes capacitĂ©s Ă  dessiner Ă©voluent avec l’ñge. Il est donc apparu naturel d’établir une relation statistique entre l’évolution des performances en dessin et le niveau de dĂ©veloppement de l’intelligence, puis, cette relation validĂ©e, d’utiliser le dessin pour Ă©valuer le niveau de dĂ©veloppement intellectuel d’un enfant donnĂ©. Le dessin constitue une bonne prĂ©paration » pour Ă©tudier et/ou Ă©valuer le dĂ©veloppement cognitif c’est une activitĂ© familiĂšre Ă  l’enfant, dont l’observation, gĂ©nĂ©ralement Ă  l’école, comporte un aspect Ă©cologique, et qui n’est pas nĂ©cessairement mĂ©diatisĂ©e par le langage test du bonhomme proposĂ© par Goodenough 1926 et traduit en français en 1957 est devenu un grand classique. Parmi les dessins figuratifs, le dessin du bonhomme possĂšde un statut particulier. L’objet bonhomme » est universellement familier, gĂ©ographiquement stable dans ses traits essentiels, Ă  la fois simple dans ses lignes gĂ©nĂ©rales et compliquĂ© dans ses dĂ©tails. C’est le thĂšme prĂ©fĂ©rĂ© de l’enfant, et le dessin le plus prĂ©cocement rĂ©ussi. Il peut ĂȘtre facilement demandĂ© Ă  des enfants ayant des difficultĂ©s de comprĂ©hension du langage. Des Ă©tudes interculturelles et historiques indiquent que, si le dessin du bonhomme ne peut pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme indĂ©pendant de la culture, il est peu sensible au contexte social dans une mĂȘme culture, surtout Ă  l’ñge prĂ©scolaire quand les dessins de l’enfant ne sont pas encore trop influencĂ©s par les modĂšles 1926 considĂšre que dans le dessin du bonhomme, l’élĂ©ment intellectuel est le facteur prĂ©dominant dans la dĂ©termination du rĂ©sultat » p. 62. Elle a commencĂ© la mise au point de son Ă©preuve avec l’idĂ©e que, chez le jeune enfant, une relation Ă©troite est apparente entre le dĂ©veloppement mental rĂ©vĂ©lĂ© par ses dessins et son intelligence ». De nombreuses analyses anciennes Zazzo, 1950 ou plus rĂ©centes Fabry & Bertinetti, 1990 ; Abell, von Briesen & Watz, 1996 ; Abell, Horkheimer & Nguyen, 1998 montrent qu’à chaque Ăąge, on observe effectivement une corrĂ©lation positive significative entre les rĂ©sultats obtenus au dessin du bonhomme et ceux obtenus avec des tests d’intelligence test du bonhomme est-il pour autant un bon test de dĂ©veloppement de l’intelligence ? La rĂ©ponse Ă  la question posĂ©e dĂ©pend de la dĂ©finition que l’on donne Ă  l’intelligence. L’expression de Binet, mon test mesure l’inteligence et l’inteligence c’est ce que mesure mon test, plus qu’une boutade, manifeste une position Ă©pistĂ©mologique postulant que l’intelligence n’est pas sĂ©parable de l’instrument qui la mesure. Si l’on se tient Ă  cette position, le dessin du bonhomme peut ĂȘtre un bon test de dĂ©veloppement de l’intelligence Ă  condition de considĂ©rer que l’intelligence c’est ce que mesure le dessin du bonhomme. Attention cependant ! Si les notes moyennes augmentent rĂ©guliĂšrement avec l’ñge, la dispersion des notes autour de la moyenne est trĂšs grande au point que la variabilitĂ© interindividuelle Ă  chaque Ăąge est plus forte que la variabilitĂ© dĂ©veloppementale. L’étendue des distributions des notes est souvent de 30 points si bien que les distributions des diffĂ©rents Ăąges se recouvrent l’une l’autre assez largement. Par exemple, une note de 20 points, proche de la note moyenne du groupe des enfants de 7 ans, peut aussi ĂȘtre obtenue par des enfants de tous les autres groupes d’ñge. Cette observation incite Ă  la prudence dans l’utilisation du dessin du bonhomme comme test de niveau – IdĂ©e n° 1 Le dessin est le reflet direct d’un modĂšle interne13Si l’on vous demande Ă  quoi vous vous rĂ©fĂ©rez quand vous dessinez, vous rĂ©pondrez probablement que vous avez Ă  l’esprit une reprĂ©sentation mentale de ce que vous avez l’intention de dessiner et que cette reprĂ©sentation guide votre dessin et vous permet d’en Ă©valuer la qualitĂ©. En ce sens, dessiner c’est exprimer graphiquement certaines propriĂ©tĂ©s de sa reprĂ©sentation mentale. 14Pour dessiner, l’enfant ou l’adulte doit passer de l’intention Ă  l’action. La reprĂ©sentation mentale Ă©laborĂ©e pour dessiner guide l’exĂ©cution du dessin mais, en tant que telle, ne le produit pas. Pour assurer la production matĂ©rielle du dessin la motricitĂ© se met au service de modĂšles internes » selon l’expression de Rey 1969, p. 32. Ainsi, en raison des contraintes imposĂ©es par le mĂ©dium graphique, le dessin ne reflĂšte pas directement ni purement les reprĂ©sentations mentales de l’enfant. Dans une Ă©tude sur le dessin du cube, objet particuliĂšrement difficile Ă  dessiner en perspective pour le jeune enfant, Kosslyn, Heldmeyer et Locklear 1977 montrent qu’il y a peu de correspondance entre la forme du dessin produit souvent rudimentaire et la forme qui est prĂ©fĂ©rĂ©e cube en perspective conventionnelle par les jeunes enfants, qui se montrent souvent déçus de leur productions graphiques cela ne ressemble pas Ă  ce que je voulais faire
