Dansun récit dynamique, digne de ses feuilletons, Le Petit Parisien revient sur l'un des événements les plus marquant de la révolution de
LaârĂ©volution amĂ©ricanisteâ, par son activation des outils sophistiquĂ©s du âdĂ©chaĂźnement de la MatiĂšreâ, est reprĂ©sentĂ©e par la feuille qui entoure, Ă©touffe, Ă©trangle, trompe et convainc ; la âRĂ©volution françaiseâ reprĂ©sente les ciseaux qui tranchent, et ainsi effectue-t-elle la percĂ©e du choc en installant le mĂ©tal tranchant et la dynamique rĂ©volutionnaire sur le
Lesgrands genres Ă la mode. Ce second article a pour but de braquer la focale sur 3 sujets complĂ©mentaires, incontournables lorsque lâon aborde le SiĂšcle des LumiĂšres : la monumentale EncyclopĂ©die, la censure et le lien entre LumiĂšres et RĂ©volution française (et amĂ©ricaine, dâailleurs !)
Laparticularité de l'historiographie de la Révolution française tient de cette conjonction. Dans cette perspective, les discours des principaux protagonistes participent d'une réflexion politique qui s'élabore peu à peu, au fil des événements, et qui écrit l'histoire aussitÎt qu'elle est vécue. Quelques-uns, cependant, ont eu en
Considérationssur les principaux événements de la Révolution Française: ouvrage posthume, Volume 2. Madame de Staël. Delaunay, 1818 - 732 pages. 0 Reviews . Preview this book » What people are saying - Write a review. We haven't found any reviews in the usual places. Selected pages. Title Page. Table of Contents. Contents
Vay Tiá»n TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chá» Cáș§n Cmnd. On pourrait croire que lâĂ©pisode politique du Pass sanitaire est un accident du rĂ©gime, quâil est un dysfonctionnement soudain et passager dâinstitutions qui ne rĂ©pondent plus, qui semblent comme en surchauffe et prises dans une dynamique tyrannique comme elles ne lâont que rarement Ă©tĂ©. LâexĂ©cutif dispose de parlementaires Ă ses ordres. Le Conseil dâEtat ne voit mĂȘme plus les erreurs manifestes dâapprĂ©ciation », les disproportions dans les dĂ©cisions rĂ©glementaires, ne dĂ©fend plus les libertĂ©s publiques », sans compter les copinages qui conduisent Ă des jeux dâinfluence affectant la fiabilitĂ© et la pleine objectivitĂ© des rapporteurs. Seul le DĂ©fenseur des droits surnage aujourdâhui dans cet ocĂ©an de forfaiture politique et de fautes juridiques manifestes. Or, cette situation politique est lâaboutissement dâun processus. Les Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulent sous nos yeux rappellent singuliĂšrement ce quâa connu la France sous la RĂ©volution et la Terreur, la vĂ©ritable Matrice de cette tragique pĂ©riode. Il sâagit en effet, dans les deux cas, dâune pĂ©riode de transition politique avec la fin de la RoyautĂ© et la fin dâune dĂ©mocratie libĂ©rale, de maniĂšre patente aujourdâhui, par la suspension de certaines libertĂ©s publiques et la pratique coercitive du pouvoir. Le Conseil de DĂ©fense sanitaire sorte de Conseil de DĂ©fense et de sĂ©curitĂ© nationale et le Conseil scientifique, créé le 11 mars 2020, deviennent des organes exĂ©cutifs en doublon ou du moins des organes consultatifs en droit mais dĂ©cisionnels en fait, mettant en place une feuille de route Ă laquelle se tiennent tous les membres du gouvernement. LâextrĂȘme-centre a trouvĂ© son ComitĂ© de salut public, le terme salut », ironie insigne, venant du terme latin salus qui signifie santĂ©, bon Ă©tat du corps ». Câest aussi une pĂ©riode de transition anthropologique les deux systĂšmes sont fondĂ©s sur la promotion dâun nouvel homme. La grande rĂ©initialisation de la 4Ăšme rĂ©volution industrielle prĂŽnĂ©e par Klaus Schwab ressemble Ă sây mĂ©prendre Ă la grande rĂ©gĂ©nĂ©ration » attendue par la RĂ©volution. Philippe Pichot-Bravard dans La RĂ©volution française 2015 Ă©voque une dictature rĂ©gĂ©nĂ©ratrice » notamment Ă partir du 25 dĂ©cembre 1793 et ajoute La rĂ©gĂ©nĂ©ration de lâhomme ne peut ĂȘtre quâautoritaire, contraignante et si nĂ©cessaire, destructrice » Cette articulation entre le bien ĂȘtre collectif reposant sur la vertu civique » de chacun est tout Ă fait comparable Ă lâ esprit de responsabilitĂ© » invoquĂ© par le PrĂ©sident et le Premier ministre pour faire accepter une vaccination massive, marque de vertu collective et de souci de lâautre. On retrouve du reste, dans ce quâil est convenu dâappeler un chantage politique, les manipulations auxquelles se livraient dĂ©jĂ les RĂ©volutionnaires Ă partir du sensationnalisme de LâEmile Rousseau Il nây a point dâassujettissement si parfait que celui qui garde lâapparence de la libertĂ© ; on captive ainsi sa volontĂ© mĂȘme ⊠mais il ne doit vouloir que ce que vous vouliez quâil fasse ». Ce qui est dit de lâĂ©lĂšve et de lĂ©ducation au XVIIIĂšme est tout Ă fait transposable Ă lâadresse extrĂȘmement infantilisante et humiliante dâEmmanuel Macron aux Français le 12 juillet. Le peuple français nâest quâun enfant quâil convient de domestiquer en prĂ©tendant le faire accĂ©der Ă la libertĂ©. Câest aussi la pĂ©riode dâun nouveau contrat social la naissance du citoyen », dâune AssemblĂ©e nationale » souveraine et dâune nouvelle sociabilitĂ© politique sous la RĂ©volution. Klaus Schwab mentionne expressĂ©ment la nĂ©cessitĂ© dâun nouveau contrat social » Ă travers notamment une nouvelle sociabilitĂ© numĂ©rique dans Covid-19. Ce contrat social, qui sĂ©duisait les esprits rĂ©volutionnaires, a pourtant eu une traduction bien peu dĂ©mocratique sous les annĂ©es de la Terreur. Le dĂ©cret relatif aux gens suspects » dite loi des suspects du 17 septembre 1793, votĂ©e sur la proposition de Merlin de Douai et de CambacĂ©rĂšs, visait Ă discriminer les citoyens vertueux de ceux qui soit par leur conduite, soit par leurs relations, soit par leurs propos ou leurs Ă©crits se sont montrĂ©s partisans de la tyrannie ou du fĂ©dĂ©ralisme et ennemis de la libertĂ© ». Un certificat de civisme », dĂ©livrĂ© par le Conseil gĂ©nĂ©ral de la Commune de Paris, attestait de la bonne conduite et de lâorthodoxie politique. Il faut dire que BIllaud-Varenne avait prĂ©parĂ© le terrain en dĂ©clarant En profitant de lâĂ©nergie du peuple, nous allons exterminer les ennemis de la RĂ©volution ». Le dĂ©cret du 1e juin 2021 prescrivant les mesures gĂ©nĂ©rales nĂ©cessaires Ă la gestion de la sortie de crise sanitaire prĂ©voit la crĂ©ation du passe sanitaire » donnant accĂšs Ă ses dĂ©tenteurs aux lieux mentionnĂ©s exhaustivement par le dĂ©cret du 19 juillet 2021. Cette disposition de nature rĂ©glementaire, en attendant le dispositif lĂ©gislatif en discussion Ă lâAssemblĂ©e nationale, prĂ©cise dĂ©jĂ les caractĂ©ristiques du Pass sanitaire et divise les citoyens en deux catĂ©gories les dĂ©tenteurs de ce Pass, faisant preuve de vertus civiques, et les autres, les rĂ©fractaires. Le choix de la vaccination est personnel et peut-ĂȘtre motivĂ© par des considĂ©rations mĂ©dicales, peut-ĂȘtre mĂȘme collective, tout Ă fait lĂ©gitimes et comprĂ©hensibles. Mais entendre des journalistes dire quâil sâagit de rendre la vie impossible aux Français qui refusent de se faire vacciner ne traduit que trop naĂŻvement mais trop exactement lâintention de diviser la citoyennetĂ©. Le certificat de vaccination dâaujourdâhui est le certificat de civisme de 1793. Cela se sent et se sentira malheureusement dans les tensions sociales qui ne manqueront pas dâadvenir. Les dĂ©cisions du gouvernement relatives Ă lâobligation du Pass Sanitaire sur les lieux de travail vont crĂ©er des situations de pressions psychologiques trĂšs douloureuses un employeur, menacĂ© lui-mĂȘme par un contrĂŽle sur place, sera en droit dâexiger de son employĂ© une vaccination au mĂ©pris du droit le plus Ă©lĂ©mentaire de disposer de son propre corps et de lâarsenal juridique qui protĂšge lâintĂ©gritĂ© de la personne Code de Nuremberg de 1946-1947, etc ⊠Le PrĂ©sident de la RĂ©publique, par lâensemble des dĂ©cisions quâil a annoncĂ©es aux Français, dans cette adresse â que je persiste Ă trouver historique » pour le coup⊠â sâinscrit historiquement dans le sillage de la Terreur mais plus globalement dans un rĂ©gime de la peur qui devient une mĂ©thode de gouvernement. Il sâinscrit, ce faisant, dans la lignĂ©e dâun machiavĂ©lisme politique qui fonde le gouvernement sur lâexclusive potestas, se traduisant par une crainte » et un saisissement des Français dont ce jeune PrĂ©sident doit certainement se dĂ©lecter, comme manifestation dâune puissance inespĂ©rĂ©e. Attention, car le kairos machiavĂ©lien â lâ occasion » â est rĂ©versible lorsque câest Ă lui et Ă lui seul que lâon se soumet. La Terreur sâest historiquement retournĂ©e contre ses acteurs. On ne gouverne pas impunĂ©ment avec lâinimitiĂ© politique. Quelque chose de plus solide doit unir le Prince et ses sujets, le PrĂ©sident et le peuple le respect, lâamitiĂ© politique, un sens de la paternitĂ© rĂ©ellement bienveillante dont Emmanuel Macron, jeune homme pas fini », est dĂ©finitivement incapable. Lâeffet de miroir est saisissant, Ă mon sens, entre des deux pĂ©riodes et Emmanuel Macron demeure, plus que jamais, lâillustration politique de ce que jâ appelais le 3 fĂ©vrier 2019 lâextrĂȘme-centre, la forme rĂ©actualisĂ©e, en dĂ©pit des apparences, de la violence rĂ©volutionnaire. Cependant, loin dâĂȘtre une perpĂ©tuation ou du moins une rĂ©itĂ©ration de la geste RĂ©volutionnaire, la 4Ăšme RĂ©volution industrielle et sa traduction politique manifestĂ©e par ce sinistre Pass sanitaire semblent prĂ©figurer la clĂŽture dâun cycle, comme si le serpent finissait par se mordre la queue. Lâhomme issu de la RĂ©volution est dĂ©jĂ rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© » et la tentative du cerveau Davos dont E. Macron est le bras apparaĂźt comme une tentative Ă©perdue dâen reconduire la rhĂ©torique, dâen reproduire le schĂ©ma sans avoir un vĂ©ritable kairos historique ou sans avoir le soutien sociologique dâune classe en dynamique ascensionnelle comme cela a Ă©tĂ© le cas sous la RĂ©volution française. Câest une Ă©nergie du dĂ©sespoir en dĂ©pit des apparences, puisque le systĂšme davocratique paraĂźt fort, stable et Ă©tabli. Mais qui sait si les choses en resteront lĂ ? Le peuple français, au plus profond de sa soumission, de sa dĂ©chĂ©ance, manifeste aujourdâhui sur tous les plans, a montrĂ© sa force et son dĂ©sir de persĂ©vĂ©rer dans lâhistoire !
