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Pluscette exigence de vĂ©ritĂ© rĂ©ussit Ă pĂ©nĂ©trer le monde politique, plus cette vĂ©ritĂ© perd de son sens, stĂ©rilise lâaction du politique et de lâhomme plus largement. Le cogito du politique pourrait ĂȘtre ainsi « Je mens donc jâagis pour changer le monde ». Sabrina Laubisse Professeure de phisolosphie Ă lâIĂ©seg School of Management Consultante philosophie chez
Maisdu cĂŽtĂ© dâune imitation de son discours. Lâart participatif se contentant, le plus souvent, de crĂ©er des situations dans la bataille des loisirs. Or, chez Debord, il y avait lâanalyse du leurre de la dimension participative organisĂ©e par une sociĂ©tĂ© dĂ©sormais unifiĂ©e dans lâacte de consommation. Il voulait faire du
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Silurerecord du monde, Top 20 des plus gros silures du monde ! Le but est de prĂ©senter les vers significativement au-dessus de la tĂȘte du poisson pour quâil ne voit pas le plomb mais seulement la grappe qui lui est rĂ©digĂ©e. sur des postes peu marquĂ©s avec trĂšs peu ou pas du tout dâĂ©chos visibles, le clonck peut rentrer en jeu avec
Dá»ch VỄ Há» Trợ Vay Tiá»n Nhanh 1s. Il faut avouer que la comparution » sur TF1 Ă laquelle le ministre de la Culture, F. Mitterrand, a dĂ» se rĂ©signer, jeudi 8 octobre 2009, nâĂ©tait pas simple. Elle Ă©tait dâabord des plus humiliantes. Il lui fallait rĂ©pondre dâaccusations honteuses de tourisme sexuel en ThaĂŻlande, voire, selon certains accusateurs, de pĂ©dophilie, dĂ©duites dâun chapitre de son livre, paru en 2005, intitulĂ© La mauvaise vie », paru chez Laffont. Il est vrai que les pages incriminĂ©es quâon a pu lire dans Le de jeudi 8 octobre, pouvaient prĂȘter Ă confusion. Aussi est-il dâautant plus intĂ©ressant dâobserver les procĂ©dĂ©s dâexpression ou les leurres que lâauteur a mobilisĂ©s pour tenter de se sortir de cette mauvaise passe. 1- La promotion artistique de son livre Il sâest dâabord attachĂ© Ă promouvoir son livre tant par son genre que par sa qualitĂ©, en espĂ©rant que son excellence artistique lui vaudrait lâindulgence. 1- Le genre du livre Puisque câĂ©tait le genre qui crĂ©ait le malaise, on aurait attendu que lâauteur le clarifiĂąt. Il ne lâa pas fait et on le comprend. Il ne fallait pas livrer Ă lâadversaire lâaveu dâune autobiographie quâa tentĂ© dâentrĂ©e de lui arracher la prĂ©sentatrice cela revenait Ă donner la seule piĂšce Ă conviction attendue. Mais prĂ©tendre quâil ne sâagissait que de fiction, câĂ©tait sâexposer Ă lâincrĂ©dulitĂ© en raison de la prĂ©cision de certaines scĂšnes Il y a des descriptions qui sont rudes, » reconnaĂźt lâauteur avec raison. Il a donc continuĂ© Ă cultiver lâambiguĂŻtĂ© volontaire qui existe depuis la parution du livre. Est-ce une fiction ou une autobiographie ? Sur la couverture, dit-il, il nây a rien de marquĂ©. Ce nâest ni un roman ni des mĂ©moires.. Jâai prĂ©fĂ©rĂ© laisser les choses dans le vague. » La part autobiographique nâest pas niĂ©e pour autant Câest un rĂ©cit, admet-il, mais jâai prĂ©fĂ©rĂ© ne pas mettre un rĂ©cit parce que pour moi câest un tract, câest-Ă -dire que câest une maniĂšre de raconter une vie qui ressemble effectivement beaucoup Ă la mienne, mais qui ressemble aussi Ă la vie de beaucoup dâautres gens ». Ce nâest pas un rĂ©cit totalement autobiographique, dit-il encore, vous lâavez bien notĂ©, il nây a rien marquĂ© dessus ». La mĂȘme ambiguĂŻtĂ© subsiste, du reste, par lâemploi rĂ©pĂ©tĂ© du mot garçon » et non de celui dâ homme » Oui, jâai eu des relations avec des garçons, reconnaĂźt-il, on le sait, je ne le cache pas ». Peut-ĂȘtre, dans ce milieu particulier, le mot garçon » a-t-il le mĂȘme sens que celui de fille » pour parler dâune prostituĂ©e sans pour autant faire rĂ©fĂ©rence Ă un mineur. Un non-initiĂ©, on lâadmettra, peut se mĂ©prendre. Pour contourner la difficultĂ©, il avait pourtant Ă sa disposition la thĂ©orie formaliste dâanalyse littĂ©raire en vogue dont lâĂcole abrutit ses Ă©lĂšves et France Culture, ses auditeurs. Il y fait rĂ©fĂ©rence par une brĂšve allusion, en corrigeant la prĂ©sentatrice qui Ă©voque ses expĂ©riences prĂ©sumĂ©es de tourisme sexuel » 1 Oui, expĂ©riences du narrateur ! » rectifie-t-il aussitĂŽt sans expliquer davantage cette subtilitĂ©, sans doute jugĂ©e byzantine et incomprĂ©hensible pour le public de TF1. Peut-ĂȘtre a-t-il pensĂ© avec raison quâon risquait de lui rire au nez sâil sâĂ©tait engagĂ© sur cette voie et avait expliquĂ© ce quâil voulait dire. La thĂ©orie formaliste Ă la mode enseigne, en effet, quâil faut distinguer lâauteur », ĂȘtre social de chair et dâos qui Ă©crit, et le narrateur », une sorte de fantĂŽme rĂ©putĂ© assumer la charge du rĂ©cit ». Car, paraĂźt-il, on ne saurait attribuer Ă lâauteur les faits et gestes de ses personnages. Le malheur est que Flaubert qui sây connaĂźt en roman, a clairement prĂ©venu que Mme Bovary, câĂ©tait lui ! », et quâ en cas de diffamation, les juges ont montrĂ© que ce dĂ©doublement imaginaire Ă©tait nul et non avenu en condamnant chaque fois non pas le narrateur, cet ectoplasme qui nâexiste pas, mais lâauteur qui lui existe bel et bien et ne peut fuir ses responsabilitĂ©s. Seulement, Ă vouloir souligner la part de fiction de son livre, M. Mitterrand sâexposait Ă la contradiction en signalant la raison pour laquelle le Premier Ministre lâaurait beaucoup apprĂ©ciĂ© Il avait Ă©tĂ© frappĂ©, a-t-il tenu Ă rĂ©vĂ©ler, par le ton de sincĂ©ritĂ© et peut-ĂȘtre mĂȘme je dirais, par le courage dont le livre faisait part sic ». De telles qualitĂ©s mĂ©ritent-elles dâĂȘtre saluĂ©es si le livre nâest pas le rĂ©cit dâune expĂ©rience personnelle ? 