. Ce dĂ©calage entre les capacitĂ©s de production et les prĂ©fĂ©rences montrĂ©es par les enfants dans une tĂąche de choix invite Ă  modĂ©rer l’idĂ©e selon laquelle le dessin est le reflet de la description mentale de l’objet. Mais quelle est la nature de cette description ? 15Dans le cas de dessins gĂ©omĂ©triques nouveaux et difficiles Ă  exĂ©cuter pour l’enfant, on peut penser que ce dernier Ă©labore une image mentale du modĂšle qui guide l’exĂ©cution du dessin. Par exemple, le type de procĂ©dure d’exĂ©cution observĂ© lors de la copie et/ou de la reproduction de mĂ©moire de la figure complexe de Rey A est un bon indicateur de la structuration de l’image mentale de la figure Ă©laborĂ©e par le dessinateur. La copie de proche en proche consistant Ă  juxtaposer les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments de la figure peut ĂȘtre opposĂ©e Ă  la copie organisĂ©e sur la base du grand rectangle. 16Dans un cas, l’image mentale qui guide le dessin est centrĂ©e sur les Ă©lĂ©ments » ; dans l’autre, elle est centrĂ©e sur l’armature » qui sert de rĂ©fĂ©rence par rapport Ă  laquelle les Ă©lĂ©ments sont disposĂ©s. Dans le cas de dessins figuratifs, le problĂšme se pose diffĂ©remment, au moins pour deux raisons. D’abord parce que le dessin figuratif est assimilable Ă  un langage. Faire un dessin figuratif, c’est exprimer le monde avec des signifiants graphiques. Quand l’enfant dessine, les formes point, trait, rond, carrĂ© s’organisent dans l’espace graphique comme s’organisent les mots dans un discours. Comme les mots nous permettent d’exprimer nos idĂ©es par des phrases, les signifiants graphiques nous permettent d’exprimer nos modĂšles internes par des dessins. On peut parler de la construction d’un dessin comme l’on parle de la construction d’une phrase. Ainsi, le bonhomme est composĂ© d’un rond pour la tĂȘte, un autre pour le ventre et de traits pour les membres, la maison est composĂ©e d’un carrĂ© pour la façade surmontĂ© d’un angle pour le toit et le soleil est composĂ© d’un rond autour duquel rayonnent des traits. L’enfant admet que cette forme rayonnante signifie soleil, comme il admet que le mot soleil » renvoie au soleil rĂ©el. 17Ensuite, les dessins figuratifs tels que le bonhomme et la maison deviennent des dessins familiers dont la rĂ©pĂ©tition aboutit Ă  la constitution de schĂ©mas graphiques. Faire un dessin figuratif familier revient alors Ă  dĂ©rouler selon une procĂ©dure d’exĂ©cution routiniĂšre le schĂ©ma correspondant voir Baldy, 2010, 2011 ; Picard & Vinter, 2005. Cette activitĂ© sollicite peu les processus reprĂ©sentatifs. Il est peu probable en effet que l’enfant de cinq ou six ans grand dessinateur de bonshommes ait en tĂȘte, au moment oĂč il dessine, une image mentale de la personne humaine. Tout au plus dispose-t-il d’une liste d’élĂ©ments tĂȘte, ventre, bras, jambes et de leurs signifiants graphiques rond, rond, traits associĂ©e Ă  une routine d’exĂ©cution. 18Ces aspects du dessin figuratif langage graphique et constitution de schĂ©mas incitent Ă  la prudence pour considĂ©rer le dessin comme tĂ©moin direct de la reprĂ©sentation – IdĂ©e n° 2 Le dessin du bonhomme tĂ©moigne de l’élaboration du schĂ©ma corporel19La conception rĂ©aliste du dessin conduit Ă  considĂ©rer que la reprĂ©sentation mentale qui sous-tend le dessin du bonhomme est alimentĂ©e par des sources rĂ©fĂ©rentielles externes les personnes de l’entourage et par des donnĂ©es issues du corps propre. Il est donc apparu naturel de considĂ©rer le bonhomme dessinĂ© comme un tĂ©moin de l’élaboration du schĂ©ma corporel. 20Il existe deux catĂ©gories de techniques d’exploration du schĂ©ma corporel. La premiĂšre, dite directe, consiste Ă  demander Ă  l’enfant de montrer ou de nommer des parties de son corps, de celui d’autrui ou d’un mannequin. La plupart des Ă©chelles de dĂ©veloppement mental comprennent ce genre de questions. Dans la Nouvelle Echelle MĂ©trique de l’Intelligence Zazzo, Gilly & Verba-Rad, 1966, montrer le nez, l’Ɠil, la bouche ou dire son sexe, sont caractĂ©ristiques de l’ñge de 3 ans et montrer sa main droite et son Ɠil gauche de 6 ans. La deuxiĂšme catĂ©gorie de techniques, dite indirecte, consiste Ă  explorer le schĂ©ma corporel par des tĂąches figuratives comme le modelage, le puzzle ou le dessin. Par exemple, dans le test du schĂ©ma corporel de Daurat-Hmeljak, Stambak et BergĂšs 1966, l’enfant doit juxtaposer sur une planche les piĂšces d’un puzzle reprĂ©sentant les parties du corps et un visage soit de face pour les enfants de 4 Ă  8 ans soit de profil pour les enfants de 6 Ă  11 ans. Dans l’épreuve de face », les auteurs observent qu’entre 4 ans et 6 ans il est frĂ©quent de trouver des entassements de piĂšces, des dispositions en Ă©toiles ou des groupements par paires. Ces productions indiquent-elles que l’enfant se pense et se vit avec un corps morcelĂ© ? Probablement que non. L’origine des erreurs semble rĂ©sider dans l’identification des piĂšces du puzzle. Par exemple, les auteurs notent que les bras ne sont pas identifiĂ©s par 75 % des enfants avant 8 ans et que le nez n’est identifiĂ© que par 52 % des enfants de cet Ăąge. Si l’enfant ne sait pas lire les dessins qu’il a sous les yeux, le test n’évalue pas la construction du schĂ©ma corporel mais la capacitĂ© de l’enfant Ă  dĂ©chiffrer le vocabulaire graphique utilisĂ© pour dessiner les parties du corps et le visage sur les piĂšces du puzzle. Les observations de Cox 1992 montrent que, quand les piĂšces du puzzle sont bien identifiĂ©es, les enfants de 4 ans parviennent Ă  les assembler correctement. Dans ces conditions on est en droit de se demander si le dessin du bonhomme est un bon tĂ©moin du schĂ©ma corporel. Probablement que non et ceci pour plusieurs raisons. 21Les travaux de Wallon et Lurçat 1958, invitant des enfants Ă  corriger leur dessin du bonhomme en rĂ©fĂ©rence Ă  leur corps propre ou Ă  leurs propres attitudes, montrent que la rĂ©fĂ©rence au corps propre ne conduit pas Ă  un apprentissage du dessin du bonhomme. Les difficultĂ©s sont d’un autre ordre. Nous avons vu que le schĂ©ma interne avec lequel l’enfant dessine le bonhomme ne se rĂ©fĂšre pas directement Ă  l’organisme humain mais Ă  la façon dont l’enfant le code avec le vocabulaire graphique dont il dispose. La qualitĂ© du dessin produit dĂ©pend donc essentiellement de l’acquisition des signifiants graphiques nĂ©cessaires Ă  sa composition. Mais, lĂ  encore, l’aspect routinier du dessin du bonhomme peut entraver l’exĂ©cution. Si certains Ă©lĂ©ments comme les cheveux, les doigts ou les oreilles sont faciles Ă  ajouter au dessin, d’autres comme le ventre, le cou ou les vĂȘtements sont trĂšs difficiles Ă  intercaler dans le dĂ©roulement temporel de la procĂ©dure. Le dessin du bonhomme Ă©tant un dessin familier que l’enfant rĂ©pĂšte Ă  loisir, l’enfant dispose de routines ou de schĂ©mas prĂȘts Ă  l’emploi difficiles Ă  modifier. On peut ajouter que le dessin du bonhomme comme tout dessin exige une bonne habiletĂ© grapho-motrice. MĂȘme s’il connaĂźt bien l’organisme humain, l’enfant maladroit est handicapĂ© par l’exĂ©cution. Plus gĂ©nĂ©ralement, le dessin est considĂ©rĂ© par l’enfant comme une activitĂ© ludique dans laquelle il aime laisser libre cours Ă  son imagination. Ainsi, mĂȘme s’il ne prĂ©sente aucun trouble du schĂ©ma corporel, l’enfant imaginatif peut produire un dessin aberrant » difficile Ă  interprĂ©ter par le psychologue. 