Câest une banalitĂ© de dire que notre monde est envahi par des images toujours plus prĂ©sentes au cinĂ©ma, Ă la tĂ©lĂ©vision, sur les affiches publicitaires, dans les bandes dessinĂ©es et les jeux vidĂ©os. Dans ce contexte, lâimage en mouvement et plus particuliĂšrement le cinĂ©ma apparaĂźt comme un champ de recherche important et a fortiori comme un objectif Ă©ducatif prioritaire lâabondance des images, la prĂ©sence des Ă©quipements informatiques mettent Ă la disposition des professeurs et des Ă©lĂšves des supports dâapprentissage nombreux et des occasions de connaissance multipliĂ©es. Seule la cohĂ©rence du projet pĂ©dagogique, construit par rapport aux objectifs essentiels, permet le choix des techniques, des mĂ©thodes et des documents les plus pertinents »Annexes Ă lâarrĂȘtĂ© du 14 novembre 1985, parues en 1987 et en 1989 Instructions gĂ©nĂ©rales. Une question se pose alors comment utiliser et exploiter un savoir mĂ©diatisĂ© Ă la fois pour le chercheur et pour lâenseignant ? I- Lâimage en mouvement une source pour lâhistorien ? Lâimage dâEpinal, la bande dessinĂ©e, les rĂ©cits de grands-parents, les romans historiques, les films, la tĂ©lĂ©vision vĂ©hiculent des connaissances dans lesquelles la part de fiction et des reprĂ©sentations est essentielle. Le savoir historique peut donc ĂȘtre mĂ©diatisĂ© par diffĂ©rents canaux parmi lesquels le cinĂ©ma occupe une place de plus en plus prĂ©pondĂ©rante. Ainsi, comme le souligne lâhistorien Christian DelageDELAGE Christian, article CinĂ©ma et Histoire, un Ă©tat des lieux », revue MâScope, CRDP de Versailles, n°7, mai 1994, les correspondances entre image et Histoire peuvent se comprendre soit comme lâadaptation de la mĂ©thode historique Ă lâobjet particulier quâest le film, fiction ou documentaire, soit comme la prise en compte du film comme source historique Ă part entiĂšre ». En outre, les historiens trouvent lĂ©gitime de critiquer les films de fiction Ă caractĂšres historiques. Il sâagit au contraire de comprendre dans quel contexte se construit le film et de mesurer quelle distance celui-ci peut prendre par rapport Ă la rĂ©alitĂ© historique. Par ailleurs, contrĂŽler le passĂ© a toujours aidĂ© Ă maĂźtriser le prĂ©sent. Ainsi, lâinstrumentalisation de la mĂ©moire est essentielle pour dominer les masses. Lâengouement actuel pour les images rĂ©vĂšle donc lâenjeu dâune mĂ©moire dont lâhistorien est le garant contestĂ©. Pierre Nora va au-delĂ lorsquâil dit les mass mĂ©dias ont dĂ©sormais le monopole de lâHistoire ». Dans ce cadre, lâimage filmĂ©e entre dans la dĂ©finition des les lieux de mĂ©moire ». En effet, la dĂ©mocratisation de lâenseignement et la diffusion des connaissances historiques par dâautres moyens mĂ©diatiques contribuent Ă Ă©clairer le citoyen sur le fonctionnement de sa propre citĂ© et sur les usages politiques de lâHistoire. 1 Historiographie LâintĂ©rĂȘt des historiens pour le cinĂ©ma est relativement rĂ©cent. En effet, en 1971, Marc Ferro sâinterroge sur les relations entre cinĂ©ma et Histoire et pose la question sous forme de boutade du film comme document indĂ©sirable pour lâhistorien ? » Article repris in CinĂ©ma et Histoire, par M. Ferro, Paris, Gallimard, folio Histoire, 1993, Marc, CinĂ©ma et Histoire, Gallimard, rĂ©ed. 1993, Ainsi, dans son article, Marc Ferro souligne que les sources utilisĂ©es par lâhistorien forment un corpus aussi hiĂ©rarchisĂ© que la sociĂ©tĂ©, avec en tĂȘte les archives dâEtat et Ă lâarriĂšre plan les matĂ©riaux filmiques. Selon cette considĂ©ration, le film nâentre pas dans lâunivers mental de lâhistorien. TrĂšs vite, lâattitude des chercheurs sâavĂšre plus nuancĂ©e au point de rendre Ă©vident le lien entre cinĂ©ma et Histoire. Il convient alors dâĂ©noncer lâhistoire rĂ©cente de cette relation longtemps contestĂ©e en privilĂ©giant les grandes pistes historiographiques. Marc Ferro, dans le cadre de ses recherches, fait figure de vĂ©ritable prĂ©curseur dans ce domaine. En effet, la plupart des historiens, incapables de considĂ©rer le film comme une source dâinformation, nĂ©gligeaient ce champ de recherche. Avec Marc Ferro, lâhistorien pressent que le cinĂ©ma, Ă travers un discours explicite, permet dâatteindre un message implicite et constitue, documentaire ou fiction, un ensemble dâarchives inestimables. Un nouveau champ dâinvestigation actuellement en cours dâexploitation sâouvre Ă lâappĂ©tit des historiens. Le film devient alors objet dâĂ©tude pour lui-mĂȘme et acquiert dans cette perspective un statut de document dâHistoire. De fait, depuis ces recherches pionniĂšres, on assiste Ă un vĂ©ritable engouement des Ă©tudes historiques pour le cinĂ©ma. En 1972 par exemple, RenĂ© PrĂ©dal publie chez Armand Colin dans la collection U2 La sociĂ©tĂ© française Ă travers le cinĂ©ma, 1914/1945. Plus rĂ©cemment, M. Langny publie en 1990 aux Ă©ditions Armand Colin un ouvrage intitulĂ© De lâHistoire au cinĂ©ma⊠qui fait le point sur lâĂ©volution de la recherche dans ce domaine. En octobre 2001 le numĂ©ro 561 des Cahiers du cinĂ©ma intitulĂ© le cinĂ©ma rattrapĂ© par lâHistoire » pose des problĂ©matiques intĂ©ressantes sur la lecture historique du film et la lecture cinĂ©matographique de lâHistoire. Ainsi, de La grande illusion Ă Lacombe Lucien, de M le maudit aux Sentiers de la gloire en passant par La marseillaise ou le Danton de Wajda, les historiens font apparaĂźtre les nombreuses interfĂ©rences entre Histoire et cinĂ©ma qui permettent de mieux apprĂ©hender les sociĂ©tĂ©s actuelles et anciennes. Par ailleurs, depuis cet approfondissement de la recherche en Histoire, la mĂ©thodologie dâanalyse sâest diversifiĂ©e. Il faut remercier lâapport prĂ©cieux des Ă©tudes thĂ©oriques et esthĂ©tiques de chercheurs comme Jacques Aumont et Michel Marie qui considĂšrent le film comme objet dâart, comme produit artistique. Dans un ouvrage qualifiĂ© par la revue Avant scĂšne cinĂ©ma de bible et sĂ©same appliquĂ©s au cinĂ©ma » ces deux chercheurs dĂ©gagent de façon pertinente les acquis mĂ©thodologiques des axes de recherches liĂ©es Ă lâanalyse filmique. Toutefois, ils ne prĂ©conisent pas une mĂ©thode universelle mais des pistes de rĂ©flexion comme le titre de leur ouvrage lâindique AUMONT Jacques et MARIE Michel, Lâanalyse des films, Nathan cinĂ©ma, 1988. il ne sâagit pas de lâanalyse de film mais de lâanalyse des films, car chaque objet observĂ© recĂšle sa part dâoriginalitĂ©. PassionnĂ© par le cinĂ©ma, Pierre Sorlin a orientĂ© ses recherches sur le neuviĂšme art dans le mĂȘme sens en Ă©tudiant avec prĂ©cision le montage et le dĂ©coupage des films. Toutefois, conservant une approche technique et sĂ©miologique, il va trĂšs vite mettre en relief les interfĂ©rences entre cinĂ©ma et sociĂ©tĂ©. Son ouvrage Sociologie du cinĂ©ma ouverture pour lâHistoire de demain Paris, Aubier, collection historiques, 1977 fait date dans ce domaine. En effet, il montre que lâutilisation et la pratique de modes dâĂ©criture spĂ©cifiques joignent la sociĂ©tĂ© qui produit le film Ă la sociĂ©tĂ© qui le reçoit. Ces aspects techniques sont donc de premier ordre pour un travail dâanalyse filmique en classe. Comme le souligne Guy Hennebelle HENNEBELLE G., la marque Ferro », Ă©ditorial, CinĂ©ma et Histoire », revue CinĂ©mAction, 4iĂšme trimestre, 1992, la diversification de la mĂ©thodologie dâanalyse des films nĂ©cessite la mise en place dâun examen spĂ©cifique dâautant plus important quâil sâagira par la suite de le mettre Ă profit lors dâune transposition didactique DĂ©coder, aller au delĂ des fausses Ă©vidences dâune rĂ©ception passive, câest bien. DĂ©coder un contenu, câest beaucoup plus important. Et dĂ©masquer derriĂšre les images le vrai visage de la rĂ©alitĂ© historique et sociale, câest beaucoup plus passionnant ». 