2- La qualitĂ© artistique du livre SimultanĂ©ment, on le voit, M. Mitterrand a insistĂ© sur la qualitĂ© de son livre, pensant que son excellence artistique reconnue lui vaudrait excuse, sinon absolution. Il use Ă cette fin de trois leurres. a- Lâun est le sophisme fondĂ© sur un amalgame. Il a repris la formule attribuĂ©e Ă Henri Jeanson On ne fait pas de bonne littĂ©rature avec de bons sentiments », mais pour insinuer un raisonnement a contrario selon lequel de mauvais sentiments feraient nĂ©cessairement de la bonne littĂ©rature. Il souligne ainsi que son livre sâappelle la mauvaise vie, quâ il raconte le parcours dâune existence difficile et que dans cette existence difficile, cette mauvaise vie, il y a aussi des mauvais lieux. » Or, la relation inverse est-elle automatique ? Suffit-il dâĂ©taler de mauvais sentiments pour faire de la bonne littĂ©rature ? Nâest pas Baudelaire qui veut ! Il nây a pas que des fleurs Ă pousser sur le Mal ! b- M. Mitterrand recourt ensuite au leurre de lâargument dâautoritĂ©. On lâa dĂ©jĂ perçu dans lâopinion favorable du Premier Ministre quâil a tenu Ă rapporter. Cette fois, il souligne quâ Ă sa sortie son livre a Ă©tĂ© bien accueilli par la critique ». Or, on sait ce que vaut la critique du milieu littĂ©raire parisien depuis la charge de Romain Gary dans Vie et mort dâĂmile Ajar » Gallimard, 1981 il nây voit que coteries, cliques Ă claques, copinages, renvois dâascenseurs, dettes remboursĂ©es ou comptes rĂ©glĂ©s. » Et la maniĂšre dont il lâa roulĂ©e avec La vie devant soi », un roman publiĂ© en 1975 sous le pseudonyme dâĂmile Ajar, et qui lui a valu un second Prix Goncourt - ce qui rĂ©glementairement nâest pas possible - lui donne quelque crĂ©dit. c- Enfin, il ne manque pas de faire jouer le leurre de la pression du groupe en rappelant le succĂšs du livre que beaucoup de gens » ont achetĂ©. Malheureusement, lâopinion du groupe nâest pas un critĂšre infaillible dâexcellence le groupe sâest tant de fois trompĂ© Ă travers lâHistoire ! 2- La pose de la victime Tout en faisant cette promotion incertaine de son livre, M. Mitterrand a pris peu Ă peu la pose de la victime. On reconnaĂźt dans la maniĂšre le leurre dâappel humanitaire pour stimuler le rĂ©flexe de compassion et dâassistance Ă personne en danger. Il faut le reconnaĂźtre, il manie ce leurre avec doigtĂ© en lâassociant Ă plusieurs autres leurres. 1- Le premier est la prĂ©tĂ©rition qui permet dây toucher sans avoir lâair dây toucher, dâaffirmer une chose en prĂ©tendant quâon ne le fait pas pour Ă©garer lâauditeur. Ainsi se prĂ©sente-t-il en victime tout en le niant par deux fois Laurence Ferrari, se plaint-il, vous pouvez imaginer que les trois jours que je viens de passer nâont pas Ă©tĂ© des jours trĂšs trĂšs faciles. Je ne suis pas lĂ pour me plaindre. On mâavait dit que la politique Ă©tait quelque chose de dur, je le savais, je le constate. » Ou encore, confie-t-il Excusez-moi, je suis Ă©mu ! Câest normal ! Pendant ce temps, il regarde humblement ses mains caresser son pupitre, tĂȘte penchĂ©e Je pense Ă beaucoup dâautres choses en mĂȘme temps que je parle. - Ă quoi ? demande la prĂ©sentatrice. - Je pense Ă mon honneur, Ă ma famille, Ă mes enfants, Ă ma mĂšre. Je ne voudrais pas faire de plaidoyer pro domo comme ça. Je pense Ă tout cela, dit-il dâune voix chantante. ForcĂ©ment je suis Ă©mu, ce sont des choses qui sont importantes. » 2- Il peut ainsi insister de trois maniĂšres sur lâinjustice dont il se dit victime. a- Lâune est de faire ressortir la contradiction entre lâimage nĂ©gative quâon veut donner de lui et celle si positive, insinue-t-il, que les tĂ©lĂ©spectateurs auraient de lui par sa notoriĂ©tĂ© dâ homme de tĂ©lĂ©vision Beaucoup de Français me connaissent, observe-t-il, ils mâont vu Ă la tĂ©lĂ©vision ». Le verbe connaĂźtre » est ici une hyperbole audacieuse peut-on soutenir que lâon connaĂźt quelquâun pour lâavoir vu Ă la tĂ©lĂ©vision ? La preuve ? Quel tĂ©lĂ©spectateur aurait soupçonnĂ©, Ă ses cĂ©lĂ©brations de stars et de princesses dans ses Ă©missions, que M. Mitterrand avait pratiquĂ© le tourisme sexuel en ThaĂŻlande ? b- Une deuxiĂšme façon consiste Ă stimuler le rĂ©flexe de condamnation de lâhomophobie, en dĂ©nonçant chez ses dĂ©tracteurs lâamalgame entre homosexualitĂ© et pĂ©dophilie. Il commence piano par pĂ©riphrase et euphĂ©misme dans une posture de recueillement oĂč il contemple ses mains sur le pupitre la tĂȘte de cĂŽtĂ©, en soutenant que son livre raconte une vie qui ressemble effectivement beaucoup Ă la sienne, mais qui ressemble aussi Ă la vie de beaucoup dâautres gens qui ont vĂ©cu durant leur existence avec une certaine douleur, une certaine difficultĂ© Ă expliquer quâils Ă©taient diffĂ©rents. » Puis il y revient, cette fois avec une grande vĂ©hĂ©mence et la clartĂ© de la propriĂ©tĂ© des termes Oui, sâĂ©crie-t-il, jâai eu des relations avec des garçons, on le sait, je ne le cache pas, mais il ne faudrait pas confondre, il ne faudrait pas confondre - ou alors on serait revenu Ă lâĂąge de pierre - lâhomosexualitĂ© et la pĂ©dophilie et si vous lisez le livre bien clairement, je pense que câest tout Ă fait Ă©vident. » c- Une troisiĂšme maniĂšre de souligner lâinjustice qui le frappe est, pour obtenir leur indulgence, de stimuler chez ses auditeurs les rĂ©flexes propres au fond de culture chrĂ©tienne