22Il nous paraĂźt donc dĂ©licat d’infĂ©rer les propriĂ©tĂ©s du schĂ©ma corporel Ă  partir d’un dessin du bonhomme. Les exigences spĂ©cifiques du dessin vocabulaire graphique, procĂ©dures routiniĂšres sont susceptibles d’entraĂźner un retard du dessin du bonhomme sur le schĂ©ma corporel Ă©valuĂ© avec une technique directe. En revanche nous savons que les filles ont tendance Ă  dessiner des personnages fĂ©minins et les garçons des personnages masculins, ce qui suggĂšre que le bonhomme dessinĂ© tĂ©moigne de la construction d’une personnalitĂ© – IdĂ©e n° 3 Le dessin, de par sa taille et ses couleurs, est une projection de l’état Ă©motionnel du dessinateur23Une idĂ©e communĂ©ment admise est que les aspects formels du dessin, comme la taille et la couleur, rĂ©vĂšlent des aspects cachĂ©s de la personnalitĂ© du dessinateur, notamment son Ă©tat affectif ou Ă©motionnel. 24L’usage du dessin projectif » dessin du personnage, de la famille, de l’arbre, etc. varie cependant selon les pays. Par exemple, les psychologues cliniciens amĂ©ricains sont plus nombreux que leurs pairs anglais Ă  utiliser le dessin comme technique projective dans leurs pratiques psychologiques. Pour de nombreux Anglais, les techniques projectives recourant au dessin sont peu fiables et elles tiennent de la psychologie du sens commun. C’est principalement en raison du manque de preuves scientifiques de la validitĂ© et fiabilitĂ© de ces techniques qu’une faible confiance est accordĂ©e au dessin projectif. 25Pour ce qui est de la couleur, les tests de dessins projectifs recourent abondamment Ă  la symbolique des couleurs dont l’historique est bien analysĂ© par Pastoureau 1992, 2010. L’interprĂ©tation met en avant le bon Ă©quilibre affectif liĂ© aux couleurs chaudes, la tendance Ă  la tristesse marquĂ©e par les couleurs sombres, le contrĂŽle de soi au travers du bleu et du vert, l’agressivitĂ© liĂ©e Ă  un usage abondant du rouge, ou encore la dĂ©pression et l’angoisse liĂ©es Ă  l’usage du noir. Toutefois, cette interprĂ©tation symbolique des couleurs dans le dessin peut ĂȘtre discutĂ©e. D’une part, parce qu’elle conduit Ă  une lecture simpliste, et potentiellement fausse, d’un dessin lorsque ce dernier n’est pas suffisamment mis en contexte. D’autre part, parce qu’elle est culturellement dĂ©pendante si le noir peut effectivement symboliser l’idĂ©e de mort dans nos cultures europĂ©ennes il symbolise aussi l’idĂ©e de luxe et est trĂšs Ă  la mode, le blanc sera considĂ©rĂ© comme symbole de mort au Japon ou en Chine alors qu’il sera symbole de joie en Egypte. Pour ce qui est de la taille, c’est Lowenfeld 1939 qui a rendu populaire l’idĂ©e que l’enfant augmente la taille du personnage dessinĂ© pour marquer son importance. DĂ©jĂ  dans l’art Ă©gyptien ancien, il Ă©tait conventionnel de dessiner les figures socialement importantes plus grandes que les figures dont le poids social Ă©tait comparativement plus faible ex. la royautĂ© et les civils, le chef de famille et les serviteurs. Dans le test du dessin de la famille Corman, 1961, la taille relative des personnages est importante en ce qu’elle est censĂ©e reflĂ©ter la valorisation versus dĂ©valorisation des personnes dĂ©crites. Des doutes ont cependant Ă©tĂ© Ă©mis quant au sens que revĂȘt la taille de l’objet dessinĂ© s’agissant de l’affect ressenti. Selon Freeman 1980, l’augmentation de la taille d’un personnage dessinĂ© peut directement rĂ©sulter de l’inclusion de nouveaux dĂ©tails. Par exemple, les filles ont tendance Ă  exagĂ©rer la taille de la tĂȘte des personnages dessinĂ©s parce qu’elles prĂ©voient de figurer avec beaucoup de soins les Ă©lĂ©ments du visage contenus dans le contour yeux avec cils et sourcils, bouche avec les deux lĂšvres. Plus parlants encore, les travaux de Joiner, Schmidt et Barnett 1996 examinant des dessins de patients dĂ©pressifs, et ceux de Jolley et Vulic-Prtoric 2001 examinant des dessins d’amis et de soldats ennemis produits par des enfants Croates, ne rĂ©vĂšlent aucun changement significatif de la taille des dessins supposĂ©s ĂȘtre investis positivement et nĂ©gativement ! 26Dans une perspective voisine, un ensemble d’études anglaises utilisant une mĂ©thodologie expĂ©rimentale rigoureuse a examinĂ© la signification Ă©motionnelle que l’on pouvait accorder Ă  la taille et aux couleurs du dessin produit par des enfants tout-venant ne prĂ©sentant aucune pathologie connue dĂ©pression ou traumatisme Burkitt, Barrett, & Davis, 2003a, 2003b, 2004. Ces travaux montrent que, dans des situations particuliĂšres oĂč l’enfant dessine d’aprĂšs des modĂšles externes ou colorie avec un seule couleur un modĂšle, la taille et la couleur sont des indicateurs pertinents de l’affect positif ou nĂ©gatif projetĂ© dans le dessin. Par comparaison avec un dessin normal, l’enfant augmente la taille des dessins investis d’un affect positif et utilise ses couleurs prĂ©fĂ©rĂ©es bleu, jaune, rouge ; inversement, pour des dessins chargĂ©s d’affects nĂ©gatifs, il diminue