2 Le film de fiction historique essai de typologie. La lecture cinĂ©matographique de lâHistoire pose Ă lâhistorien le problĂšme de sa propre lecture du passĂ©. Les expĂ©riences des cinĂ©astes contemporains montrent que grĂące Ă la mĂ©moire populaire et Ă la tradition orale, le cinĂ©aste historien peut rendre Ă la sociĂ©tĂ© une Histoire dont lâinstitution lâa dĂ©possĂ©dĂ©e. Mais au delĂ dâun siĂšcle ou deux dâĂ©cart, la distance sâavĂšre excessive. Nous pouvons distinguer dâemblĂ©e deux genres de films exploitables par lâhistorien â Le film documentaire qui est censĂ© sâappuyer sur des documents, sur des tĂ©moignages ou sur une enquĂȘte. â Le film de fiction, historique ou non oĂč lâauteur peut exprimer en toute libertĂ© son imagination. Cependant, dans notre cadre, ce sont surtout les films de fiction historique qui attisent la curiositĂ© mĂȘme si la dramaturgie y est parfois sans rapport avec le contexte historique. En effet, lâanalyse dâun film de fiction historique peut sâavĂ©rer plus riche dans un cours dâHistoire que celle dâun film documentaire, pour plusieurs raisons. Dâune part, le film de fiction a lâavantage dâexprimer le non-dit le rĂȘve ou les grandes idĂ©es. Dâautre part, il peut se rĂ©vĂ©ler efficace dans la dĂ©nonciation de problĂšmes politiques ou sociaux. Une Ćuvre vraiment crĂ©atrice peut atteindre la vĂ©ritĂ© la plus profonde et exprimer les tendances marquantes dâune Ă©poque, parfois invisibles aux observateurs traditionnels. Le rĂ©alisateur nâest pas toujours conscient de la force et de la justesse de son message. Parmi ces films, ceux qui font allusion Ă une pĂ©riode oĂč le cinĂ©ma nâexistait pas, attirent lâattention car ils proposent des pistes de rĂ©flexion originales. Ainsi, les principaux problĂšmes que posent au rĂ©alisateur les films historiques prĂ©sentant une Ă©poque antĂ©rieure au XXĂšme siĂšcle sont essentiellement dâordre intellectuel. Dans un article, Denys Arcand ARCAND Denys, Unesco revue Cultures numĂ©ro spĂ©cial cinĂ©ma et Histoire », tome II, 1974 Ă©numĂšre les trois freins structurels de lâentreprise cinĂ©-historienne la contradiction entre le mouvement cinĂ©matographique et la stabilitĂ© de la connaissance historique, la faible capacitĂ© de mĂ©morisation du spectateur et la lenteur informative du mĂ©dium vocal. MalgrĂ© la difficultĂ© de la tĂąche et les impĂ©ratifs imposĂ©s par le rĂ©cit cinĂ©matographique, il nâest toutefois pas rare de voir des historiens concourir Ă la rĂ©alisation de films historiques de fiction et donner leur avis sur la vĂ©racitĂ© de telle ou telle sĂ©quence. LâHistoire, connaissance du passĂ© qui explique le prĂ©sent, a quatre sources principales qui inspirent abondamment les cinĂ©astes â Lâinstitution. Câest lâHistoire officielle. LâEtat dĂ©termine la connaissance historique en dĂ©cidant des programmes et en nommant les enseignants câest le discours du pouvoir. â La contre Histoire. Câest le contraire de ce que dit lâHistoire officielle. Mais en prĂŽnant la contestation idĂ©ologique, elle se rapproche parfois dâune autre Histoire officielle. â La mĂ©moire. On sâen sert pour Ă©crire lâHistoire. Cette mĂ©moire est discrĂ©ditĂ©e par lâinstitution qui voit en elle une Histoire vue sous un angle personnel. En fait, par sa subjectivitĂ©, la mĂ©moire nous trompe comme elle trompe lâHistoire. â LâHistoire analytique. Elle expose des problĂšmes en occultant les rĂ©cits trop subjectifs. Nous retrouvons ces quatre sources historiques dans le cinĂ©ma films dâHistoire officielle, films dâopposition, films de mĂ©moire et films dâHistoire analytique. Comment le professeur dâHistoire peut il sây retrouver ? Les films de fiction utilisĂ©s dans notre corpus sont de deux grands types cette typologie est empruntĂ© Ă lâouvrage de BERNARD DaniĂšle, FARGES Patrick, WALLET Jacques, Le film dans le cours dâHistoire/ gĂ©ographie, le monde des images, les images du monde, Armand Colin, Paris, 1985, ; Dâabord les films de fictions reconstructrices Ă visĂ©e didactique et pĂ©dagogique, comme Les annĂ©es lumiĂšres, les annĂ©es Terribles, ou 1788. Les dĂ©cors de ces films sont le plus souvent rĂ©els et le dialogue des acteurs se veut fidĂšle Ă la rĂ©alitĂ© historique. Puis le deuxiĂšme type met en relief les fictions dramatisĂ©es et partisanes. Les dialogues, qui mettent en prĂ©sence des acteurs connus sont théùtralisĂ©s, la rĂ©alitĂ© historique » dĂ©crite renvoie souvent Ă une problĂ©matique explicitement contemporaine. On peut citer parmi ces films Danton de Wajda, La marseillaise de Renoir et Ă un moindre degrĂ© Marie-Antoinette de Jean Delonnoy ou La nuit de Varennes dâEttore Scola. A cette typologie sâajoute bien entendu une rĂ©flexion personnelle des auteurs sur la RĂ©volution française correspondant trĂšs souvent Ă un moment prĂ©cis de lâhistoriographie et un contexte particulier. 3 Le mythe de la RĂ©volution française au cinĂ©ma. La RĂ©volution française a suscitĂ© des polĂ©miques, des chansons, des lettres, des romans, des piĂšces de théùtre, et une abondante historiographie. En effet, la rĂ©volution française ! Cet Ă©vĂ©nement, prodigieux par son ampleur et ses effets, nâa cessĂ© de hanter lâimaginaire des peuples comme de rĂ©gir les actes de maints zĂ©lateurs » ICART Roger, La RĂ©volution française Ă lâĂ©cran, Milan, 1988, . Honnie par les uns, exaltĂ©e par les autres, la RĂ©volution française se devait dâinspirer les Ă©crivains, les philosophes et dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les artistes. Dans les outils de transmission du savoir, le cinĂ©ma ne pouvait ĂȘtre ignorer bien longtemps. Le choix dâĂ©tudier la pĂ©riode rĂ©volutionnaire Ă travers le cinĂ©ma permet de mettre Ă jour de façon originale les problĂšmes scientifiques que pose lâĂ©tude de la RĂ©volution française car le mythe de la RĂ©volution » GERARD Alice, la RĂ©volution française, mythes et interprĂ©tations 1789-1970, Flammarion, 1970, coll. Questions dâHistoire. se nourrit de discours et de scĂšnes historiques ancrĂ©s le plus souvent dans lâabĂźme dâune lecture passionnelle des Ă©vĂšnements. Lâexamen de films consacrĂ©s Ă la RĂ©volution française met en Ă©vidence, selon Roger Icart ICART Roger, La RĂ©volution française Ă lâĂ©cran, Ed. Milan, 1988., des reprĂ©sentations Ă travers deux thĂšmes dâinspiration Ă forte charge symbolique les grands personnages de cette pĂ©riode troublĂ©e et le rĂ©cit des grandes journĂ©es rĂ©volutionnaires. Une remarque se dĂ©gage de la lecture des travaux de Sylvie Dallet DALLET Sylvie, La RĂ©volution française et le cinĂ©ma, Lherminier, Ă©ditions des quatre-vents, Paris, 1988. et de Raymond Lefevre LEFEVRE Raymond, CinĂ©ma et rĂ©volution, Edilig, 1988. aucun film ne raconte les Ă©vĂ©nement ou ne dĂ©cris un personnage de la mĂȘme façon. Dans leur plus grande proximitĂ©, les plans maintiennent une nette distinction entre deux Ćuvres. Cela revient Ă sâinterroger sur la façon dont les cinĂ©astes recrĂ©ent les pages dâHistoire et sur lâinfluence de lâhistoriographie de la RĂ©volution sur leur production. Le contexte de crĂ©ation des films peut donc ĂȘtre mis en Ă©troite collaboration avec les grandes phases historiographiques de la RĂ©volution. La perception de la RĂ©volution française au cinĂ©ma repose sur une tradition historiographique