pouvant subsister en eux et qui valorise la pĂ©nitence et le non-jugement des autres. - Il se prĂ©sente comme le pĂ©cheur repenti ; il fait acte de contrition. AprĂšs nâavoir dâabord concĂ©dĂ© quâ une erreur », et non un crime » ni mĂȘme une faute », il admet avec le temps avoir fait une faute contre lâidĂ©e de la dignitĂ© humaine et il pense quâil faut se refuser absolument Ă ce genre dâĂ©changes. ». Il reconnaĂźt sâĂȘtre fait honte ». Mais câest pour cĂ©lĂ©brer sa victoire sur lui-mĂȘme et les forces du mal Ce qui est important, dit-il, câest la maniĂšre dont on surmonte ce genre de situation, dont on en sort. Le livre que jâai Ă©crit est celui de quelquâun qui sort, qui sublime un certains nombre de situations difficiles. » On connaĂźt la parole Ă©vangĂ©lique promettant plus de joie dans le ciel pour un pĂ©cheur qui fait pĂ©nitence que pour 99 justes qui nâont pas besoin de pĂ©nitence. - Il se rĂ©fĂšre ensuite Ă un second prĂ©cepte Ă©vangĂ©lique qui commande de ne pas juger autrui il reprend les mots mĂȘme de lâadmonestation du Christ aux accusateurs de la femme adultĂšre Que vienne me jeter la premiĂšre pierre, sâĂ©crie-t-il, celui qui nâa pas commis ce genre dâerreur. Parmi tous les gens qui nous regardent ce soir, quel est celui qui nâaurait pas commis ce genre dâerreur au moins une fois dans sa vie ? » M. Mitterrand a de ses auditeurs une bien singuliĂšre reprĂ©sentation pour leur prĂȘter Ă tous la mĂȘme fascination quâa exercĂ© sur lui le tourisme sexuel. Quel culot ! 3- Les rĂŽles de procureur et de prĂ©dicateur Le paradoxe est quâil en profite aussitĂŽt pour, dans un amalgame inattendu, opĂ©rer dans la distribution manichĂ©enne instaurĂ©e un soudain renversement des rĂŽles qui ne manque pas dâaudace dâaccusĂ© il devient accusateur puis prescripteur. 1- La retenue, lâindulgence, voire la mansuĂ©tude, quâ en victime, il vient dâexiger de ses accusateurs, nâest alors plus de mise quand il se met Ă son tour Ă les accuser. Sâil se refuse Ă dĂ©missionner, câest, fulmine-t-il, pour ne pas rajouter lâindignitĂ© Ă lâinjustice du traitement qui mâest fait par des gens dont je peux comprendre le ressentiment comme Marine Le Pen et par dâautres dont je ne peux absolument pas comprendre lâaveuglement et peut-ĂȘtre mĂȘme le dĂ©sir de rancune, de vengeance comme certains Ă©lus socialistes. Et toutes les personnes qui mâaccusent de ce genre de chose devraient avoir honte de faire une chose pareille. Et toutes les personnes qui font cela, ce sont des personnes qui font lâamalgame constamment qui est le premier stade de la calomnie et de lâinjustice. Câest tout ! » Sans doute a-t-il raison de dĂ©noncer lâamalgame entre homosexualitĂ© et pĂ©dophilie. Mais on ne voit pas oĂč il y en a un Ă propos du tourisme sexuel en ThaĂŻlande. 2- M. Mitterrand se permet mĂȘme de se prĂ©senter en prescripteur de morale son livre, soutient-il, est un livre moral ». Il use du leurre de la vaccine Ă cette fin. Comme le vaccin qui inocule des germes inactivĂ©s pour susciter des anticorps, le leurre de la vaccine consiste Ă reconnaĂźtre un peu de mal pour faire admettre ensuite un grand bien. M. Mitterrand admet avoir eu des relations avec des garçons ⊠il ne le cache pas. » Il pense mĂȘme, a-t-on vu plus haut, quâil a fait une faute contre lâidĂ©e de la dignitĂ© humaine ». Mais câest pour prĂ©tendre avoir dĂ©sormais quelque titre Ă grimper Ă la tribune ou en chaire pour distribuer des conseils autorisĂ©s Il faut, dĂ©clare-t-il, se refuser absolument Ă ce genre dâĂ©changes. » Je condamne absolument le tourisme sexuel qui est une honte. Je condamne la pĂ©dophilie Ă laquelle je nâai jamais participĂ© dâaucune maniĂšre. » Seulement, nâest-ce pas aller un peu vite en besogne ? Un repenti peut-il prĂ©tendre aussi vite jouer au procureur et au prĂ©dicateur sans prĂȘter Ă sourire ? Les leurres mobilisĂ©s montrent comme est fragile, voire peu convaincante, la dĂ©fense de M. Mitterrand qui, pour finir, ne se fonde que sur des allĂ©gations. Il demande Ă ĂȘtre cru sur paroles. Il est vrai que ses propres Ă©crits retournĂ©s contre lui le plaçaient dans une position inconfortable. Le principe fondamental de la relation dâinformation, en effet, selon lequel nul ĂȘtre sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire, a pour corollaire quâon ne croit volontiers que les aveux Ă charge quâune personne peut faire contre elle-mĂȘme. Quant Ă ses protestations vertueuses, on en doute. On doit, cependant, savoir grĂ© Ă M. Mitterrand de nâavoir pas agi comme son oncle François qui prĂ©tendait effrontĂ©ment, en 1993, Ă des journalistes belges qui lâinterrogeaient, ne mĂȘme pas savoir comment Ă©tait faite une Ă©coute tĂ©lĂ©phonique il nâen avait jamais vu ! La condamnation par la Cour de Cassation des responsables des Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques de lâĂlysĂ©e » a fait justice de ce mensonge Ă©hontĂ©, le 30 septembre 2008. Le neveu nâa pas, lui au moins, prĂ©tendu tout ignorer du tourisme sexuel en ThaĂŻlande. Il reste pour son avenir ministĂ©riel quâun ministre est un peu comme la femme de CĂ©sar, lequel justifiait son divorce par un simple soupçon dâinfidĂ©litĂ©, car, disait-il, elle ne devait pas mĂȘme ĂȘtre soupçonnĂ©e ! Paul Villach 1 expĂ©riences prĂ©sumĂ©es de tourisme sexuel », dit la prĂ©sentatrice ignorante un exemple de plus dâutilisation fautive de lâadjectif prĂ©sumĂ© » qui signifie considĂ©rĂ© comme avant tout examen » et porte atteinte Ă la prĂ©somption dâinnocence.