la taille et utilise des couleurs peu apprĂ©ciĂ©es noir. Toutefois, dans des situations plus libres de dessin pas de modĂšle, plusieurs couleurs possibles, qui s’apparentent aux situations dans lesquelles les psychologues peuvent faire un usage clinique des dessins d’un enfant, d’autres travaux mettent en garde contre une interprĂ©tation symbolique des couleurs voir EncadrĂ© 3. Plus gĂ©nĂ©ralement, il convient d’ĂȘtre prudent sur l’usage de ces rĂ©sultats obtenus avec des participants tout-venant car ces dessins, provoquĂ©s expĂ©rimentalement chez des sujets sans pathologie connue, n’ont pas Ă©tĂ© comparĂ©s avec des dessins produits spontanĂ©ment par des sujets prĂ©sentant des pathologies. Notamment, les similitudes entre ces deux types de dessins n’ont pas Ă©tĂ© 3 Le dessin de l’arbreLe dessin de l’arbre est un thĂšme favori des tests projectifs Koch, 1949 ; Stora, 1978 ; Fernandez, 2005, permettant de rĂ©vĂ©ler le moi intime » du sujet. Une Ă©tude expĂ©rimentale rĂ©cente s’est penchĂ©e sur la question de savoir si l’usage supposĂ© symbolique de la taille et de la couleur dans le dessin de l’arbre relevait du mythe ou de la rĂ©alitĂ© Picard & Lebaz, 2010. Des enfants de 5, 7 et 11 ans scolarisĂ©s normalement, ainsi qu’un groupe d’adultes sans pathologie connue, devaient dessiner un arbre normal, puis joyeux et triste. Neuf crayons de couleur bleu, vert, marron, noir, jaune, rouge, orange, violet et rose et un crayon normal gris Ă©taient Ă  la disposition des sujets pour les dessins. Les auteurs ont mesurĂ© la hauteur en cm des arbres dessinĂ©s, et la frĂ©quence d’utilisation de chacune des couleurs pour chaque version arbre normal, arbre joyeux, arbre triste. Si la taille de l’objet dessinĂ© ainsi que les couleurs choisies reflĂštent l’état Ă©motionnel attribuĂ© Ă  l’objet dessinĂ© et par lĂ  mĂȘme probablement celui du dessinateur, alors on pouvait s’attendre Ă  des variations importantes dans les deux mesures taille, couleur en fonction des types d’arbres rĂ©sultats valident l’idĂ©e que la taille est un indicateur significatif de l’émotion dĂ©crite dans le dessin, en tous cas pour des enfants de 7 et 11 ans comparĂ© au dessin normal de l’arbre, ces enfants dessinent plus petits les arbres tristes et ils dessinent plus grands les arbres joyeux +/– 1 cm en moyenne pour un arbre mesurant normalement entre 5 et 6 cm de hauteur. Pour ce qui est des couleurs, les conclusions sont moins Ă©videntes. Les analyses montrent que les arbres normaux sont principalement dessinĂ©s avec du vert et du marron, ce qui correspond Ă  un coloriage rĂ©aliste de cet objet. Lorsque l’arbre est triste, les enfants utilisent souvent le gris crayon normal pour dessiner le contour de l’arbre, et le noir. Lorsque l’arbre est joyeux, de nouvelles couleurs apparaissent telles que l’orange, le rouge, le violet, le rose, le jaune, et le bleu. On serait tentĂ© de penser que c’est ici la preuve manifeste que l’enfant fait un usage symbolique des couleurs. Et pourtant
 Lorsqu’on regarde de plus prĂšs les dessins voir Figure 2, il apparaĂźt qu’en rĂ©alitĂ© les couleurs positives rĂ©sultent de l’ajout d’élĂ©ments de contexte ex. fruits, soleil, ciel dans les dessins joyeux. Ainsi, les couleurs positives sont utilisĂ©es, non pas de maniĂšre symbolique, mais de maniĂšre visuellement rĂ©aliste le soleil est jaune ou orange, le ciel est bleu, les fruits sont rouges, etc. Seul le noir, associĂ© aux dessins tristes, semble ĂȘtre une couleur dont l’usage est symbolique. A nouveau, toutefois, l’usage du noir pour signifier la tristesse est typique de nos cultures 2Dessins d’arbres joyeux et tristes collection personnelle des auteursDessins d’arbres joyeux et tristes collection personnelle des auteursD – IdĂ©e n° 4 Le dessin est universel et peu sensible aux variantes culturelles et historiques27Tous les enfants dessinent. Et tous semblent dessiner des bonshommes, des maisons, et les objets familiers qui les entourent
 Le dessin peut sembler universel et rĂ©sistant aux variations liĂ©es Ă  la culture et au temps. En est-on si sĂ»r ? 28ModĂ©rons cette idĂ©e reçue, en considĂ©rant tout d’abord que les prĂ©fĂ©rences des enfants pour tel ou tel thĂšme de dessin sont le rĂ©sultat de multiples influences relevant des conditions concrĂštes de vie environnement physique et gĂ©ographique, des traditions culturelles locales scĂšnes de la RĂ©volution ou Papa NoĂ«l et de l’environnement graphique revues, livres, bandes dessinĂ©es, dessins animĂ©s, affiches publicitaires ou de propagande, dessins produits par des adultes ou d’autres enfants. 29Luquet 1913, 1927 notait que la personne humaine Ă©tait l’un des premiers motifs dessinĂ©s et surtout que ce dessin possĂ©dait une supĂ©rioritĂ© Ă©crasante par le nombre de ses exemplaires. Les analyses plus rĂ©centes de Cox 1993, Goodnow 1977, Thomas et Silk 1990 ou Machon 2009 confirment que le dessin du personnage est probablement le plus prĂ©coce, le plus frĂ©quent, le plus valorisĂ© par les adultes et le plus Ă©tudiĂ© par les chercheurs. Cependant, si la personne humaine est partout une crĂ©ature importante, l’approche interculturelle Baldy, 2009, 2011 montre que sa reprĂ©sentation graphique est influencĂ©e par la nature des relations entre l’individu et le groupe dans la sociĂ©tĂ© et par la richesse de l’environnement graphique. 30Les travaux de PruvĂŽt 2005 et Aronsson et Andersson 1996 montrent que plus la culture d’origine est centrĂ©e sur la vie collective plus les enfants ont une reprĂ©sentation de soi socio-centrĂ©e dans laquelle sont inclus eux-mĂȘmes et d’autres personnes ; inversement, plus la culture est dominĂ©e par le systĂšme de valeurs des sociĂ©tĂ©s occidentales contemporaines, plus la reprĂ©sentation est Ă©gocentrĂ©e. Cette diffĂ©rence est mise en Ă©vidence dans le dessin suivant dessine-toi en train de travailler dans la classe pendant que la maitresse fait une leçon ». 