prĂ©cise et sur un arsenal lĂ©gendaire souvent antĂ©rieur au 19Ăšme siĂšcle. Une Confrontation est nĂ©cessaire entre le cinĂ©ma et les grands courants de la littĂ©rature et de la politique pour saisir lâimplication dâune forme dâart sur dâautres, et dâun mouvement de pensĂ©e sur lâinconscient collectif. Ainsi le cinĂ©ma prend place aux cĂŽtĂ©s de lâenseignement universitaire et de la littĂ©rature historique pour Ă©voquer la transmission du passĂ©. MĂȘme si les images filmiques sont encore mal acceptĂ©es parmi ces lieux de mĂ©moire » qui, selon Pierre Nora, ont modelĂ© depuis la RĂ©volution française les imaginaires nationaux, le cinĂ©ma concurrence efficacement lâenseignement de lâHistoire et joue un rĂŽle de premier ordre dans la construction de nos appartenances nationales. Ainsi, un rĂ©alisateur fidĂšle dans ses lectures Ă Furet, Soboul ou Vovelle oriente son film de façon plus ou moins consciente vers une conception raisonnablement engagĂ©e de la RĂ©volution française. Il semble aujourdâhui, que lâimaginaire du public et des mĂ©dias corresponde plus au Danton de Wajda quâĂ celui de Lavisse. A lâinstar de Pierre Guibert et Michel Oms, auteurs de LâHistoire de France au cinĂ©ma, lâanalyse du personnage de Louis XVI, souligne que aux yeux Ă©blouit de plusieurs gĂ©nĂ©rations de spectateurs, Louis XVI a-t-il pris pour longtemps les traits de Pierre Renoir, Jacques Morel, Robert Morley ou Jean-François Balmer ? Cependant, en sens inverse, des personnages romanesques issus de la grande littĂ©rature ou du feuilleton populaire ont pris pied dans lâHistoire, tel le bossu au contact du rĂ©gent, ils ont acquis lâĂ©paisseur de la vĂ©ritĂ© historique. Voici comment, inextricablement, Ă la faveur de la confusion quâengendrent les salles obscures, la fiction et le rĂ©el, mais aussi le passĂ© national et le passĂ© du spectateur se sont croisĂ©s pour former la trame du tissu culturel français » GUIBERT P., OMS M., âlâHistoire de France au cinĂ©maâ in CinĂ©maction H. S., Ed. Corlet, 1993.. Le cinĂ©ma a recréé un portrait de Louis XVI Ă partir de celui que la RĂ©volution avait dressĂ© Ă lâusage de tous un homme bon mais faible, irrĂ©solu, qui nâĂ©tait pas lâhomme de la situation. Un homme bien gentil en somme, mais qui incarne Ă merveille le mythe de la royautĂ© extĂ©nuĂ©e, expirante, surannĂ©e, vieillie, dĂ©passĂ©e par une Histoire dynamique et ambitieuse. Bref, une monarchie inadaptĂ©e Ă lâavenir. Autre clichĂ©s Ă©tabli par le cinĂ©ma Louis XVI reprĂ©sentĂ© trĂšs souvent de la mĂȘme taille que les personnages qui lâentourent alors quâen rĂ©alitĂ© il mesurait plus dâun mĂštre quatre-vingt-dix et quâil Ă©tait dâun carrure colossale. Que dire alors du Louis XVI caricaturĂ© en glouton ? Certains films vont jusquâĂ le reprĂ©senter bĂ©gayant ou zozotant pour inspirer la moquerie du public ! Or nul ne sait sâil avait de dĂ©faut dâĂ©locution. Peu importe lâimportant est de le ridiculiser pour le rendre pathĂ©tique voir TP Louis XVI Ă travers le prisme du cinĂ©ma. Les historiens ne doivent donc pas rester insensibles Ă ces phĂ©nomĂšnes de sociĂ©tĂ© surtout lorsquâils traitent de sujets passionnels comme la RĂ©volution française. Conclusion Le cinĂ©ma est bien un objet dâHistoire. A la lumiĂšre de la recherche actuelle, le film est de moins en moins Ă©tranger Ă lâunivers mental des historiens. A ce titre, lâenseignant peut tout autant sâappuyer sur des films dont lâHistoire est le cadre que sur des films dont lâHistoire est lâobjet. Le professeur dâHistoire apparaĂźt ainsi Ă la charniĂšre des savoirs savants et scolaires. Certes, ce type de document ne doit pas ĂȘtre privilĂ©giĂ© mais ses apports demeurent fĂ©conds pour le professeur dâHistoire dans sa perspective pĂ©dagogique et critique car le film rĂ©vĂšle aisĂ©ment son intĂ©rĂȘt cognitif. Le cinĂ©ma est une passerelle tendue entre les savoirs scolaires et la culture extrascolaire, en particulier tĂ©lĂ©visuelle des Ă©lĂšves. Pour enseigner lâHistoire Ă travers le cinĂ©ma, plusieurs questions se posent comment faire pour que les Ă©lĂšves se sentent concernĂ©s par le sujet ? Comment transformer en acteur ce public souvent passif ? Quelle conception de lâHistoire sous-tend le document ? Le scĂ©nario est-il bĂąti autour dâun personnage, dâun thĂšme ou dâune classe sociale ? Le film est-il rĂ©ellement compatible avec une utilisation pĂ©dagogique ? Quels sont les rĂ©ajustements nĂ©cessaires pour cette forme dâutilisation ? Il va de soi que le dĂ©bat sur lâhistoriographie de la RĂ©volution visible Ă travers des productions cinĂ©matographiques pour le spectateur averti doit rester toujours Ă lâesprit de lâenseignant et se reflĂ©tera dans le choix des extraits et de la problĂ©matique choisie aussi bien au niveau du collĂšge que du lycĂ©e mĂȘme si au collĂšge il ne sera pas engagĂ© pour lui mĂȘme. II De la source historique au support pĂ©dagogique. 1 La place des images et le choix du corpus au regard des programmes et des instructions officielles. La richesse des images quâoffre le cinĂ©ma permet au professeur dâHistoire de puiser dans une mine inĂ©puisable dâinformations. Il ne doit pas systĂ©matiquement considĂ©rer le film comme un tout mais utiliser avec profit de courtes sĂ©quences. Ainsi, la fonction principale du professeur est alors de trier les informations, de sĂ©lectionner les sĂ©quences susceptibles dâĂȘtre intĂ©ressantes et dâen analyser les dĂ©rives car Enseigner câest dâabord faire des choix » LE PELLEC Jacqueline, VIOLETTE Marcos-Alvarez, Enseigner lâHistoire un mĂ©tier qui sâapprend, Hachette Ă©ducation, 1991, Ce travail effectuĂ© en fonction des instructions officielles met en valeur des Ă©lĂ©ments qui seront utilisables comme documents historiques et transposables dans des sĂ©quences dâenseignement. Ainsi, des scĂšnes bien choisies sont plus faciles Ă mĂ©moriser quâun ouvrage abordant le sujet et elles enrichissent la prĂ©sentation pĂ©dagogique Ă telle point que Les annĂ©es lumiĂšres et Les annĂ©es terribles ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă des fins pĂ©dagogique claires et annoncĂ©es lors du bicentenaire de la RĂ©volution française. De plus, nous pouvons constater que les connaissances que peuvent avoir les Ă©lĂšves sur la RĂ©volution française ou sur dâautres pĂ©riodes historiques sont la plupart du temps issues du cinĂ©ma. Ainsi, ayant consciencieusement relu Furet et Soboul pour prĂ©parer son cours sur la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, lâenseignant dĂ©couvre que ses Ă©lĂšves sont imprĂ©gnĂ©s des images de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e sur NapolĂ©on ou dâimages du film dâEnrico sur la RĂ©volution diffusĂ©s la veille. VoilĂ donc deux formes de savoirs diffĂ©rents par leur mode de transmission, auxquels le professeur mais aussi les Ă©lĂšves ont accĂšs. Or dans lâesprit des Ă©lĂšves, ces deux savoirs ne se distinguent pas. Pour cela, il faut confronter et critiquer les documents car le cinĂ©ma est nĂ©cessairement lâobjet dâune reprĂ©sentation. En accord avec les instructions officielles, le but du professeur est de montrer que ces diffĂ©rents savoirs ne sont pas rĂ©gis par les mĂȘmes principes de construction. Cependant, il est parfois difficile de montrer aux Ă©lĂšves en quoi les mĂ©dias sont les vecteurs dâune ou plusieurs Histoires. Le choix du document filmique se fait donc en fonction de la progression Ă©tablie, des instructions officielles, des connaissances et des capacitĂ©s des Ă©lĂšves Ă regarder et Ă comprendre le document retenu. Enfin, la place de lâextrait dans la sĂ©quence est dĂ©terminĂ©e par les stratĂ©gies pĂ©dagogiques et les dĂ©marches adoptĂ©es qui peuvent ĂȘtre diffĂ©rentes en classe de quatriĂšme ou de seconde. Le personnage du roi sert de trame narrative pour Ă©voquer la pĂ©riode rĂ©volutionnaire mĂȘme aprĂšs sa mort. Louis XVI dâune maniĂšre ou dâune autre apparaĂźtra donc en filigrane Ă travers toute la sĂ©quence sur la pĂ©riode rĂ©volutionnaire. 