L'annulation de la dette des pays pauvres est en passe de devenir le principal sujet du sommet du G8 qui se tiendra en juillet en Ecosse. Il est dommage que si peu de gens se rendent vraiment compte de la farce que pourrait reprĂ©senter une telle mesure. HĂ©las, la plus grande partie du public, encouragĂ©e par des rock stars, des leaders religieux et d'autres vedettes bien intentionnĂ©es, semble avoir subi un lavage de cerveau et croire que l'annulation de la dette constitue un pas de gĂ©ant vers la fin de la pauvretĂ© dans le monde. Mais effacer la dette des pays pauvres sans poser les bases d'un cadre plus efficace pour l'avenir est un geste vide de sens. A premiĂšre vue, il semble incroyablement gĂ©nĂ©reux et diplomatique de la part des dirigeants du G8 d'avaliser l'annulation de la dette des nations les plus pauvres du monde. Mais, de toute façon, personne ne s'attendait vraiment Ă ce que cette dette soit acquittĂ©e. En fait, grĂące aux subventions en cours et aux futurs prĂȘts d'organisations humanitaires nationales et de prĂȘteurs multilatĂ©raux comme la Banque mondiale, la plupart des pays pauvres dĂ©biteurs » semblent destinĂ©s Ă recevoir considĂ©rablement plus d'argent qu'ils n'en remboursent, sans que l'on puisse prĂ©voir la fin du processus. Les citoyens des pays riches sont peut-ĂȘtre Ă©gocentriques et complaisants, mais la situation n'est pas aussi horrible que certains veulent le laisser entendre. Certes, les richissimes Etats-Unis ne consacrent qu'un pathĂ©tique 0,2 % de leurs revenus Ă l'humanitaire. Mais, au moins, ils ne taxent pas les pays pauvres, comme l'ont fait longtemps les pays riches impĂ©rialistes, y compris pendant une bonne partie du XXe siĂšcle. En outre, nul ne peut prĂ©tendre que les dirigeants du G8 tireraient d'Ă©normes profits en essayant de soutirer de la petite monnaie de peuples appauvris vivant avec 1 dollar par jour. Que pourraient-ils faire ? Envoyer des troupes en Afrique, pour saisir des grains de cafĂ© et des cacahouĂštes ? Recoloniser l'Afrique ? L'encaissement de la dette des nations pauvres est une absurditĂ©, aujourd'hui autant que dans un lointain avenir. La vraie question est de savoir combien d'argent les gouvernements des pays riches vont donner Ă ceux des pays pauvres, pas l'inverse. Les fardeaux de la dette du tiers-monde ne sont guĂšre plus que les traces des Ă©checs de dĂ©veloppement d'antan. Si on leur donne une interprĂ©tation gĂ©nĂ©reuse, les prĂȘts passĂ©s reflĂštent un optimisme naĂŻf qui envisageait que des pays politiquement et Ă©conomiquement attardĂ©s pourraient connaĂźtre des croissances grandioses et rembourser leurs emprunts sans effort, grĂące Ă une mise de fonds initiale. Une interprĂ©tation moins gĂ©nĂ©reuse de l'histoire de l'aide humanitaire serait que les lĂ©gislateurs des pays riches, trop mesquins pour accorder des subventions directes aux pays les plus pauvres, ne se sont laissĂ© convaincre de les aider qu'Ă la condition que l'argent soit rendu. Naturellement, je parle essentiellement des prĂȘts officiels, mais les prĂȘts du secteur privĂ© aux pays les plus pauvres ne reprĂ©sentent gĂ©nĂ©ralement qu'une portion nĂ©gligeable. Aujourd'hui donc, les pays riches veulent se sentir magnanimes en pardonnant » des dettes qui auraient dĂ» ĂȘtre accordĂ©es sous forme de dons dĂšs le dĂ©part. Tout le monde, exceptĂ© les critiques les plus dĂ©chaĂźnĂ©s du prĂ©sident amĂ©ricain George W. Bush, s'accorde Ă reconnaĂźtre que les Etats-Unis ont largement initiĂ© un mouvement tentant d'amĂ©liorer un peu la situation. L'administration Bush a placĂ© les dons au centre de sa politique d'assistance extĂ©rieure, une implication incarnĂ©e par sa nouvelle agence d'assistance, le Millennium Challenge Account. En outre, suite Ă de rĂ©cents changements Ă la Banque mondiale, les Etats-Unis envisagent de suivre le prĂ©cepte classique du mĂ©decin commencer par ne pas faire de mal ». Ils dispensent davantage d'aide, tout en essayant d'en concentrer les bĂ©nĂ©fices sur des pays raisonnablement bien gouvernĂ©s. Leur but est louable. Ils veulent ĂȘtre sĂ»rs que cette aide sera tout entiĂšre consacrĂ©e Ă l'assistance, sans Ă©quivoque, et qu'elle ne sera pas simplement exploitĂ©e par de mauvais gouvernements dĂ©sireux d'Ă©tendre leur mainmise sur le pouvoir. Il faut reconnaĂźtre qu'il existe toujours un dĂ©bat fĂ©roce sur la bonne maniĂšre de porter assistance aux pays pauvres, qui va faire rage en coulisses lors du sommet du G8. De nombreux EuropĂ©ens sont persuadĂ©s que les organismes d'assistance comme la Banque mondiale vont dĂ©pĂ©rir et succomber si on leur laisse les dons pour tout revenu. Mais je crois que le problĂšme pourrait facilement ĂȘtre rĂ©solu en attribuant Ă la Banque mondiale des obligations de pays riches et en lui permettant d'en dĂ©penser les intĂ©rĂȘts. Le programme de dĂ©veloppement des Nations unies dĂ©fend la position que tous les pays devraient recevoir une aide consĂ©quente, quelle que soit la façon dont ils sont gouvernĂ©s, sur le principe que des milliers d'enfants meurent chaque jour et que cela ne laisse pas de place Ă un extrĂ©misme moralisateur. Je ne suis pas de cet avis selon mon interprĂ©tation, les donateurs doivent vraiment prendre soin de ne pas aggraver la situation, ce qui, dans des pays corrompus, est bien plus difficile que ne le suggĂšre l'ONU. En bref, le problĂšme fondamental du mantra de l'annulation de la dette, c'est qu'il regarde derriĂšre au lieu de regarder devant. Si les dirigeants du G8 veulent vraiment aider les pays pauvres, il faut commencer non pas par l'annulation de la dette, mais par trouver une maniĂšre fiable de soutenir l'assistance par le don et de promouvoir la responsabilitĂ© financiĂšre des donateurs et des bĂ©nĂ©ficiaires. S'il y avait une volontĂ© politique, il ne serait ni difficile ni cher de restructurer les agences d'assistance comme la Banque mondiale et les banques de dĂ©veloppement rĂ©gional en organismes uniquement dĂ©diĂ©s Ă l'octroi de subventions. Le professeur Jeremy Bulow, de l'universitĂ© Stanford, et moi-mĂȘme avons montrĂ© par exemple que, en dotant la Banque mondiale de 100 milliards de dollars, elle pourrait mener Ă bien les tĂąches qu'elle fait le mieux avec davantage d'efficacitĂ© et de transparence qu'elle ne peut le faire actuellement en empruntant et en prĂȘtant. Vu les taux d'intĂ©rĂȘt Ă long terme exceptionnellement bas d'aujourd'hui, il en coĂ»terait annuellement... des cacahouĂštes.