31Par exemple, on voit dans la Figure 3 que, dans le dessin de gauche Figure 3A, une petite Tanzanienne de 10 ans dessine la maĂźtresse au centre, dans une position traditionnelle, vue de face derriĂšre son bureau et devant le tableau, dans une relation sociale avec l’ensemble de la classe. Dans le dessin de droite Figure 3B, une petite SuĂ©doise de 10 ans se dessine vue de face, avec beaucoup de dĂ©tails, au centre de la feuille, dans une position pivot dans l’agencement du dessin. La maĂźtresse est Ă  l’intĂ©rieur de la classe, tendant les bras vers l’élĂšve dans une relation personnelle avec 3ReprĂ©sentation de soi dans la classe socio-centrĂ©e A et Ă©gocentrĂ©e B Aronsson & Andersson, 1996ReprĂ©sentation de soi dans la classe socio-centrĂ©e A et Ă©gocentrĂ©e B Aronsson & Andersson, 199632De mĂȘme, les travaux de Alland 1983, Wilson et Wilson 1984 et Martlew et Connolly 1996 montrent que la richesse graphique proposĂ©e par la culture, la scolarisation des enfants et l’éducation artistique qu’ils reçoivent dĂ©terminent la qualitĂ© des dessins que les enfants peuvent produire. Dans certains cas, relativement rares il est vrai, les modĂšles diffusĂ©s peuvent induire des expressions graphiques originales et orienter le dĂ©veloppement du dessin de l’enfant vers des variantes culturelles parfois incomprĂ©hensibles pour le lecteur qui ne possĂšde pas le code. C’est le cas, par exemple, du bonhomme fer Ă  cheval » des enfants warlpiri de la rĂ©gion de Yuendumu en Australie dĂ©crit par Cox 1998 et prĂ©sentĂ© dans la Figure 4Bonshommes fer Ă  cheval » Cox, 1998Bonshommes fer Ă  cheval » Cox, 199833Les conditions concrĂštes de vie, les traditions culturelles et l’environnement graphique ont aussi changĂ© au cours de l’histoire. Il faut donc s’attendre aussi Ă  des changements dans le dessin. Nous en donnerons ici deux exemples. 34Le premier exemple est celui du dessin du tĂ©lĂ©phone, objet qui a vu son apparence changer assez radicalement en l’espace de quelques dĂ©cennies seulement. Rappelons-nous ce vieux tĂ©lĂ©phone des annĂ©es 80, avec son combinĂ© reliĂ© par un fil en spirales au corps muni de touches digitales et parfois mĂȘme encore un cadran ! Actuellement, les tĂ©lĂ©phones disposent d’écrans et mĂȘme les tĂ©lĂ©phones dits fixes » s’apparentent Ă  une tĂ©lĂ©commande minimaliste. De tels changements technologiques sont-ils visibles dans les dessins d’enfants produits Ă  diffĂ©rentes pĂ©riodes du temps ? Une comparaison de dessins de tĂ©lĂ©phones produits sur imagination sans modĂšle externe Ă  disposition en 1994 et en 2007 par des enfants français citadins ĂągĂ©s de 5 Ă  11 ans montre que le dessin d’un objet familier s’adapte Ă  son temps voir la Figure 5. A l’inverse, les dessins de maisons montrent peu de variation entre les deux Ă©poques. Pour une culture donnĂ©e, le dessin figuratif n’est donc pas immuable dans le temps, il transcrit les caractĂ©ristiques prototypiques des objets que l’enfant cĂŽtoie dans sa vie quotidienne. Le second exemple est celui du dessin du personnage de profil. La confrontation des travaux de la fin du XIXe siĂšcle et du dĂ©but du XXe avec les observations actuelles permet de mettre en Ă©vidence certains changements en la matiĂšre. Les travaux anciens Ricci, 1887 ; Rouma, 1913 ; Sully, 1896 indiquent une proportion Ă©levĂ©e de dessins de bonshommes de profil, orientĂ©s le plus souvent vers la gauche et prĂ©sentant une particularitĂ© le profil du visage prĂ©sente les deux yeux vus de face voir la Figure 6. Aujourd’hui, le profil est devenu moins frĂ©quent, son orientation vers la gauche s’est attĂ©nuĂ©e et enfin l’erreur consistant Ă  dessiner deux yeux de face a disparu, au moins dans les pays dĂ©veloppĂ©s. Comment rendre compte de cette Ă©volution ? Nous discutons ce point dans l’EncadrĂ© 5Dessins de tĂ©lĂ©phones produits en 1994 et en 2007 collection personnelle des auteursDessins de tĂ©lĂ©phones produits en 1994 et en 2007 collection personnelle des auteursFigure 6Dessins de bonshommes de profil dont le visage prĂ©sente les deux yeux vus de face recueillis par Ricci 1887, Rouma 1913 et Suly 1896. A cette Ă©poque mĂȘme les cavaliers fumaient la pipeDessins de bonshommes de profil dont le visage prĂ©sente les deux yeux vus de face recueillis par Ricci 1887, Rouma 1913 et Suly 1896. A cette Ă©poque mĂȘme les cavaliers fumaient la pipeEncadrĂ© 4 Le dessin du personnage de profilLa thĂšse culturelle dĂ©fendue par Wilson et Wilson 1982 postule que le visage de profil avec les deux yeux vus de face Ă©tait sous-tendu par des causes externes et que s’il a disparu c’est que ces causes n’agissent plus aujourd’hui. Jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, l’environnement graphique est pauvre coĂ»t du papier et des crayons Ă©levĂ©, raretĂ© des ouvrages illustrĂ©s et de la publicitĂ©. Or, plus les modĂšles adultes sont rares plus les dessins des autres enfants ont une forte influence. Fautes de modĂšles adultes, le terrain est favorable Ă  la survivance de dessins bizarres un bonhomme de profil avec deux yeux sortis de l’imagination de certains enfants. La diffusion dans la communautĂ© des enfants est d’autant plus forte qu’à cette Ă©poque les dessins Ă©taient souvent des graffitis tracĂ©s sur les murs et le sol avec de la craie ou du charbon quand ils n’étaient pas gravĂ©s sur les portes des maisons. Publics, largement exposĂ©s au regard des enfants, les bonhommes de profil avec les deux yeux vus de face se gĂ©nĂ©ralisent jusqu’à devenir une Ă©tape dans le dĂ©veloppement du dessin. Aujourd’hui, des bonshommes avec le visage de profil et les yeux vus de face naissent probablement ici ou lĂ , mais les conditions culturelles ne