2 Le film comme illustration Le premier intĂ©rĂȘt du film de fiction pour lâenseignant est dâabord sa fonction dâappĂąt. Ainsi, les films sur la RĂ©volution française sont volontiers utilisĂ©s pour illustrer Ă plusieurs niveaux des Ă©vĂšnements, des personnages, des lieux ou des thĂšmes. A travers ces considĂ©rations, le personnage du roi et ses rĂ©actions face aux Ă©vĂšnements peuvent apparaĂźtre comme fil conducteur de lâanalyse des sĂ©quences. â- Louis XVI au cĆur de trois dimensions de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire â- â Le film comme illustration dâun Ă©vĂ©nement. LâĂ©vĂ©nement fait parti inhĂ©rente du rĂ©cit et de lâĂ©volution de la dramatique du film. Il est donc primordial de choisir des moments clĂ©s et rĂ©vĂ©lateurs pour construire sa sĂ©quence. Le choix de ces Ă©vĂ©nements sâeffectuer en fonction des repĂšres chronologiques proposĂ©s par les programmes. Ainsi, la prise de la bastille 14 juillet 1789, lâabolition des privilĂšges 4 aoĂ»t 1789, la dĂ©claration des droits de lâhomme 26 aoĂ»t 1789, la chute de la monarchie 10 aoĂ»t 1792, la chute de Robespierre 9 thermidor an II, le coup dâĂ©tat du 18 brumaire 1799, le sacre de NapolĂ©on dĂ©cembre 1801 sont autant de dates clĂ©s, prĂ©sentes dans les programmes, que le cinĂ©ma peut illustrer. Le cinĂ©ma offre non seulement un rĂ©cit synthĂ©tique qui permet de prĂ©senter les Ă©pisodes majeurs » de la RĂ©volution française mais aussi des reprĂ©sentations plus ou moins originales de cette pĂ©riode. Le rĂŽle du professeur est alors double dâabord, il se doit dâinsister sur la signification politique et sociale de chacune des phases retenues, Ă©tape indispensable en QuatriĂšme, puis il nuance les visions proposĂ©es en confrontant les sources filmiques et les diffĂ©rentes conceptions des rĂ©alisateurs, dĂ©marche plus appropriĂ©e en Seconde. On peut mettre Ă profit lâĂ©tude dâune journĂ©e rĂ©volutionnaire par le film de fiction afin de sĂ©lectionner quelques grandes idĂ©es dĂ©veloppĂ©es Ă lâaide dâexemple prĂ©cis, Ă forte charge symbolique ». Le suivi dâune journĂ©e rĂ©volutionnaire Ă travers le cinĂ©ma a lâavantage de rendre compte du rĂŽle concret des diffĂ©rents acteurs de la RĂ©volution, des tensions Ă lâĆuvre et de lâemploi de la violence. Deux exemples sont particuliĂšrement parlants pour Ă©voquer les tournants majeurs de la marche Ă la RĂ©volution le 14 juillet 1789 et le 10 aoĂ»t 1792. Tout dâabord, le 14 juillet 1789 apparaĂźt comme le premier Ă©vĂ©nement rĂ©volutionnaire retenu par le cinĂ©ma. Pierre Nora lâa clairement identifiĂ© comme lâun de nos principaux lieux de mĂ©moire ». Il renseigne sur la force dâune pression populaire inorganisĂ©e et sur la distance du roi face Ă lâĂ©vĂšnement. Toutefois, si beaucoup de films parlent de la prise de la Bastille, peu la montrent, car cela exige dâimportants moyens financiers. Ainsi, Renoir dans sa Marseillaise y faisait allusion par le dialogue sans la montrer. La Marie-Antoinette de Jean Delannoy ou les diffĂ©rentes versions de Madame sans gĂȘne prĂ©sentent le mĂȘme artifice filmique. La troisiĂšme RĂ©publique, en la choisissant pour fĂȘte nationale, en fait un symbole celui de la victoire des idĂ©es dĂ©mocratiques sur lâarbitraire royal, la vidant aussi de sa rĂ©alitĂ© premiĂšre pour lâanoblir, la parer des Ă©clatantes couleurs dâun Ă©vĂ©nement heureux, dâune dĂ©livrance salutaire. Câest dâailleurs sous cette forme que, la plupart du temps, le cinĂ©ma lâĂ©voque. Toutefois, seuls les films amĂ©ricains peuvent, grĂące Ă leurs Ă©normes moyens, se permettre de faire revivre cette scĂšne de mouvement et de fureur. Un travail auquel ils sâappliquent dans les diverses adaptations de A tale of two cities oĂč lâaccent est mis sur lâaspect salvateur de lâĂ©vĂ©nement. En brisant les chaĂźnes du pont-levis de la forteresse ce sont celles de la monarchie qui sont brisĂ©es. Dans la mĂȘme perspective, la prise de la Bastille dans Les annĂ©es lumiĂšres voir TP LâannĂ©e 1789 Ă lâĂ©cran constitue, dans le contexte de sa rĂ©alisation lâannĂ©e du bicentenaire, une forme de cĂ©lĂ©bration officielle. En classe, on peut insister sur les scĂšnes de foule et les scĂšnes comportant des personnages identifiĂ©s en y comparant le cadrage et lâutilisation de la musique pour dĂ©montrer comment ces techniques appuient ce que le rĂ©alisateur a voulu montrer. La prise des tuileries fait parfaitement Ă©chos Ă celle de la bastille et permet de mesurer les acquis des Ă©lĂšves, bien quâil sâagisse ici dâune insurrection organisĂ©e et non dâune Ă©meute. Le 10 AoĂ»t est souvent traitĂ© de maniĂšre allusive voire symbolique par le septiĂšme art. Ainsi, les nombreuses versions de Madame Sans-GĂȘne, voir TP La chute de la royautĂ© vue par le cinĂ©ma retracent cet Ă©pisode mais sans jamais le montrer. LĂ encore, il faut attendre les grosses productions amĂ©ricaines pour voir le peuple de Paris dresser des barricades et sâĂ©lancer Ă lâassaut du palais des tyrans. En France, le seul film qui, Ă ce jour, ait tentĂ© de nous faire comprendre cet Ă©pisode dĂ©cisif, est La Marseillaise de Jean Renoir. Ce film est dâautant plus original quâil met en avant un aspect de la personnalitĂ© de Louis XVI peu connu et loin des clichĂ©s habituels. AprĂšs avoir suivi la longue marche des Marseillais et assistĂ© Ă leur arrivĂ©e triomphante au faubourg Saint-Antoine, le spectateur est transportĂ© aux tuileries au moment oĂč parvient Ă Paris le dĂ©sastreux manifeste du duc de Brunswick. Câest lâoccasion pour Renoir de nous prĂ©senter un Louis XVI digne, malheureux, pathĂ©tique, dĂ©passĂ© par les Ă©vĂšnements face Ă une Marie Antoinette hautaine, agressive et mĂ©prisante. Cette vision inhabituelle, qui lui fut reprochĂ©e, a Ă©tĂ© expliquĂ© par la suite en me documentant, jâen suis arrivĂ© Ă la conclusion que Louis XVI Ă©tait un personnage, dâabord dâune trĂšs grande bontĂ©, et ensuite dâune trĂšs grande distinction. Jâentends par lĂ , quâil nâĂ©tait pas vulgaire. Jâai mĂȘme lâimpression que cet homme se savait victime de la destinĂ©e et savait quâil nây avait pas Ă lutter. Ce personnage royal est flanquĂ© dâune femme qui est une espĂšce de caquetiĂšre agressive, car malgrĂ© sa naissance, Marie-Antoinette Ă©taitunefemme Elle nâavait aucun goĂ»t. Tandis que Louis XVI avait du goĂ»t. Et aussi de la luciditĂ©. Jâai lâimpression que Louis XVI savait que câĂ©tait la fin⊠» In Cahiers du CinĂ©ma, n°196, dĂ©cembre, 1967.. Cette conception explique la façon dont Renoir a reconstituĂ© ces journĂ©es la dĂ©sapprobation de Louis XVI devant les excĂšs du manifeste, lâintervention de la reine pour sa publication, une scĂšne trĂšs vive entre elle et le procureur syndic de la Seine, Roederer, lâascendant de celui-ci sur le roi. Avec application, Renoir retrace les principaux Ă©pisodes de cette journĂ©e lâinspection des gentilshommes qui lâacclament, celle des canonniers qui le conspuent, le dĂ©part de la famille vers lâassemblĂ©e avec ces mots historiques » -marchons ! -les feuilles tombent de bonne heure cette