81 km/h. C'est la vitesse atteinte par Fanta, un LĂ©vrier Greyhound, en 2013. DĂ©sormais Ă la retraite, Fanta a gagnĂ© 42 des 63 courses auxquelles il a participĂ©. Ayant rapportĂ© Ă son propriĂ©taire plus d'un million de dollars de gains cumulĂ©s, sa carriĂšre aura Ă©tĂ© couronnĂ©e de succĂšs, le record du monde de vitesse venant complĂ©ter ce parcours triomphant. Les courses de lĂ©vriers sont trĂšs souvent spectaculaires et rassemblent de nombreux adeptes. L'Ă©lĂ©gance des foulĂ©es ainsi que l'adrĂ©naline de la course n'ont rien Ă envier aux compĂ©titions hippiques, et enthousiasment gĂ©nĂ©ralement les spectateurs. L'Azawakh, le Saluki, le Vizsla ou le Jack Russell font eux aussi des merveilles sur un champ de course, et s'illustrent dans ce type de sport. NĂ©anmoins, aucun de leurs reprĂ©sentants ne semble pouvoir dĂ©trĂŽner Fanta, ni mĂȘme plus largement le Greyhound race d'ailleurs surnommĂ©e Ă juste titre le guĂ©pard du monde canin ». DerniĂšre modification
Le mathĂ©maticien et philosophe Olivier Rey publie chez DesclĂ©e de Brouwer, en cette fin dâannĂ©e 2018, un essai sur le transhumanisme dont le titre donne le ton. Leurre et malheur du transhumanisme1 indique en effet clairement lâintention de lâauteur qui nâest pas de produire un ouvrage exhaustif reproduisant lâensemble des points de vue et retraçant une gĂ©nĂ©alogie dâensemble, mais de proposer des arguments sâopposant aux dĂ©lires messianiques du transhumanisme. Position engagĂ©e du reste pleinement assumĂ©e dĂšs lâintroduction Comme lâindique son titre, cet ouvrage ne prĂ©tend pas Ă la neutralitĂ© qui de toute façon, sur une question de ce genre, me semble hors de saison quand il y va de notre ĂȘtre, il est nĂ©cessaire de se prononcer » p. 10-11. Trois chapitres structurent lâouvrage qui marquent en mĂȘme temps une montĂ©e en puissance du niveau conceptuel. Autant les deux premiers chapitres se lisent-ils aisĂ©ment, mĂȘme pour le lecteur amateur et non spĂ©cialiste de la philosophie, autant le troisiĂšme et dernier se rĂ©vĂšle-t-il plus ardu et nĂ©cessite une culture philosophique dĂ©jĂ bien assise. Quelles sont les grandes Ă©tapes du raisonnement dâOlivier Rey ? Dans un premier temps, le philosophe se propose de prendre Ă la lettre les arguments transhumanistes afin dâen montrer dâune part lâabsurditĂ© quand ils sont poussĂ©s au bout de leur logique, et dâautre part les enjeux souvent passĂ©s sous silence. La seconde partie, quant Ă elle, soutient une thĂšse surprenante et stimulante câest parce que lâhomme moderne est diminuĂ© quâil cherche Ă sâaugmenter, câest en raison de la perte de repĂšres engendrĂ©e par la rĂ©volution industrielle quâil aspire Ă devenir tout-puissant. En dernier lieu, Olivier Rey propose de considĂ©rer le transhumanisme comme lâaboutissement de la modernitĂ© ou, pour ĂȘtre plus exact, de la science moderne dont ses prĂ©cĂ©dents ouvrages ont dĂ©jĂ offert au lecteur la fĂ©roce critique. On se retrouve ici en terrain plus connu pour le lecteur familier des Ă©crits du philosophe. Reprenons alors dans lâordre les trois chapitres qui composent ces Leurre et malheur du transhumanisme. Le transhumanisme, une imposture ? Tout dâabord, Olivier Rey rappelle le caractĂšre gnostique du transhumanisme pour cette doctrine, en effet, lâhumanitĂ© nâest quâune condition transitoire Ă dĂ©passer, quâun Ă©tat dĂ©ficient quâil sâagit de venir combler par le progrĂšs scientifique et donc matĂ©riel ce qui en fait donc un gnosticisme paradoxal. De ce point de vue, lâamĂ©lioration et lâaugmentation Ă lâorigine du dĂ©passement de la condition humaine transhumanisme sont intimement liĂ©es Ă la sortie de cette condition posthumanisme. Une fois le projet identifiĂ©, lâauteur sâĂ©vertue Ă faire ressortir les trois Ă©tapes rhĂ©toriques qui structurent la publicitĂ© qui en est faite. Premier temps faire lâĂ©talage de tous les avantages liĂ©s Ă lâinnovation en question ; deuxiĂšme temps assurer, devant les risques que fait naĂźtre le changement radical, que la situation nâa guĂšre Ă©voluĂ© depuis que lâhomme est homme ; troisiĂšme et dernier temps destinĂ© aux ultimes rĂ©fractaires de toute façon, vous nây pouvez rien, le progrĂšs impose son implacable marche en avant. Prenons lâexemple de lâintroduction des tablettes dans les Ă©coles et les collĂšges exemple que ne donne pas Olivier Rey qui illustre son raisonnement par les OGM et le transhumanisme en tant que tel 1 LâarrivĂ©e de la technologie va gĂ©nĂ©rer des gains dâapprentissage exceptionnels, et rĂ©tablir une Ă©galitĂ© entre les Ă©lĂšves ; 2 le dĂ©ficit de maĂźtrise de la langue française et les troubles de lâattention ne datent pas dâhier, et câest en progressant dans lâanimation pĂ©dagogique que nous pourrons rĂ©soudre ces problĂšmes ; 3 De toute façon, câest trop tard, la modernitĂ© a envahi les Ă©tablissements scolaires rĂąlez donc, vous devrez tout de mĂȘme faire avec ! Implacable logique qui dĂ©sarme les adversaires et les sceptiques du tout-technologique. Toutefois, en tant que mathĂ©maticien de formation, Olivier Rey ne pouvait pas ne pas se poser la question de la pertinence scientifique des promesses tenues par les thurifĂ©raires du transhumanisme. La puissance et les performances annoncĂ©es sont-elles crĂ©dibles ? AssurĂ©ment non. Dâune part, lâintelligence artificielle pourrait se substituer Ă lâintelligence humaine Ă la seule condition dâaccepter de rĂ©duire la seconde Ă la premiĂšre pourra-t-on crĂ©er une intelligence artificielle qui puisse distinguer le bien du mal ? Dâautre part, les enjeux Ă©conomiques sous-jacents et le financement des recherches par des multinationales permettent de douter â dâun doute au moins mĂ©thodique â, de la parole des scientifiques dont les recherches voire le salaire sont pris en charge par ces entreprises. On en vient alors Ă se demander la vĂ©ritable finalitĂ© de ses discours orientĂ©s vers lâavĂšnement dâun paradis terrestre qui aurait aboli la mort » et serait parvenu Ă faire reculer les frontiĂšres de la vie ». Eh bien, pour le philosophe, cette rhĂ©torique futuriste est une vieille ruse de guerre » car elle conduit Ă masquer la situation contemporaine dâores et dĂ©jĂ caractĂ©risĂ©e par la mainmise de la technologie sur lâhumain » p. 37. A nous projeter dans un avenir lointain, quitte Ă nous donner le vertige ou Ă nous faire peur, les transhumanistes contribuent soit Ă nous faire oublier les problĂ©matiques