sont plus favorables Ă  leur survie, Ă©touffĂ©s qu’ils sont par tous les modĂšles graphiques lĂ©gitimes disponibles dans l’ Baldy 2011, nous proposons une explication fondĂ©e sur un changement de comportement des adultes. Il y a un siĂšcle, beaucoup d’hommes fumaient la pipe et la lecture des travaux prĂ©curseurs de Sully 1896, Rouma 1913 ou Ricci 1887 montrent que la pipe est prĂ©sente dans presque tous les dessins, mĂȘme les plus sommaires, et souvent avec une dimension exagĂ©rĂ©e. Aujourd’hui rares sont les personnes qui fument la pipe et plus rares encore sont les bonshommes dessinĂ©s qui fument la pipe. Notre interprĂ©tation est que les bonshommes d’autrefois, qui fumaient la pipe, se mettaient de profil car ce point de vue correspond au dessin canonique de la pipe. De plus, la pipe, gĂ©nĂ©ralement dessinĂ©e en premier avec le foyer du cĂŽtĂ© gauche de la feuille appelle un visage de profil nĂ©cessairement orientĂ© vers la gauche. Ceci d’autant plus que chez l’enfant de 5 ou 6 ans l’exĂ©cution du dessin est encore largement dĂ©pendante de la graphomotricitĂ© naturelle le profil se tourne vers la gauche car la main impose le point de dĂ©part en haut du front et le sens de rotation antihoraire par flexion des doigts voir aussi Picard, 2011. Les enfants d’il y a un siĂšcle dessinaient donc des bonshommes de profil dĂšs 5 ans c’est-Ă -dire dans la phase du rĂ©alisme intellectuel dĂ©crite par Luquet 1927 et commettaient donc des erreurs caractĂ©ristiques de cette phase. Ils dessinaient notamment les deux yeux vus de face dans le visage vu de profil. Ne fumant plus la pipe, les bonshommes d’aujourd’hui se mettent de profil plus tardivement, vers 9 ou 10 ans, lorsque les capacitĂ©s intellectuelles sont suffisantes d’une part pour attĂ©nuer la force de la graphomotricitĂ© et d’autre part pour Ă©viter les erreurs caractĂ©ristiques de la phase du rĂ©alisme intellectuel. Le profil peut regarder vers la gauche ou vers la droite, selon l’intention du dessinateur et dans tous les cas n’a qu’un rĂ©sumĂ©, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, le dessin de la pipe entraĂźne prĂ©cocement, vers 5 ans et parfois mĂȘme dĂšs les premiers bonshommes tĂȘtards, le dessin du visage de profil, tournĂ© vers la gauche et avec des mĂ©langes de points de vue caractĂ©ristiques de cet Ăąge. Ayant cessĂ© de fumer la pipe, le bonhomme d’aujourd’hui conserve la vue de face beaucoup plus longtemps, vers 10 ans il se met de profil et, conformĂ©ment au rĂ©alisme visuel de Luquet, il n’a qu’un – Perspectives contemporaines35On pourrait ĂȘtre amenĂ© Ă  penser que finalement le dessin n’est pas un bon outil d’analyse pour la pratique psychologique. Nous allons voir dans cette derniĂšre partie que le dessin peut ĂȘtre utilisĂ©, dans des perspectives plus contemporaines, comme un tĂ©moin fiable de diffĂ©rents aspects du fonctionnement cognitif de l’enfant. Trois aspects sont ici Ă©voquĂ©s la flexibilitĂ© cognitive, la pensĂ©e divergente, et la comprĂ©hension des – Dessin et flexibilitĂ© cognitive36Si, comme nous l’avons vu, le dessin ne reflĂšte pas directement les reprĂ©sentations mentales de l’enfant, le caractĂšre modifiable d’un dessin routinier comme le dessin du bonhomme chez un enfant de 5 ans, par exemple peut ĂȘtre utilisĂ© pour Ă©tudier le degrĂ© de flexibilitĂ© cognitive de l’enfant. 37C’est dans cette perspective que Karmiloff-Smith 1990, 1992 a mis en place le paradigme de dessin d’objets qui n’existent pas » pour Ă©tudier la flexibilitĂ© cognitive de l’enfant, entendue comme la capacitĂ© Ă  opĂ©rer des changements sur la façon habituelle de faire pour rĂ©pondre aux exigences d’un tĂąche d’innovation. Dans la performance, la flexibilitĂ© se traduit par des modifications du quoi » du dessin et/ou du comment » c’est-a-dire de la procĂ©dure d’exĂ©cution. Deux types de flexibilitĂ© peuvent ainsi ĂȘtre Ă©tudiĂ©s la flexibilitĂ© reprĂ©sentationnelle et la flexibilitĂ© procĂ©durale voir EncadrĂ© 5.EncadrĂ© 5 Le dessin d’objets qui n’existent pasLa tĂąche de dessin d’objets qui n’existent pas » imaginĂ©e par Karmiloff-Smith 1990 consiste Ă  demander Ă  des enfants de 4 Ă  10 ans ayant une maĂźtrise comportementale dans le dessin d’objets familiers maison, homme, animal de produire librement un dessin de ces objets puis de dessiner ces mĂȘmes objets tels qu’ils n’existent pas dans notre monde ».Les innovations reprĂ©sentationnelles introduites par les jeunes enfants 4-6 ans consistent essentiellement Ă  supprimer ou Ă  modifier la forme et/ou la taille des Ă©lĂ©ments ou du dessin dans son ensemble changements intra-catĂ©goriels. Les enfants plus ĂągĂ©s 8-10 ans produisent aussi des innovations plus Ă©laborĂ©es, consistant en des changements de position/orientation des Ă©lĂ©ments au sein du dessin ou en l’introduction d’élĂ©ments nouveaux dans le dessin appartenant bonhomme Ă  deux tĂȘtes ou non bonhomme animal Ă  la catĂ©gorie de l’objet dessinĂ©. Les innovations les plus sophistiquĂ©es relĂšvent de l’insertion, dans le dessin, d’élĂ©ments issus d’autres catĂ©gories conceptuelles un homme-cheval, une maison avec des ailes. Ces innovations, prĂ©sentes uniquement Ă  8-10 ans, reflĂštent des changements inter-catĂ©goriels. D’un point de vue procĂ©dural, les innovations des jeunes enfants sont produites uniquement en fin de routine de dessin, alors que celles des enfants plus ĂągĂ©s le sont en milieu d’exĂ©cution de la routine. Les jeunes enfants prĂ©senteraient donc une plus forte rigiditĂ© procĂ©durale comparativement aux enfants de 8-10 1990, 1992 rend compte de ces rĂ©sultats en termes de transition de connaissances implicites vers des connaissances explicites. Le niveau implicite correspond Ă  la phase durant laquelle vers 5 ou 6 ans l’enfant possĂšde des routines graphiques bien Ă©tablies