annĂ©e, le combat enfin oĂč lâon retrouve le bataillon des marseillais. Les annĂ©es lumiĂšres oĂč Louis XVI, incarnĂ© par un Jean-François Balmer attachant, imitent la reprĂ©sentation du roi pathĂ©tique mais lucide du film de Renoir. La musique de fin de cette premiĂšre partie dĂ©marre sur la prise des tuilerie avec pour prĂ©ambule une phrase du roi envers son fils Charles rĂ©fugiĂ©s Ă lâassemblĂ©e tu vois Charles Ă partir de maintenant il nây a plus de roi en France ». Dans cette optique, la question fondamentale Ă se poser avec les Ă©lĂšves est celle du sens de ces journĂ©es et pour cela il est souhaitable dâaller au delĂ de lâĂ©vĂ©nement et de le mettre en perspective par la construction dâun tableau et dâune frise chronologique. â Le film comme illustration dâun personnage ou dâun groupe de personnages. Il est indispensable de proposer les portraits de quelques-uns des principaux acteurs de la RĂ©volution, symboles Ă©loquents de la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e. En effet, les notices biographiques et les portraits, peuvent ĂȘtre utilisĂ©s Ă tous moment pendant lâĂ©tude du chapitre et rĂ©pondent Ă lâexigence du programme de prĂ©senter aux Ă©lĂšves les principaux acteurs de la RĂ©volution. Quelques grands personnages peuvent ainsi ĂȘtre Ă©voquĂ©es Louis XVI et Marie Antoinette, Danton et Robespierre, Barras et Bonaparte. Lâobjectif est de savoir construire une biographie et de mĂ©moriser des moments clĂ©s de la RĂ©volution concernĂ©s par ces acteurs. La disparition du roi de la scĂšne politique dĂ©chaĂźne les passions et renforce les conflits pour le pouvoir. LâĂ©poque de la terreur rĂ©vĂšle le duel inĂ©vitable Danton-Robespierre voir TP sur les acteurs de la RĂ©volution française Le duel Danton /Robespierre Ă lâĂ©cran. Alors que Robespierre quoique prĂ©sent dans de nombreux films, nâa suscitĂ© aucune Ćuvre biographique », Danton polarise sur sa robuste personne lâintĂ©rĂȘt des cinĂ©astes de divers pays. Cependant trĂšs souvent lorsque Danton hante la pellicule, Robespierre nâest jamais trĂšs loin. La tradition veut que la mort de Danton symbolise la mort dâune certaine idĂ©e de la libertĂ©. Le cinĂ©ma a ainsi toujours reprĂ©sentĂ© Danton comme un personnage haut en couleur, dont lâĂ©loquence et la vitalitĂ© sont les atouts premiers de la sĂ©duction quâil exerce sur ses compagnons. MĂȘme sa vĂ©nalitĂ© est justifiĂ©e par son intense besoin de profiter de la vie. A cette figure extravertie sâoppose lâimage rigoriste dâun Robespierre repliĂ© sur lui mĂȘme et sur son idĂ©ologie, dont la vie nâest alimentĂ©e que par les froides rĂ©solutions rĂ©volutionnaires. Dans la grande coproduction rĂ©alisĂ©e Ă Paris en 1982 sous les auspices du gouvernement français, par le cinĂ©aste polonais Andrezj Wajda, Danton est prĂ©sentĂ© comme le partisan dâune rĂ©volution modĂ©rĂ©e qui mettrait fin aux consĂ©quences sanglantes de la terreur. Le film situe lâaction au plus fort de la crise, entre novembre 1793 et avril 1794, au moment oĂč la terreur apparaĂźt comme la seule solution pour galvaniser les Ă©nergies face aux pĂ©rils de la nation. Il ne se perd pas en reconstitutions somptueuses, mais cherche au contraire lâaffrontement verbal dâune tragĂ©die shakespearienne entre deux hommes. Mais la dĂ©faite de Danton, câest aussi lâHistoire dâun procĂšs politique, oĂč lâaccusĂ© ne peut se dĂ©fendre ni sâexpliquer, oĂč la condamnation est dĂ©cidĂ©e dâavance. Victime de lâintolĂ©rance, Danton devait ĂȘtre opposĂ© Ă un personnage incarnant lâidĂ©e de despotisme. Câest la fonction que Robespierre a souvent remplie quand il Ă©tait question de prĂ©senter la RĂ©volution, car la complexitĂ© de sa personnalitĂ© a longtemps dĂ©routĂ© cinĂ©astes et historiens. En tout cas, il est indĂ©niable que sa bonne comprĂ©hension des Ă©vĂšnements et son rĂŽle privilĂ©giĂ© dans la RĂ©volution font de lui un personnage dĂ©terminant de cette pĂ©riode. La confrontation de ces hommes hauts en couleur permet Ă lâĂ©lĂšve de mettre en avant les tendances politiques de lâĂ©poque. Bien plus quâau traditionnel portrait physique, on sâattache aussi aux origines sociales, Ă la formation reçue, Ă lâappartenance Ă une gĂ©nĂ©ration que lâon situe avec prĂ©cision. Par exemple, les Ă©lĂšves peuvent remarquer que les lectures de Robespierre dans Les annĂ©es lumiĂšres Le contrat social de Rousseau sont hĂ©ritĂ©es des philosophes du siĂšcle prĂ©cĂ©dent. Cela assure un continuum avec les chapitres Ă©tudiĂ©s auparavant. Pour optimiser ce travail, il convient de prĂ©parer la rĂ©flexion des Ă©lĂšves en leur faisant rĂ©diger de courtes biographies sur ces personnages avant de visionner les extraits. Elles sont utiles pour comprendre les choix des rĂ©alisateurs les acteurs sont ils bien choisis et sont ils reprĂ©sentatifs ? Le film se manifeste alors comme une aide prĂ©cieuse Ă la mĂ©morisation de grands personnages. Toutefois, il est important de souligner que cette mĂ©morisation nâest pas une fin en soi, mais un point de dĂ©part pour la dĂ©couverte dâun personnage voir dâun groupe de personnages. Il est aisĂ© de sĂ©lectionner dans notre corpus des scĂšnes qui mettent en relief un groupe dâindividus comme le clergĂ© haut ou bas, la noblesse, ou le tiers-Ă©tat bourgeoisie ou paysannerie. 1788 et La Marseillaise semblent adĂ©quat pour dresser un portrait du monde paysan lors de la rĂ©daction des cahiers de dolĂ©ances, comme les deux Marie Antoinette offrent une vision pertinente des fastes de la cour voir TP Dansez marquises !. Autre groupe capital, les sans-culottes font ressortir, au-delĂ de lâactivitĂ© des grands hommes », lâaction dĂ©cisive du peuple comme acteur collectif dans le processus rĂ©volutionnaire. Le mĂȘme travail peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© autour de lâapparition des femmes dans la sphĂšre politique. â Dâun document patrimonial La DĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen Ă travers lâĂ©tude de quelques articles significatifs, attire lâattention des intellectuels. Ainsi, pour Michelet, la dĂ©claration est le vraie gĂ©nie de la rĂ©volution » car elle connaĂźt un retentissement universel. A travers, la dĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen, le propos dâEnrico apparaĂźt comme une profonde mĂ©diation, par la mise en scĂšne cinĂ©matographique, sur lâessence du pouvoir et sur ses mutations historiques ». Ainsi dans les annĂ©es LumiĂšres, la sĂ©quence des droits de lâhomme sâarticule autour dâune voix aĂ©rienne qui descend sur le peuple et redresse les humilitĂ©s, relĂšve les tĂȘtes et donne enfin sens Ă tous les Ă©crits philosophiques sur la dignitĂ© humaine. Les Ă©lĂšves apprĂ©cient de repĂ©rer les scĂšnes qui sont autant de tableaux et de vĂ©rifier si lâarticle lu Ă haute voix lui correspond bien. Lâarticle 11 de La dĂ©claration la libre communication des pensĂ©es et des opinions est un des droits les plus prĂ©cieux de lâhomme, tout citoyen peut donc parler, Ă©crire, imprimer librement, sauf Ă rĂ©pondre de lâabus de cette libertĂ©, dans les cas dĂ©terminĂ©s par la loi » est Ă©voquĂ©e Ă travers une scĂšne reprĂ©sentant lâimprimerie de Camille Desmoulins de façon assez rĂ©aliste. Le sacre de NapolĂ©on le 2 dĂ©cembre 1804 et sa reprĂ©sentation par David, peintre officiel de lâempereur, est aussi inscrit dans les programmes comme document patrimonial. Il permet de montrer de façon pertinente tous les enjeux de lâĂ©vĂ©nement. Le tĂ©lĂ©film de France 2 avec Christian Clavier dans le rĂŽle de NapolĂ©on peut dans cette optique ĂȘtre utilisĂ© de maniĂšre cohĂ©rente. En effet, de la prĂ©paration du sacre jusquâĂ sa commĂ©moration Ă travers la peinture de David, il se manifeste telle une poupĂ©e gigogne » dans la production tĂ©lĂ©visĂ©e voir TP Le sacre de NapolĂ©on Ă lâĂ©cran. â Dâun thĂšme dâĂ©tudes Nous pouvons essentiellement privilĂ©gier cette approche en classe de seconde. Le film est interprĂ©tĂ© comme un point de vue subjectif sur une pĂ©riode historique. Il introduit et favorise les complĂ©ments dâanalyse, les nuances ou les divergences qui enrichiront les reprĂ©sentations. La dimension critique vient alors nourrir le discours de lâenseignant et les acquis de ses Ă©lĂšves. Ainsi lâĂ©tude des diffĂ©rents lieux de lâexercice de la dĂ©mocratie Ă©glises pour la rĂ©daction des cahiers de dolĂ©ances voir TP La sociĂ©tĂ© française Ă la veille de la RĂ©volution française 1788, salle des menus plaisirs pour la rĂ©union des Etats gĂ©nĂ©raux, assemblĂ©e ou clubs organisant les dĂ©bats politiques, permettent de spatialiser les expĂ©riences politiques de la pĂ©riode. 