contemporaines soit Ă nous faire accepter lâĂ©tat prĂ©sent du monde, car il semble tout de mĂȘme plus raisonnable que ce qui nous est promis. Tel est diminuĂ© qui croyait augmenter La deuxiĂšme partie du livre constitue une rĂ©flexion Ă propos de la question suivante de quoi le discours transhumaniste est-il rĂ©vĂ©lateur ? Vous connaissez lâexpression populaire plus on en parle, moins il y en a ». Par exemple, il nây eut jamais autant de thĂ©ories de la motivation au travail depuis que les salariĂ©s sont aussi peu impliquĂ©s dans leur organisation. Dans ce cadre, Olivier Rey considĂšre que les promesses dâaugmentation du transhumanisme reflĂštent un Ă©tat de diminution de lâhumanitĂ© Une rĂ©alitĂ© qui rend particuliĂšrement rĂ©ceptif au discours transhumaniste est lâĂ©tat de diminution dans lequel se trouve aujourdâhui lâĂȘtre humain ». Pour ĂȘtre plus prĂ©cis, il faudrait dire que lâamĂ©lioration matĂ©rielle promise vient combler une dĂ©ficience qui, quant Ă elle, est de nature politique et spirituelle. Pour Ă©tayer cette thĂšse, lâauteur rappelle que les ensembles humains se sont structurĂ©s en communautĂ©s de petite taille jusquâĂ la rĂ©volution industrielle qui accoucha de grands ensembles sociaux anonymes. En outre, lâoutil devenu machine, câest-Ă -dire automatisme, accrut le pouvoir de lâhomme sur la nature. Si bien que les irrĂ©futables gains matĂ©riels sâaccompagnent dâune perte des repĂšres collectifs mais aussi transcendants. LâĂȘtre humain se trouve rĂ©duit Ă sa force de travail, et ne se trouve plus ĂȘtre quâun simple pion dans un systĂšme qui ne vise quâĂ prĂ©server voire renforcer sa dynamique de croissance. Le paradoxe est donc que plus lâhumanitĂ© semble maĂźtriser le cours du monde, plus elle a prise sur la nature par le dĂ©veloppement de ses moyens techniques, plus chaque ĂȘtre humain singulier se trouve en situation de vulnĂ©rabilitĂ© que devenons-nous sans GPS ? Que devient une discussion entre deux personnes dont la mĂ©moire est stockĂ©e sur des serveurs, dans le cloud ? Et qui sait encore entretenir un verger ? LâĂȘtre humain, privĂ© des repĂšres communautaires doit dĂšs lors sâen remettre au Gestell pour pouvoir subsister sans ne plus pouvoir faire quelque chose de ses mains ni donner un sens Ă son existence parcellisĂ©e. Olivier Rey cite GĂŒnther Anders La place que nous, hommes dâaujourdâhui, nous occupons dans lâhistoire humaine est misĂ©rable ». Avec Anders, Rey met en Ă©vidence le rĂ©gime gĂ©nĂ©ral de la mise Ă disposition du monde tout doit pouvoir ĂȘtre exploitĂ©, tout doit pouvoir trouver une utilitĂ© et un usage, rien ne doit rester au repos sans avoir trouvĂ© une destination. La Recherche et DĂ©veloppement » tĂ©moigne de ce processus sans fin ni sens qui consiste Ă inventer des procĂ©dĂ©s pour ensuite leur dĂ©couvrir une application, certes utile, mais certainement futile. Et les domaines de lâexploitation de se multiplier câest dĂ©sormais le corps qui est lâobjet de cette maximisation, et câest par consĂ©quent dans ce projet gĂ©nĂ©ral dâarraisonnement quâil convient de comprendre le transhumanisme. Du transhumanisme au capitalisme Dans le troisiĂšme et dernier chapitre de son livre, Olivier Rey Ă©largit encore le spectre de sa rĂ©flexion en inscrivant le transhumanisme dans le prolongement de la modernitĂ©, et plus prĂ©cisĂ©ment de la science moderne. Le philosophe commence par rappeler que le singulier de La science » est plus que problĂ©matique ; tout dâabord, parce quâil existe des sciences, et mĂȘme une multiplicitĂ© de sciences dont chaque champ soulĂšve des questions Ă©pistĂ©mologiques propres, mais surtout parce quâil convient de distinguer le rĂ©gime antique de la science de son projet moderne. Si tous deux sont bien tendus vers la connaissance, un ensemble de diffĂ©rences ne permet pas de les regrouper sous une mĂȘme banniĂšre. En effet, la physique dâAristote, câest-Ă -dire son analyse de la nature, prend appui sur la physis la croissance, la poussĂ©e, de telle sorte que câest Ă partir du vivant que lâensemble de la nature se trouve pensĂ© » p. 92. Tout au contraire, les modernes considĂšrent que lâunivers est Ă©crit en langage mathĂ©matique. Tandis que la science antique part de son objet, câest-Ă -dire du donnĂ© quâelle se propose dâĂ©tudier, la science moderne prend pour origine le calcul et le modĂšle en organisant Ă partir dâeux la nature. Cette derniĂšre approche contribue Ă effacer la distinction entre le vivant et le non-vivant, et mĂȘme Ă apprĂ©hender le vivant Ă partir du non-vivant en Ă©vacuant la finalitĂ© des catĂ©gories scientifiques. Ainsi, Olivier Rey note que nombre de biologistes contemporains ont cessĂ© de sâinterroger sur la vie, sur sa dĂ©finition, sur sa nature, sur sa diffĂ©rence dâavec le non-vivant, si bien quâils en viennent Ă Ă©tudier un objet non identifiĂ©. Mais reculons encore dâun pas selon lâauteur, lâapprĂ©hension mathĂ©matique du monde tient au surpassement de lâentendement par la volontĂ© qui se produisit chez Duns Scot puis Guillaume dâOccam. Du point de vue thomiste, lâautofinalisation du vivant ne fait que reflĂ©ter la bontĂ© et la puissance de leur CrĂ©ateur ; au rebours, pour les nominalistes, lâautonomie accordĂ©e au vivant sâavĂšre ĂȘtre une entorse Ă la puissance divine, une limitation au pouvoir de la volontĂ© de Dieu. Il faut donc en conclure quâune science basĂ©e sur lâentendement mĂšne Ă la contemplation et Ă la mise en exergue des caractĂ©ristiques propres Ă chaque rĂ©gion de lâĂ©tant, alors quâune science fondĂ©e sur la volontĂ© court Ă la recherche de la maĂźtrise du monde. Reste alors Ă conclure le raisonnement. Finalement incapable dâĂ©vacuer la tĂ©lĂ©ologie, la biologie moderne lâa rĂ©intĂ©grĂ©e sous la forme rĂ©ductrice de la survie et de lâautoconservation. On aura reconnu lĂ les concepts maniĂ©s par la thĂ©orie de lâĂ©volution Ă la suite de laquelle le transhumanisme vient sâinscrire. Car, derriĂšre le discours lĂ©nifiant sur la mort de la mort » se fait jour le vĂ©ritable enjeu celui dâun monde artificiel soumis Ă la sĂ©lection naturelle, celui dâune sociĂ©tĂ© de part en part gouvernĂ©e par la compĂ©tition et la recherche de performance. On dĂ©couvre alors, sous les apparences dâun avenir radieux, lâexacerbation de la lutte des classes qui prend tous les atours dâune lutte pour lâaugmentation. Conclusion En conclusion, lâintĂ©rĂȘt de ces Leurre et malheur du transhumanisme rĂ©side moins dans lâadhĂ©sion ou le rejet des thĂšses dĂ©fendues par Olivier Rey, que dans lâexemple quâil donne dâun traitement vĂ©ritablement philosophique de la question. En effet, cet essai dâune part met en exergue la structure argumentative du transhumanisme et pointe ainsi les limites des discours de ses promoteurs, et dâautre part inscrit le transhumanisme dans une filiation, historique et philosophique. Cette approche tranche assurĂ©ment avec les rĂ©flexes symĂ©triques de lâapologie et de la calomnie, et sâavĂšre ĂȘtre une invitation Ă lâouverture du dĂ©bat plus quâĂ sa clĂŽture. Olivier Rey, Leurre et malheur du transhumanisme, Paris, DeclĂ©e de Brouwer, 2018