pour dessiner des objets familiers, routines qui sont mises en Ɠuvre selon une sĂ©quence temporelle fixe de production des Ă©lĂ©ments du dessin. La flexibilitĂ© est alors hautement limitĂ©e, les connaissances Ă©tant spĂ©cifiĂ©es sous forme de reprĂ©sentations procĂ©durales, indĂ©pendantes et isolĂ©es les unes des autres dans le systĂšme cognitif. La transition de connaissances implicites vers des connaissances explicites est assurĂ©e par un processus de redescription des reprĂ©sentations, qui explicite progressivement les connaissances implicites enchĂąssĂ©es dans l’esprit, permettant de les rendre accessibles Ă  la conscience et manipulables par le systĂšme cognitif. Ainsi, Ă  partir de 8 ou 9 ans, les reprĂ©sentations mentales peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©es et recomposĂ©es flexibilitĂ© reprĂ©sentationnelle pour former une entitĂ© mentale nouvelle bonhomme-cheval, par exemple exprimable par une procĂ©dure nouvelle flexibilitĂ© procĂ©durale.38Parmi les diffĂ©rents types d’innovations observĂ©s dans les dessins d’objets qui n’existent pas, ceux consistant Ă  introduire des Ă©lĂ©ments extra-catĂ©goriels dans le dessin habituel une maison avec des ailes, un homme-animal attestent d’un haut degrĂ© de flexibilitĂ©, dite inter-reprĂ©sentationnelle, et n’émergent pas avant 8-9 ans chez l’enfant. La gestion de ces formes complexes de comportements graphiques requiert a des reprĂ©sentations internes dĂ©composables en termes de leurs relations tout/parties, dont le contenu peut ĂȘtre mis en relation avec le contenu de reprĂ©sentations relevant d’autres catĂ©gories d’objets, et b un contrĂŽle sur les processus d’activation/inhibition des procĂ©dures ou routines graphiques, autorisant les interruptions prĂ©coces des routines de dessin pour l’insertion d’élĂ©ments extra-catĂ©goriels Picard & Vinter, 2005b, 2007. 39A la suite de l’étude princeps de Karmiloff-Smith 1990, d’autres tĂąches impliquant des modifications du schĂ©ma habituel de dessin ont Ă©tĂ© proposĂ©es dessiner des objets rendus partiellement invisibles Picard & Vinter, 1999, dessiner des personnages Ă  deux tĂȘtes Zhi, Thomas, & Robinson, 1997, dessiner des objets inter-catĂ©goriels telle une maison-homme Berti & Freeman, 1997 ; Picard & Vinter, 2007, dessiner des objets en plusieurs parties Picard & Vinter, 2006, dessiner un personnage en commençant par le pied Baldy, 2010, ou encore dessiner un homme habillĂ© d’un long manteau Baldy, 2005. Sans remettre fondamentalement en cause les interprĂ©tations de Karmiloff-Smith, ces travaux montrent qu’à tout Ăąge une forme de flexibilitĂ© existe. 40Ces diffĂ©rentes tĂąches de dessin permettent chacune Ă  leur maniĂšre d’étudier le dĂ©veloppement de la flexibilitĂ© reprĂ©sentationnelle et/ou procĂ©durale chez l’enfant. Nous suggĂ©rons aux praticiens de les inclure dans leur examen psychologique. Ces tĂąches, ludiques pour l’enfant, sont intĂ©ressantes pour la pratique psychologique en ce qu’elles peuvent permettre d’apprĂ©cier des dĂ©viations, accĂ©lĂ©rations ou retard, dans le dĂ©veloppement normal de la flexibilitĂ© cognitive chez certains enfants voir par exemple, Adi-Japha, 2010 ; Leevers & Harris, 1998.B – Dessin et pensĂ©e divergente41La flexibilitĂ© faite partie, avec la fluiditĂ©, l’originalitĂ© et l’élaboration, des critĂšres d’évaluation de la crĂ©ativitĂ© telle que Lautrey et Lubart 1998 la dĂ©finissent la crĂ©ativitĂ© est la capacitĂ© Ă  rĂ©aliser une production qui soit Ă  la fois nouvelle et adaptĂ©e » p. 123. Nouvelle parce qu’originale et adaptĂ©e parce que satisfaisant aux contraintes du problĂšme posĂ© voir Baldy, 2010. Nous avons vu que le dessin pouvait tĂ©moigner de la flexibilitĂ© cognitive de l’enfant, il constitue Ă©galement un excellent support de la crĂ©ativitĂ© telle qu’elle s’exprime dans des formes figurĂ©es. 42Il faut noter toutefois que la crĂ©ativitĂ© est un concept multiple, regroupant selon Guilford 1959, des formes divergentes et convergentes de pensĂ©e. La pensĂ©e divergente est le type de pensĂ©e qui va dans diffĂ©rentes directions, et rĂ©sulte en des idĂ©es multiples ; la pensĂ©e convergente est le type de pensĂ©e qui conduit Ă  une solution unique et correcte par raisonnement dĂ©ductif. Les Tests de PensĂ©e CrĂ©ative de Torrance Torrance, 1966 font partie des instruments les plus utilisĂ©s pour Ă©valuer le potentiel crĂ©atif d’un sujet, et fournissent un outil d’évaluation tout Ă  fait fiable de la pensĂ©e divergente chez l’enfant voir Kim, 2006. 43Parmi les Tests de PensĂ©e CrĂ©ative de Torrance, on trouve des tests d’expression figurĂ©e de trois types I-composer un dessin, II-finir un dessin, III-les lignes parallĂšles. Dans le test I, l’enfant doit composer un dessin Ă  partir d’une forme donnĂ©e ex. une forme d’Ɠuf avec la consigne d’ĂȘtre original. Dans le test II, l’enfant doit complĂ©ter 10 dessins Ă©bauchĂ©s, en donnant un titre Ă  chacun. Dans le test III, l’enfant doit faire le plus de dessins possible Ă  partir d’un stimulus unique qui se rĂ©pĂšte deux lignes parallĂšles verticales en temps limitĂ© 10 min et en donnant un titre Ă  chaque dessin produit voir Figure 7.Figure 7Exemple de test des lignes paralĂšles rĂ©alisĂ© par un garçon de 8 ans colection personnele des auteursExemple de test des lignes paralĂšles rĂ©alisĂ© par un garçon de 8 ans colection personnele des auteurs44Le test des lignes parallĂšles est particuliĂšrement intĂ©ressant car la fluiditĂ© capacitĂ© Ă  produire de nombreuses rĂ©ponses diffĂ©rentes entre en compĂ©tition avec l’originalitĂ© capacitĂ© Ă  produire des rĂ©ponses rares, l’élaboration capacitĂ© Ă  dĂ©velopper et Ă  Ă©laborer des rĂ©ponses et la flexibilitĂ© capacitĂ© Ă  produire des rĂ©ponses appartenant Ă  des catĂ©gories variĂ©es. Dans une Ă©tude rĂ©cente Picard & Boulhais, 2011, nous avons montrĂ© que ces 4 indicateurs de pensĂ©e divergente progressaient significativement avec l’ñge des enfants, mais de maniĂšre non linĂ©aire. Les scores restaient relativement constants entre 9 et 11 ans, puis augmentaient franchement jusqu’à l’ñge de 15 ans. Ce type de dĂ©veloppement discontinu est bien connu dans la littĂ©rature sur la crĂ©ativitĂ© voir par exemple Smith & Carlsson, 1983 une chute temporaire de la crĂ©ativitĂ© figurale au cours du dĂ©veloppement normal avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© notĂ©e par Torrance 1968, et associĂ©e Ă  la chute du 4e grade », ce qui correspond en gros Ă  l’ñge de 9-10 ans. D’aprĂšs Torrance, cette baisse de crĂ©ativitĂ© est liĂ©e Ă  l’éducation scolaire et Ă  la pression mise sur les enfants pour s’ajuster aux normes scolaires. D’autres auteurs comme Lubart et Lautrey ont liĂ© ce phĂ©nomĂšne Ă  l’interaction entre le dĂ©veloppement des capacitĂ©s de la pensĂ©e logique formelle et les capacitĂ©s de pensĂ©e crĂ©ative, les premiĂšres inhibant momentanĂ©ment les secondes. 45L’usage de tests d’expression figurĂ©e est intĂ©ressant, Ă  nouveau, pour la pratique psychologique ludique et rapide, un test comme celui des lignes parallĂšles permet d’évaluer le rythme de dĂ©veloppement de la pensĂ© divergente de l’enfant, un aspect essentiel de sa – Dessin et comprĂ©hension des Ă©motions46La comprĂ©hension des Ă©motions dites fondamentales » joie, tristesse, peur, surprise, dĂ©goĂ»t, colĂšre ; Ekman, 1999 et de leur expression faciale chez l’humain est une Ă©tape importante du dĂ©veloppement socio-affectif de l’enfant. 47Ce dĂ©veloppement voir Gosselin 1955 ; Gross & Ballif, 1991 peut ĂȘtre apprĂ©ciĂ© par diffĂ©rents types de tĂąches dans lesquelles on demande Ă  l’enfant de produire une expression faciale d’une Ă©motion ciblĂ©e, de nommer l’émotion ressentie par un personnage d’aprĂšs un scĂ©nario verbal, de pointer une photographie de visage exprimant une Ă©motion ciblĂ©e, ou nommer une Ă©motion ressentie par un visage d’aprĂšs photographie, ou encore de mettre en correspondance une photographie de visage expressif et un scĂ©nario Ă©motionnel. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le dĂ©veloppement de la reconnaissance des expressions faciales des Ă©motions suit une sĂ©quence dans laquelle la joie et la tristesse sont reconnues prĂ©cocement vers 4 ans, suivies d’émotions plus complexes Ă  maĂźtriser comme la peur, la colĂšre, la surprise et le dĂ©goĂ»t entre 8 et 11 ans. Ce dĂ©veloppement tient Ă  la fois de changements dans les capacitĂ©s perceptives discrimination des unitĂ©s d’action engagĂ©es dans les expressions faciales et dans les capacitĂ©s de conceptualisation des Ă©motions voir Widen & Russell, 2003. 48Une tĂąche de dessin d’un personnage expressif peut-elle ĂȘtre utilisĂ©e pour Ă©tudier la comprĂ©hension des Ă©motions chez l’enfant ? La rĂ©ponse Ă  cette question est positive, comme le montrent les Ă©tudes de Brechet, Picard et Baldy 2008 et de Brechet, Baldy et Picard 2007. L’étude de 2008 a comparĂ© les rĂ©sultats obtenus par des enfants tout-venant ĂągĂ©s de 6 Ă  11 ans dans une tĂąche de nomination d’émotions d’aprĂšs scĂ©narios Sam a toujours rĂȘvĂ© d’avoir une bicyclette pour aller faire des tours avec ses amis. Aujourd’hui, c’est son anniversaire. Sam a invitĂ© chez lui des amis pour une fĂȘte. Ces amis lui offrent un Ă©norme paquet-cadeau. Sam ouvre le paquet et dedans trouve une superbe bicyclette. A ton avis, quelle Ă©motion ressent Sam ? » et dans une tĂąche de dessin de personnage exprimant des Ă©motions Dessine Sam afin que l’on voie Ă  quel point il/elle est joyeuxse ». Les rĂ©sultats indiquent une Ă©troite correspondance entre les courbes dĂ©veloppementales dessinĂ©es pour chacune de ces deux tĂąches, l’une verbale, l’autre graphique. 49Ainsi, il est pertinent d’utiliser une tĂąche de dessin de personnage avec Ă©motions pour tester la comprĂ©hension des Ă©motions chez l’enfant. Une tĂąche de dessin prĂ©sente au moins deux avantages pour la pratique psychologique. PremiĂšrement, parce qu’elle recourt peu au langage, cette tĂąche peut ĂȘtre utilisĂ©e avec des enfants ayant des difficultĂ©s Ă  s’exprimer verbalement. Ensuite, cette tĂąche demande une comprĂ©hension prĂ©cise, analytique et explicite des Ă©motions et de leurs expressions faciales du moins en comparaison avec des tĂąches utilisant des photographies qui peuvent ĂȘtre rĂ©ussies sur la base d’une comprĂ©hension plus globale ou holistique de l’image. 50Finalement, toutes les rĂ©serves que nous avons Ă©mises sur l’usage du dessin dans la pratique psychologique, si elles incitent Ă  la prudence, ne doivent pas dissuader le psychologue d’utiliser le dessin avec les enfants qu’il reçoit. Si le dessin produit par un enfant dans le cadre d’une pratique psychologique n’est pas analysĂ©, dissĂ©quĂ©, dĂ©cortiquĂ© par l’adulte en vue d’en extraire l’ñme » du dessinateur, un simple dessin suffit souvent Ă  Ă©tablir la relation propice Ă  la communication entre l’enfant et l’adulte. En ce sens, le dessin est dĂ©jĂ  un excellent outil pour la pratique psychologique !RĂ©fĂ©rencesEn ligneAbell S. C., von Briesen, P. D., & Watz, L. S. 1996. Intellectual evaluations of children using human figure drawings an empirical investigation of two methods. Journal of Clinical Psychology, 52, 1, ligneAbell, S. C., Horkheimer, R., Nguyen, S. E. 1998. Intellectual evaluations of adolescents via human figure drawing an empirical comparison of two methods. Journal of Clinical Psychology, 54, 6, ligneAdi-Japha, E. 2010. Cognitive flexibility in drawings of bilingual children. Child Development, 81, ligneAlland, A. 1983. Playing with forms children draw in six cultures. 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