3 Le film comme discours historique une mĂ©thode dâanalyse pour lâenseignement. Le film se manifeste comme un document historique Ă part entiĂšre. De ce fait, il doit ĂȘtre soumis Ă lâanalyse critique du professeur Ă plusieurs niveaux. En effet, comme tout autre document, lâimage doit ĂȘtre identifiĂ©e composition, source, support, technique. De mĂȘme les particularitĂ©s de lâextrait doivent ĂȘtre observĂ©es critique externe avec le rapport Ă lâĂ©poque de rĂ©alisation du film et critique interne avec le rapport Ă lâĂ©poque oĂč se dĂ©roule le film. Il faut initier lâĂ©lĂšve au regard critique sur un document trop souvent reçu comme argent comptant. La prĂ©sence des universitaires sur les plateaux de tournage tend Ă crĂ©dibiliser lâutilisation pĂ©dagogique des films. On peut citer dans ce domaine des films tel que 1788. Certains films aident Ă comprendre le passĂ© en offrant une reconstitution crĂ©dible dâun Ă©vĂ©nement ou dâune situation, mĂȘme si elle nâest pas fidĂšle Ă la rĂ©alitĂ©. Ils restituent une atmosphĂšre historique difficile Ă rendre par Ă©crit comme un mouvement social, la vie dâun quartier ou les conditions dâexistence particuliĂšres dâun groupe. Ces films peuvent donc ĂȘtre largement mis Ă profit devant une classe en prenant soin de les restituer dans leur contexte de production. LâĂ©ducation du regard et lâĂ©veil critique par la confrontation des images filmiques avec dâautres documents dâorigine et de nature variĂ©es doit plus que jamais ĂȘtre au centre des prĂ©occupations du professeur. Les programmes de lycĂ©e indiquent quâ il sâagit de poursuivre ce qui a Ă©tĂ© entrepris au collĂšge, accĂšs au document historique, lecture et analyse de documents Ă©crits ou figurĂ©s, confrontation de documents prĂ©sentant une approche diffĂ©rente dâun mĂȘme Ă©vĂ©nement ». En effet, lâimage filmique ne prend de sens quâau contact dâautres sources dâinformations textes, gravures, tableaux. On peut Ă©voquer ici la scĂšne des AnnĂ©es lumiĂšres dâEnrico qui reprend jusquâau vent qui sâengouffre dans les rideaux du croquis de David sur Le serment du jeu de paume. Conclusion Certains films ont pour ambition de relater des Ă©vĂšnements historiques, dâautres recrĂ©ent une Ă©poque lâenseignant doit avoir en mĂ©moire que lâimage nâest jamais la reproduction ou la photocopie dâun rĂ©el, mais une reprĂ©sentation codĂ©e quâil faut apprendre Ă lire car lâimage est langage ». Câest pourquoi la confrontation de diffĂ©rents films sâavĂšre toujours pertinente Ă nâimporte quel niveau. III De lâutilitĂ© du film en classe. La place dâun film relĂšve dâune Ă©valuation complexe, les Ă©lĂ©ments de cet assemblage rĂ©flexif sont ancrĂ©s dans la discipline au niveau Ă©pistĂ©mologique mais aussi didactique et pĂ©dagogique. Le professeur dâHistoire doit ainsi tenir compte de tous ces paramĂštres pour mettre en place une situation dâapprentissage cohĂ©rente. 1 Prendre place dans une problĂ©matique. Le problĂšme didactique renvoie aux choix des thĂšmes et des concepts retenus pour lâĂ©tude de la RĂ©volution française. Il sâagit dâaprĂšs les programmes de sĂ©lectionner des jalons importants dans lâĂ©laboration de la civilisation contemporaine et des ruptures majeures » BO HS numĂ©ro 6 du 31 aoĂ»t 2000. . Trois objectifs sont assignĂ©s au professeur faire percevoir la rupture fondamentale reprĂ©sentĂ©e par cette pĂ©riode », Ă©voquer les grands repĂšres chronologiques, les moments forts et les acteurs de cette pĂ©riode », dĂ©gager un bilan des bouleversements provoquĂ©s, en particulier dans les domaines politiques et sociaux » Idem . Il est important de prĂ©ciser ces problĂ©matiques au prĂ©alable car elles ne sont pas explicites dans le visionnage des films. Dans ce cadre, lâenseignant se doit de formuler de maniĂšre claire la problĂ©matique aux Ă©lĂšves. Celle-ci peut poser les questions suivantes en quoi la pĂ©riode rĂ©volutionnaire est elle une rupture fondamentale ? Comment la France parvient elle Ă rĂ©aliser un fragile Ă©quilibre politique et social. En accord avec les programmes, le processus pourrait, dans la classe de seconde, sâĂ©noncer sur trois axes dâobservation La France entre perturbation et stabilitĂ© Ă la veille de la RĂ©volution, lâambiguĂŻtĂ© de la fondation dâune France nouvelle entre 1789 et 1799, lâhĂ©ritage des valeurs de la RĂ©volution française de 1799 Ă 1851. 2 DĂ©marche dâapprentissage ou dĂ©marche pĂ©dagogique ? En premier lieu, cette dĂ©marche pĂ©dagogique sâinscrit dans un contexte institutionnel classe de quatriĂšme et classe de seconde, textes officiels et programmes dâaccompagnements du collĂšge et du lycĂ©e. Elle se rĂ©fĂšre Ă des choix de mĂ©thodes qui peuvent ĂȘtre variĂ©es. Il nây pas, en effet, de mode unique dâintĂ©gration dâun film dans une pratique scolaire. Lâenseignant doit retenir en second lieu, que le film permet de recourir aux reprĂ©sentations et Ă lâimaginaire de lâĂ©lĂšve reposant sur lâimage mais aussi sur une bande sonore, le film est un dĂ©clencheur privilĂ©giĂ© dâimages mentales » BERNARD DaniĂšle, FARGES Patrick, WALLET Jacques, Le film dans le cours dâHistoire/ gĂ©ographie, le monde des images, les images du monde, Armand Colin, Paris, 1985 . Or, lâimaginaire a un rĂŽle important dans le processus dâapprentissage. Son objectif nâest pas dĂšs lors dâaccroĂźtre la quantitĂ© de connaissance mais dâen assurer lâassimilation. Il devient ainsi un moyen dâintriguer les Ă©lĂšves et peut leur servir de motivant pour consulter dâautres documents, pour approfondir des recherches au CDI ou sur Internet, ou pour sâapproprier le thĂšme Ă©tudiĂ© en prenant lâinitiative de prĂ©parer un exposĂ©. 