Une montre Ă 4 euros, des accessoires pour smartphone Ă 1 euro l'application Wish propose d'acheter des produits chinois Ă trĂšs bas prix, tranquillement installĂ© dans un fauteuil. Qui se cache derriĂšre Wish ? Et sa stratĂ©gie, qui consiste Ă faire croire qu'une paire de basket Ă 500⏠est soldĂ©e toute l'annĂ©e Ă 5âŹ, n'enfreint-elle pas des rĂšgles Ă©lĂ©mentaires du commerce ? Si vous avez un compte Facebook, ou si vous allez souvent sur internet, vous avez forcĂ©ment dĂ©jĂ vu les publicitĂ©s pour Wish, une application qui prĂ©tend rĂ©volutionner le shopping, "made fun and easy" "rendu amusant et facile". Autre slogan, "des soldes toute l'annĂ©e". C'est ce dernier qui a fait rĂ©agir SĂ©bastien, qui a contactĂ© la rĂ©daction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous. "Ce site vous propose toutes sortes de produits Ă des prix extrĂȘmement soldĂ©s ⊠il me semble qu'il leurre le client", estime-t-il. "Ce site gonfle les prix des produits afin de faire croire que le client rĂ©alise une bonne affaire. Est-ce lĂ©gal ?", s'interroge-t-il ? On a menĂ© une petite enquĂȘte pour essayer de rĂ©pondre Ă ces questions. Wish, c'est quoi, c'est qui ? La plateforme Wish est nĂ©e en 2011. Elle est issue de la start-up Context Logic, lancĂ©e en 2010 par Peter Szulczewski un ancien employĂ© de Google et Danny Zhang un ancien de Yahoo. Leur idĂ©e Ă©tait initialement de concurrencer les Google Ads, soit les publicitĂ©s ciblĂ©es du gĂ©ant de la recherche. Ils ont finalement prĂ©fĂ©rĂ© lancer Wish, une application qui Ă©tait au dĂ©part une expĂ©rience de shopping basĂ©e sur une liste de souhaits 'wish' signifie 'souhait' en anglais. Les utilisateurs la remplissaient et ensuite, les marchands se battaient pour imposer leur produit, une sorte d'enchĂšre Ă l'envers. Ce petit bout d'histoire a son importance. Car quand Wish est devenu en 2013 une plateforme de commerce en ligne plus ou moins comme les autres, il a basĂ© son concept sur des mĂ©thodes de ventes agressives. Au dĂ©part uniquement une application pour smartphone, Wish a inventĂ© une nouvelle maniĂšre de prĂ©senter les produits d'une maniĂšre trĂšs attractive, avec de grandes vignettes et des prix soldĂ©s de maniĂšre extrĂȘme. Le but Ă©tant de faire durer les sessions de 'shopping' un petit bout de temps, et de vous faire craquer, forcĂ©ment, en vous faisant penser "je n'en ai pas vraiment besoin, mais Ă ce prix-lĂ âŠ" Suivi permanent, stratĂ©gie agressive Rien n'est laissĂ© au hasard lorsque vous utilisez l'application Wish. Le suivi est permanent et la procĂ©dure de passage Ă l'achat bien rodĂ©e. Pour faire simple votre profil est cataloguĂ© ; votre shopping, donc le temps que vous passez sur l'application Ă faire dĂ©filer et rechercher des produits, est analysĂ© en dĂ©tail. Puis c'est un exemple, des algorithmes vont faire diminuer le prix le lendemain, proposer des rĂ©ductions exclusives mais temporaires "il faut acheter dans l'heure", faire apparaĂźtre le produit sur la publicitĂ© de tous les autres sites web que vous visitez, et mĂȘme vous suivre sur Facebook. Sur cette plateforme, Wish aurait dĂ©pensĂ© 100 millions de dollars en 2017, pour apparaĂźtre au bon moment, sur les fils d'actualitĂ© des bons profils. Des montants similaires ont sans doute Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s avec les Google Ads de Wish qui vous suivent partout⊠Bref, c'est du marketing numĂ©rique poussĂ© Ă l'extrĂȘme. Vous pensez que Cambridge Analytica a manipulĂ© des millions d'opinions politiques via Facebook ? Imaginez ce que fait Wish avec les portefeuilles des 300 millions d'utilisateurs qu'il prĂ©tend avoir Ă travers le monde⊠AprĂšs deux jours de surf, la page d'accueil s'est adaptĂ©e, au niveau des produits et des prix Du trĂšs low-cost Vous l'avez compris, pour que le concept fonctionne et que les produits tapent dans l'Ćil des clients, il faut des prix ridiculement bas, et des exigences au rabais en termes de qualitĂ©. Wish sert en rĂ©alitĂ© d'intermĂ©diaire entre des vendeurs qui sont directement les usines chinoises fabriquant les produits, et les clients. On pourrait parler de 'marketplace' comme sur Amazon, par exemple, sauf que les marchands ne sont pas vraiment identifiĂ©s ni notĂ©s par les acheteurs. On ne sait pas qui ils sont une grande usine bien tenue, une petite fabrique dans la cave d'un immeuble ? On a Ă©tĂ© faire un tour pour vous trouver un exemple. Une paire de chaussures de jogging sans marque est vendue 16⏠au lieu de 487⏠prix non soldĂ©, soi-disant, et on a pu cliquer sur la page Wish du vendeur, une 'boutique' baptisĂ©e⊠"ooooooooo_k", sans autre dĂ©tail. On y voit simplement la liste des produits vendus par cette boutique, mais aucune information sur le vendeur, l'usine, etc. Bref, vous l'aurez compris, on trouve sur Wish des produits de piĂštre qualitĂ©, le 'Made in China' dans toute sa splendeur. Le tout rassemblĂ© de maniĂšre anarchique. Car cette mĂȘme paire du moins la mĂȘme photo illustrant le produit est vendue par plusieurs boutiques, et les prix varient de 5⏠à 20âŹ. La plupart des utilisateurs achĂštent des petits gadgets Ă quelques euros. Il y en a mĂȘme des soi-disant gratuits car les frais de port sont parfois affichĂ©s Ă 2 euros, alors que vu le poids du gadget, cela coĂ»te moins cher. Est-ce lĂ©gal que ce site gonfle les prix des produits afin de faire croire que le client rĂ©alise une bonne affaire? Ces fausses soldes permanentes sont-elles lĂ©gales en Belgique ? SĂ©bastien, notre tĂ©moin, a failli acheter un appareil photo sur Wish, avant de se raviser. "Il y a un appareil photo de la marque 'Protax D3000' dont le prix de dĂ©part approche les 2000âŹ. Il est soldĂ© Ă -90%. Je vous avoue que j'Ă©tais perplexe face Ă ce