3 IntĂ©grer le film dans la sĂ©quence. Lâutilisation de lâimage filmĂ©e en classe ne doit pas se compromettre dans une transmission passive de la connaissance. Le professeur doit initier au langage filmique prĂ©alable Ă toute projection, pour les aider Ă repĂ©rer les effets produits par les diverses techniques cinĂ©matographiques. A cotĂ© de lâapproche classique du contenu, lâĂ©tude dâun film de fiction nĂ©cessite une juste analyse des formes qui sâappuie sur lâĂ©tude de tableaux dans les chapitres prĂ©cĂ©dents lâEurope moderne au XVII et XVIIIĂšme siĂšcles Ă travers lâart baroque et classique en QuatriĂšme, Humanisme et Renaissance avec lâanalyse de La tour de Babel de Bruegel en Seconde. Elle suppose un minimum dâapprentissage du vocabulaire et de la forme cinĂ©matographique, dâoĂč la mise en place avant le premier extrait de quelques jalons techniques. Il convient dâabord de diffĂ©rencier les Ă©tapes de fabrications dâun film avec un dĂ©part Ă©crit, le synopsis et le scĂ©nario prĂ©alables au tournage et au montage. A chaque Ă©tape le rĂ©alisateur opĂšre des choix spĂ©cifiques en fonction de son message. La vision dâun extrait permet ensuite de dĂ©terminer ce quâest une sĂ©quence de film une unitĂ© de temps, dâaction et de lieu. A partir du choix de lâune dâentre elles, le professeur explique les diffĂ©rents types de plans plan large, plan dâensemble, plan moyen, amĂ©ricain, gros plan. Les mouvements de camĂ©ra se rĂ©partissent entre plan fixe, panoramique et travelling. Quant aux axes de la camĂ©ra, on retient gĂ©nĂ©ralement, la plongĂ©e et la contre plongĂ©e. Toute cette technique a une signification. Ainsi, le comte de Parilly est filmĂ© la plupart du temps en contre plongĂ©e dans 1788, ce qui symbolise la domination quâil exerce sur les paysans. LâĂ©lĂšve, confrontĂ© Ă ce dĂ©coupage de lâextrait sâĂ©tonne souvent de lâimportance de chaque dĂ©tail qui rĂ©sulte dâun choix conscient du rĂ©alisateur. Bien sĂ»r, pour respecter la logique de concentration des Ă©lĂšves, aucune sĂ©quence de film ne doit dĂ©passer dix minutes. Au-delĂ , le cours est menacĂ© par la dispersion des Ă©lĂšves et par lâarrĂȘt impromptu de la sĂ©ance par la sonnerie. Câest en fonction de tous les paramĂštres exposĂ©s dans le schĂ©ma suivant que le professeur peut Ă©laborer sa sĂ©quence dâapprentissage. â- La place du film dans la sĂ©quence dâenseignement. â- Conclusion Incontestablement, lâinitiation Ă la lecture de lâimage ne relĂšve pas dâun simple apprentissage technique. Elle renvoie pleinement Ă une formation mĂ©thodologique, Ă une Ă©ducation non seulement de lâĆil mais aussi de lâoreille. Elle apparaĂźt au cĆur des sciences sociales et plus particuliĂšrement dâun projet dâĂ©ducation civique par le dĂ©veloppement de lâesprit critique. LâĂ©ducation du regard des Ă©lĂšves, par rapport au cinĂ©ma et Ă la tĂ©lĂ©vision est donc un enjeu essentiel de la mise Ă distance de lâobjet observĂ©. Cette dĂ©marche progressive permet alors dâapporter Ă lâĂ©lĂšve un perfectionnement rĂ©gulier en matiĂšre dâattitude car il passe dâun statut de spectateur passif Ă une position dâacteur dynamique grĂące Ă lâapprentissage du geste. Bibliographie Sur la RĂ©volution française GERARD A., La RĂ©volution française, mythe et interprĂ©tation 1789-1970, Paris, 1970. FURET F., OZOUF M., Dictionnaire critique de la RĂ©volution française, 4 tomes, Paris Flammarion, réédition, 1992. FURET F., Penser la RĂ©volution française, Paris, Gallimard, réédition, 1996. FURET F., La RĂ©volution française 1770-1880, 2 tomes, Paris, Hachettes, LittĂ©rature, collection Pluriel, 1997. SOLE J., La RĂ©volution en questions, Paris, Le Seuil, 1988. TULARD J., Les rĂ©volutions de 1789 Ă 1851, Paris, Fayard, 1985. VOVELLE M., La RĂ©volution française 1789-1799, Armand Colin, 1992. Sur les rapports cinĂ©ma et Histoire ARCAND D., CinĂ©ma et Histoire », numĂ©ro spĂ©cial, tome II, revue Cultures, Unesco 1974. DELAGE Christian, article CinĂ©ma et Histoire, un Ă©tat des lieux », revue MâScope, CRDP Versailles, n°7, mai 1994. FERRO M., CinĂ©ma et Histoire, Paris, Gallimard folio, 1993. GUIBERT P., OMS M., âlâHistoire de France au cinĂ©maâ in CinĂ©maction H. S., Ed. Corlet, 1993. HENNEBELLE G., La marque Ferro », Ă©ditorial, CinĂ©ma et Histoire », revue CinĂ©action, 4iĂšme trimestre. LAGNY M., De lâHistoire au cinĂ©ma » in MĂ©thode historique et Histoire au cinĂ©ma, Ed. Colin, 1992. PREDAL R., La sociĂ©tĂ© française Ă travers le cinĂ©ma, 1914/1945, Armand Colin, collection U2. Sur la RĂ©volution française Ă lâĂ©cran DALLET S., La RĂ©volution française et le cinĂ©ma, Lhermier, Ă©ditions des quatre-vents, Paris, 1988. ICART R., La RĂ©volution française Ă lâĂ©cran, Milan, 1988. LEFEVRE R., CinĂ©ma et RĂ©volution, Edilig, 1988. Sur lâanalyse filmique AUMONT J., MARIE M., lâanalyse des films, Nathan, 1988. AUMONT J., BERGALA, MARIE M., VERNET, EsthĂ©tique des films, Nathan, 1983. Sur lâenseignement BERNARD DaniĂšle, FARGES Patrick, WALLET Jacques, Le film dans le cours dâHistoire/ gĂ©ographie, le monde des images, les images du monde, Armand Colin, Paris, 1985 LABATUT Ludovic, De lâutilisation du film de fiction en Histoire dans une classe de seconde la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, mĂ©moire pĂ©dagogique, Perpignan, 2001-2002. LE PELLEC Jacqueline, VIOLETTE Marcos-Alvarez, Enseigner lâHistoire un mĂ©tier qui sâapprend, Hachette Ă©ducation, 1991, MARIE Vincent et CHEREL Ronan, Echec au roi, mĂ©moire pĂ©dagogique de lâĂ©lĂšve acteur Ă lâĂ©lĂšve spectateur, Rennes, 2002-2003. Filmographie Danton dâAndrzej Wajda, 1982, couleur, 2h16 min. La marseillaise de Jean Renoir, 1936, noir et blanc, 130 min. Les annĂ©es lumiĂšres et Les annĂ©es terribles de Robert Enrico et de Richard T. Heffon, 1989 premiĂšre et deuxiĂšme Ă©poque, couleur, 5h24 min. 1788 tĂ©lĂ©film de Maurice Faivelic, 1978, couleur, 1h37 min. Marie Antoinette de Van Dyke, 1956, noir et blanc. Marie Antoinette De Jean Delonnoy, 1964, noir et blanc. La nuit de Varennes dâEttore Scola, 1981, couleur, 2h30 min. Madame sans gĂȘne de Christian Jaque, 1961, couleur, 97 minutes. A tale of two cities de Jack Conway, 1935, noir et blanc. NapolĂ©on dâAbel Gance, 1927, noir et blanc. NapolĂ©on, tĂ©lĂ©film de Simmenau, France 2, 2002, couleur, 4 Ă©pisodes
Book digitized by Google from the library of the New York Public Library and uploaded to the Internet Archive by user ; 19 cm"Ouvrage posthume, publieÌ en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De StaeÌl." "Ouvrage posthume, publiĂ© en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De StaĂ«l."
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A propos de cet article Paris, Delaunay, Bossange & Masson, 1818; in-8, 440 pp. + 424 pp. + 397 pp., reliures demi-veau vert, dos lisse ornĂ© et estampĂ©, tranches marbrĂ©es. Les 3 volumes. Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de Stael-Holstein, plus connue sous le nom de madame de Stael, fille de Jacques Necker, Ă©tait une romanciĂšre et essayiste d'origine suisse romande. Elle Ă©pousa l'ambassadeur de SuĂšde Ă la Cour. Par la suite, elle eut une relation tumultueuse avec Benjamin Constant. NapolĂ©on la renvoya en Suisse, la trouvant trop intrigante. Les 'ConsidĂ©rations' traitent de l'Empire. Bon Ă©tat. N° de rĂ©f. du vendeur A2517 Poser une question au libraire DĂ©tails bibliographiques Titre ConsidĂ©rations sur les principaux Ă©vĂšnements... Date d'Ă©dition 1818 Description de la librairie CRĂĂE EN 1996, LA LIBRAIRIE ALPHABETS VIENT D'EMMĂNAGER DANS SES NOUVEAUX LOCAUX EN PLEIN COEUR DE NANCY, ELLE PROPOSE ĂDITIONS ANCIENNES ET BIBLIOPHILIE, BEAUX-ARTS, LITTĂRATURE, SCIENCES HUMAINES, HISTOIRE ET RĂGIONALISME. Visitez la page dâaccueil du vendeur Conditions de vente A PARTIR DE 50 Âż ENVOI D'UNE PHOTO SUR E-MAIL SUR SIMPLE DEMANDE. Conditions de livraison Orders usually ship within 2 business days. Shipping costs are based on books weighing LB, or 1 KG. If your book order is heavy or oversized, we may contact you to let you know extra shipping is required. A PARTIR DE 80 Âż ENVOI EN RECOMMANDE UNIQUEMENT. Afficher le catalogue du vendeur Modes de paiement acceptĂ©s par le vendeur ChĂšque En espĂšce Traite bancaire Virement bancaire
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