site et je suis donc aller voir sur des sites internet combien vaut en rĂ©alitĂ© cet appareil photo. Il en rĂ©sulte que celui-ci coĂ»te normalement entre 200 et 250 euros". Rien d'Ă©tonnant dans son constat. Inutile d'ĂȘtre un expert pour comprendre que les soldes omniprĂ©sentes et souvent grotesques n'en sont pas rĂ©ellement. Il est probable que les prix â le normal et le soldĂ© - soient calculĂ©s de maniĂšre algorithmique pour optimiser la vente. Ce ne sont donc pas "des soldes toute l'annĂ©e", vous l'aurez compris. SĂ©bastien se pose dĂšs lors la question suivante "Est-ce lĂ©gal que ce site gonfle les prix des produits afin de faire croire que le client rĂ©alise une bonne affaire?" Non, en tout cas pas chez nous. "En principe une telle pratique ne peut pas exister en Belgique", nous a-t-on expliquĂ© au SPF Economie. Chez nous, il y a des rĂšgles strictes, "on ne peut vendre Ă perte que durant les mois de janvier et de juillet". Cependant, Wish est une application amĂ©ricaine qui met en relation des fabricants chinois et des acheteurs basĂ©s un peu partout dans le monde, y compris en Belgique. "Au niveau belge, le Ministre ne peut pas agir, car l'Europe est un marchĂ© unique, tout doit donc se faire dans un cadre europĂ©en. A notre niveau, on pourrait agir si c'Ă©tait une entreprise basĂ©e en Belgique".L'absence d'harmonisation des rĂšglements au niveau europĂ©en L'Union europĂ©enne ne reste pas pour autant les bras croisĂ©s. "L'UE a des contrats avec les AmĂ©ricains, par exemple", rĂ©gissant certaines procĂ©dures, certains accords. Mais c'est trĂšs complexe Ă mettre en place car mĂȘme au sein de l'Europe, "il y a des philosophies commerciales trĂšs diffĂ©rentes". Le SPF cite l'exemple tout bĂȘte de la revente d'un ticket de concert. "En Belgique, il est interdit de le revendre plus cher. Aux Pays-Bas, les enchĂšres sont autorisĂ©es". Si on n'est pas d'accord pour un dĂ©tail entre deux pays limitrophes, comment s'entendre pour des rĂšgles de faux prix pratiquĂ©s par des fabricants chinois via une application amĂ©ricaine ? "Les degrĂ©s de protection du consommateur sont diffĂ©rents selon les pays, c'est comme ça⊠MĂȘme si pour l'alimentaire par exemple, le niveau est trĂšs Ă©levĂ© partout". Une paire de chaussure trĂšs soldĂ©e, un "fabricant" sans aucune autre mention qu'un nom dĂ©sopilant, "ooooooooo_k"... Les gens se font avoir, mais ils en redemandent Un confrĂšre du site qui a discutĂ© en 2015 avec le trĂšs discret fondateur de Wish Peter Szulczewski, a pris la peine de commander quelques produits pour voir de quoi il s'agissait vraiment. Il a commandĂ© 6 produits, qui ont mis chacun entre 2 et 3 semaines Ă arriver sĂ©parĂ©ment. C'est la durĂ©e standard, et elle est assez clairement indiquĂ©e au moment de l'achat. En rĂ©alitĂ©, des sociĂ©tĂ©s de transport se chargent de remplir des containers Ă destination de l'Europe ou des Etats-Unis, et ça prend donc du temps. Il ne s'agit jamais d'un envoi unique, les frais seraient dix fois plus Ă©levĂ©s que la valeur du gadget achetĂ©. Notre confrĂšre a achetĂ© une montre Ă 4$ elle est arrivĂ©e cassĂ©e au niveau du bracelet et d'une aiguille, un T-Shirt avec un faux logo Tommy Hilfiger Ă 12$ il a Ă©tĂ© retirĂ© de la vente par aprĂšs car les faux ne sont pas tolĂ©rĂ©sâŠ, un pantalon de training Ă 7$ trop petit car les tailles ne correspondent pas toujours, une 'smartwatch' Ă 15$ qui a fonctionnĂ© en partie, une protection d'Ă©cran d'iPhone Ă 2$ en bon Ă©tat, et un bracelet Ă 1$ sans mauvaise surprise. Vous n'ĂȘtes sans doute pas plus Ă©tonnĂ©s que nous par la piĂštre qualitĂ© des produits achetĂ©s. Et pourtant, les ventes sur Wish ne cessent de croĂźtre de mois en mois. La sociĂ©tĂ© ne cesse de lever des centaines de millions de dollars pour continuer Ă grandir en investissant massivement dans la publicitĂ© et en devenant le sponsor maillot des Los Angeles Lakers en NBAâŠ. Conclusion L'application Wish, l'une des plus populaires sur nos smartphones, n'est pas une arnaque. On peut en effet trouver des millions d'articles Ă des prix ridiculement bas. Un miracle ? Non, pas vraiment. Les produits sont de qualitĂ© minimale, en provenance directe d'usines chinoises fabriquant tout et surtout n'importe quoi. Ajoutez Ă cela une stratĂ©gie d'incitation Ă l'achat trĂšs grossiĂšre des fausses soldes toute l'annĂ©e, souvent "-97%". Un concept qui cartonne les adeptes sont de plus en plus nombreux, les investisseurs se bousculent. Il se murmure mĂȘme qu'Amazon a voulu racheter Wish pour plusieurs milliards de dollars, il y a quelques annĂ©es. Tout cela soulĂšve quelques questions⊠Dans quel monde vit-on ? Une sociĂ©tĂ© occidentale Ă la recherche de cette expĂ©rience de shopping qui s'apparente finalement plus Ă un jeu, Ă dĂ©nicher la bonne affaire. Comme si on avait besoin de remplir un vide par des achats compulsifs, des objets dont on n'a pas besoin. C'est finalement trĂšs paradoxal on tente d'Ă©duquer nos enfants Ă une consommation plus responsable, plus Ă©thique, plus juste. A acheter du local ou Ă privilĂ©gier le commerce Ă©quitable, Ă veiller Ă ce que les fabricants, ouvriers, fermiers du bout du monde ne soient pas exploitĂ©s. On rĂȘve en agissant de la sorte d'un monde plus Ă©quilibrĂ©, d'une planĂšte prĂ©servĂ©e. Puis, d'un autre cĂŽtĂ©, on se rue sur des gadgets low-cost en plastique qui, on le sait, finiront Ă la poubelle aprĂšs quelques jours, semaines, mois⊠Sur Trustpilot, un site qui recense les avis des clients par rapport Ă d'autres sites web, un internaute rĂ©sume bien cette idĂ©e. "Pay peanuts, get monkeys ! Wish est un site oĂč l'on obtient ce que l'on mĂ©rite, dans notre frĂ©nĂ©sie Ă vouloir acheter toujours plus pour le moins cher. RĂ©sultat des produits de trĂšs mauvaise qualitĂ©, tout juste bons Ă aller Ă la poubelle. En prime on vous trompe avec de fausses rĂ©ductions, des photos trompeuses. Ma mauvaise expĂ©rience avec ce site m'aura au moins fait prendre conscience qu'il faut changer nos habitudes de consommation !" Nous avons tentĂ©, en vain, de joindre un responsable de Wish pour un commentaire. La prĂ©sence de l'entreprise sur internet se limite Ă la boutique. Difficile d'en savoir plus sur son fonctionnement, son organigramme et ses chiffres, impossible de contacter un porte-parole. Ce qui n'est jamais le gage d'une entreprise trĂšs droite dans ses bottes par rapport Ă ses activitĂ©s.
leurre le plus cher du monde